22 octobre 2024

À la découverte de Degaine Paris, la marque éthique et responsable spécialisée dans l’upcycling.

Nous avons eu la chance d’interviewer Skander Ben Cheikh, ancien étudiant en Mastère de l’ESI Business School sur le campus de Paris, et sa partenaire Lucille Chretien, les créateurs de Degaine Paris. Ils nous ont parlé de leur marque éthique et responsable, spécialisée dans l’upcycling de vêtements de seconde main pour créer des accessoires intemporels, en répondant à toutes nos questions.

Que vous a apporté notre formation dans la création de votre projet ?

Skander : Ma formation à l’ESI Business School m’a apporté une réelle volonté d’intégrer le développement durable dans notre projet, en cherchant à maximiser l’impact social et environnemental. Le projet existant, initié par Lucille, a bénéficié des connaissances que j’ai acquises pendant mon Mastère et à travers mon mémoire, notamment sur le reporting extra-financier, la collecte de données, et la mise en place d’indicateurs de performance environnementale et sociale. L’objectif est de valoriser les déchets textiles des entreprises, et nous avons travaillé à structurer et formaliser un processus complet pour accompagner les entreprises dans cette démarche de valorisation des déchets.

 

Pouvez-vous nous parler de votre projet ?

Lucille : À la base, le projet consistait à récupérer des dons de déchets textiles pour les transformer en accessoires, principalement des sacs. Depuis, le projet a évolué et nous récupérons désormais des déchets textiles plus industriels, et plus uniquement des dons de particuliers. Nous collaborons avec de nombreuses friperies à Paris, ainsi qu’avec des événements dédiés à l’upcycling. Par exemple, samedi dernier, nous étions présents à l’événement Kiosquorama à Paris, un événement dans un parc rassemblant de nombreux créateurs spécialisés dans l’upcycling.

 

Un intervenant de l’ESI Business School vous a accompagné dans votre projet ?

Skander : Exactement, un professeur m’a beaucoup soutenu. En plein milieu d’un de ses cours, il parlait des cartes de visite, et j’en ai profité pour lui montrer la nôtre, celle de Degaine Paris, qui est faite à partir de papiers de boîtes d’œufs recyclés. On tamponne directement dessus, ce qui permet de réduire l’impact écologique. Il a été impressionné par la simplicité et l’efficacité de ce système. Nous avons donc échangé durant le cours, j’ai présenté notre projet, et nous avons continué la discussion après. Il était vraiment très investi et nous a mis en contact avec le service communication de l’école pour promouvoir notre projet. Il nous a également aidés à explorer les aspects juridiques du projet et envisage de nous présenter certains de ses contacts dans le secteur.

 

Comment l’idée de Dégaine Paris vous est venue ?

Lucille : C’est venu de ma passion pour la seconde main, que j’ai cultivée en chinant toute ma vie. Je me suis rapidement rendu compte qu’il y avait beaucoup de choses qui ne pouvaient pas être réutilisées car elles étaient trop abîmées. Grâce uniquement aux dons de mes proches au début, j’ai constaté la quantité de matières que je pouvais récupérer. J’ai commencé par transformer des chemises, puis, en apprenant à coudre, j’ai réalisé que je préférais créer des accessoires à partir d’autres matières que des chemises. Mais oui, tout est vraiment né de ma passion pour la seconde main et de ma prise de conscience de la quantité de produits qui peuvent être réutilisés.

 

Comment voyez-vous votre projet évoluer ?

Skander : Aujourd’hui, notre projet est déjà en pleine évolution. Nous souhaitons passer du secteur des particuliers à celui des entreprises. Pour cela, il est essentiel de mettre en place un système de suivi, car lorsque les entreprises nous confient leurs déchets, elles doivent disposer d’une traçabilité et d’un suivi de ces déchets, qui ne peuvent pas simplement disparaître dans la nature. C’est pourquoi nous avons établi un partenariat avec Lucille pour proposer aux entreprises différents « packs ». Par exemple, nous pouvons offrir un atelier de couture comme activité de teambuilding, organiser la collecte et le tri des déchets, puis leur revalorisation. Si les entreprises s’engagent dans le upcycling et achètent ensuite des produits recyclés, cela peut améliorer considérablement leur bilan carbone. Nous proposons également aux entreprises un suivi des indicateurs extra financiers qui seront en accord avec les nouvelles directives européennes, et c’est là que ma formation à l’ESI Business School m’a été particulièrement bénéfique.

 

Quelles entreprises visez-vous et pourquoi ?

Skander : Aujourd’hui, nous visons des entreprises dans le bâtiment et les travaux publics (BTP) qui utilisent des équipements de protection individuelle (EPI). Ces équipements doivent respecter des normes internationales et européennes. Par exemple, si un gros manteau de chantier présente la moindre petite déchirure, il ne sera plus conforme à ces normes. Ces entreprises doivent donc les remplacer très fréquemment, ce qui engendre des dégâts environnementaux. Notre idée est de récupérer tout ce qui est « délaissé » par ces entreprises, pour ensuite les retravailler afin de les vendre dans d’autres circuits de friperies ou de seconde main. Nous pourrions également les recouper, les « upcycler » et les transformer en bananes, sacs, bottes, etc.

Lucille : Ce qui est parfait avec les vêtements techniques industriels, c’est qu’ils ajoutent de nombreux détails aux pièces que nous proposons. De plus, ils sont généralement de très bonne qualité, car ils respectent des normes assez rigoureuses.

 

Quelles sont les étapes d’upcycling et l’impact quand on a une entreprise à deux ?

Lucille : Il y a quatre étapes : la récupération du produit, l’étude de la pièce pour évaluer sa qualité et identifier les défauts visibles, la transformation par couture, et enfin, la revente !

Skander : Notre impact aujourd’hui est significatif. Depuis 2020, pour seulement 500 pièces vendues, soit environ 300 kg de vêtements transformés, cela représente tout de même 5 250 kg de CO2 qui n’ont pas été émis, plus de 3 millions de litres d’eau et plus de 7 500 kilowattheures d’énergie évités. Même à petite échelle, sans même travailler avec des entreprises, c’est un impact considérable. Nous espérons donc toucher le plus grand nombre d’entreprises possible pour avoir un impact encore meilleur.

 

Est-ce que vous avez un conseil à donner aux futurs étudiants qui souhaitent entreprendre ?

Lucille : Je dirais qu’il faut d’abord suivre son cœur, car il existe de nombreux projets possibles, surtout quand il s’agit de l’environnement. Quand cela nous touche personnellement, on sait qu’on va pouvoir s’impliquer à fond. Pour nous, par exemple, c’était le textile, mais il y a plein d’autres transformations possibles. Je pense que notre génération doit tirer parti de la transformation de ce qui existe pour avancer.

 

Skander : En vrai, n’hésitez pas, allez-y ! Parfois, il est facile de se décourager face aux obstacles administratifs, et on peut aussi avoir peur de se lancer. Mais au final, si on y croit et si cela fait partie de nos valeurs, il faut y aller. Nous, nous avons commencé en 2020 avec 20 abonnés, et voilà : il faut y croire, travailler, et ça finira par porter ses fruits.

 

Pour conclure, nous souhaitons féliciter Lucille et Skander pour leur détermination, leur créativité, et pour l’impact positif qu’ils apportent. Leur engagement inspire non seulement nos étudiants, mais aussi toutes les entreprises à repenser leur impact environnemental.

 

L’ESI Business School s’engage à préparer les jeunes professionnels à assumer des responsabilités avec ouverture d’esprit, en leur transmettant des compétences clés en Management et Développement Durable. Notre objectif : « Faire du Management et du Business autrement » grâce à une formation axée sur ces thématiques essentielles.

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