Les fondamentaux Commerce équitable

Le commerce équitable, en tant que concept et modèle commercial, apporte une réponse aux inégalités économiques, sociales et environnementales qui touchent aujourd’hui de nombreux producteurs. À l’intersection du développement durable, de l’économie sociale et solidaire, de la consommation responsable et de la solidarité internationale, le commerce équitable repose sur des normes strictes visant à garantir un traitement équitable pour les producteurs.

Qu’est-ce que le commerce équitable ?

Le commerce équitable (fair trade) est un modèle commercial qui vise à garantir une rémunération équitable aux producteurs, en particulier ceux des pays du Sud. Il met l’accent sur la création de relations commerciales transparentes, durables et équitables. L’objectif est de favoriser le bien-être des travailleurs et des communautés productrices.

En fait, depuis son origine, le commerce responsable cherche à réduire les inégalités économiques mondiales en offrant aux producteurs un prix juste pour leurs produits.

Depuis la loi sur l’économie sociale et solidaire de 2014, dite « loi Hamon« , le commerce équitable s’applique aussi aux filières françaises. Les produits qui respectent les 6 principes édictés par cette loi peuvent utiliser cette expression. Le commerce équitable « Origine France » vise à garantir des prix justes aux producteurs français.

Quels sont les principes du commerce équitable ?

Les principes du commerce durable incluent la transparence, l’équité, le respect des droits humains, et la protection de l’environnement. Ils visent à créer un système commercial plus équilibré, où les producteurs ne sont pas exploités et où leurs droits sont respectés.

La WFTO (World Fair Trade Organization), organisation internationale qui regroupe les producteurs des pays du Sud et les importateurs des pays du Nord, liste les 10 grands principes suivants : 

  • création d’opportunités pour les producteurs défavorisés ;
  • transparence et responsabilité ;
  • pratiques commerciales équitables ;
  • paiement d’un juste prix ;
  • interdiction du travail des enfants et du travail forcé ;
  • non-discrimination, égalité des genres et liberté d’association ;
  • bonnes conditions de travail ;
  • développement des compétences ;
  • promotion du commerce équitable
  • préservation de l’environnement.

 

Que garantit le commerce équitable ?

Le fair trade garantit aux producteurs un prix minimum pour leurs produits. Ce prix est établi de manière à couvrir les coûts de production et à assurer un revenu décent. Cela est essentiel pour lutter contre la pauvreté et améliorer les conditions de vie des travailleurs et artisans, en particulier dans les pays du Sud.

Le commerce éthique prévoit également le versement de primes de développement. Ces primes sont destinées à financer des projets au sein des communautés productrices. Elles peuvent viser la construction d’écoles, de cliniques, de systèmes d’approvisionnement en eau potable, ou encore des programmes de formation.

En outre, le commerce solidaire favorise le développement durable en encourageant des pratiques agricoles responsables. Cela peut inclure la promotion de l’agriculture biologique, la réduction de l’utilisation de pesticides nocifs, et la préservation des écosystèmes locaux.

Quel est le mouvement Fairtrade/Max Havelaar ?

Le mouvement Fairtrade, représenté par l’organisation Max Havelaar en France, est un réseau international regroupant des organisations à but non lucratif, des représentants de producteurs et de consommateurs et d’autres acteurs qui promeuvent le commerce équitable.

Lancé en 1988 aux Pays-Bas, le mouvement a mis au point un modèle de commerce équitable labellisé. Celui-ci est basé sur des cahiers des charges de production et de commercialisation rigoureux. Reconnaissable par son logo coloré, le label Fairtrade permet d’identifier facilement les produits issus d’une des filières du commerce équitable (chocolat, café…).

Aujourd’hui, le commerce responsable du mouvement Fairtrade bénéficie à près de 2 millions de producteurs et travailleurs dans le monde.

Quels sont les labels et systèmes de garantie du commerce équitable ?

Outre Fairtrade, il existe de nombreux autres labels et systèmes de garantie qui certifient les produits équitables. En France, le commerce équitable est soutenu par une dizaine de labels. Tous permettent aux consommateurs d’identifier les produits qui respectent sa définition et ses normes.

Les Français peuvent reconnaître un produit issu du commerce responsable grâce aux labels suivants : 

  • le label Fairtrade/Max Havelaar ;
  • le label Agri-Ethique ;
  • le label BioPartenaire ;
  • le label Bio équitable en France ;
  • le label SPP — Symbole des petits producteurs paysans ;
  • le label Fair for Life ;
  • le label de la WFTO ;
  • le label Tourisme équitable.

Parmi les autres acteurs clés du commerce équitable en France, l’association Artisans du Monde œuvre depuis des décennies pour promouvoir des échanges commerciaux justes et durables dans le monde.

Comment respecter un cahier des charges de commerce équitable ?

Pour obtenir une certification ou un label, les organisations de producteurs doivent se conformer à un cahier des charges, c’est-à-dire à une liste de critères à respecter. Chaque organisation a ses propres normes et exigences, qui peuvent varier selon les filières.

Les cahiers des charges de commerce équitable imposent souvent des normes sociales strictes, telles que le respect des droits des employés, la non-discrimination, et la garantie de conditions de travail décentes. Les travailleurs doivent être payés équitablement et bénéficier d’une liberté d’association.

Les producteurs et les entreprises impliquées doivent être transparents quant à leurs pratiques commerciales. Ils doivent être en mesure de communiquer des informations sur les coûts de production, les prix payés à leurs employés, et les revenus générés par les ventes de produits équitables.

Évidemment, il est essentiel de mettre en place un système de traçabilité pour suivre le parcours des produits depuis leur origine jusqu’au consommateur final. Cela permet de garantir que les produits respectent les normes tout au long de la chaîne d’approvisionnement.

Les règles et les contrôles pour garantir la bonne application du commerce équitable

La conformité aux normes du commerce équitable est surveillée par des organismes de certification indépendants et agréés. Ces organismes effectuent des audits et des inspections régulières pour s’assurer que les producteurs et les entreprises respectent les normes établies.

Les inspecteurs vérifient que les exigences du cahier des charges à respecter sont bien appliquées au sein des coopératives de production : transparence, conditions de travail, respect de l’environnement, etc. Les autres parties prenantes, les importateurs et les distributeurs, doivent elles aussi respecter le cahier des charges de l’organisme sollicité.

Le commerce éthique repose ainsi sur les relations solides qui peuvent exister entre les associations, les organismes de certification, les entreprises importatrices et les communautés de producteurs. 

Comment le commerce équitable agit favorablement pour les agriculteurs ?

Les agriculteurs participants au commerce équitable reçoivent un prix juste pour leurs produits et sont donc assurés de percevoir un revenu stable et décent. En plus, les initiatives de commerce équitable fournissent souvent aux agriculteurs des opportunités d’éducation et de formation afin de les aider à développer leurs compétences.

En outre, le commerce équitable aide les agriculteurs à accéder au marché mondial, en éliminant certaines barrières commerciales et en facilitant la vente de leurs produits aux pays du Nord.

Le commerce durable encourage également des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement, une gestion responsable et durable des ressources naturelles et la réduction de l’utilisation de produits chimiques dangereux.

Commerce équitable et bio, est-ce la même chose ?

Le commerce équitable et l’agriculture biologique sont deux concepts distincts, bien que complémentaires. Le commerce équitable se concentre sur l’équité économique, tandis que l’agriculture biologique vise à produire des aliments sans pesticides ni produits chimiques nocifs.

Cependant, il est possible de trouver des produits qui portent à la fois le label équitable et le label bio. Par exemple, plus de 70 % des produits labellisés Fairtrade/Max Havelaar distribués en France sont également des produits bio.

Quels sont les impacts du commerce équitable ?

Le commerce équitable a un impact significatif sur la vie des communautés productrices. Il leur donne des outils pour un développement vraiment durable.

Bénéfices économiques et sociaux

Un producteur qui bénéficie du commerce équitable reçoit avant tout un prix équitable pour ses produits, qui dépasse souvent le prix du marché. Les importateurs doivent également verser des primes de développement local pour des projets de développement communautaire. Ces primes contribuent au renforcement des communautés et à l’autonomisation des habitants.

Le commerce responsable favorise également l’égalité des genres en encourageant la participation des femmes dans les organisations de producteurs. Il soutient les artisans et les femmes en mettant en avant leur artisanat et en préservant les traditions culturelles locales.

Bénéfices environnementaux

Le commerce durable encourage les pratiques agricoles durables, le bio, la réduction de l’utilisation de pesticides et la gestion responsable des ressources naturelles. Les producteurs sont incités à préserver l’environnement en évitant la déforestation, en favorisant la biodiversité et en minimisant leur empreinte carbone.

Quelles sont les difficultés que le commerce équitable rencontre ?

Malgré ses avantages et objectifs nobles, le commerce équitable rencontre de nombreux défis, limitant son développement sur le marché international.

Le commerce équitable fait face à la concurrence des produits conventionnels moins chers. Les produits qui en sont issus sont en effet souvent plus chers en raison des normes de travail équitables et des pratiques durables. Ils sont donc moins compétitifs sur le marché mondial, axé sur les prix. En plus, les fluctuations du prix des matières premières (café, cacao…) peuvent affecter la stabilité des revenus des producteurs.

Le succès du commerce équitable dépend presque entièrement des consommateurs. Ceux-ci doivent être prêts à acheter des produits à des prix plus élevés, souvent en raison d’un engagement solidaire. Or, la sensibilisation et l’adhésion au commerce équitable sont encore inégales en France et dans le monde.

Mais, malgré ces défis, le commerce durable continue de croître et d’évoluer. De nombreuses associations s’efforcent d’innover et d’étendre le mouvement du commerce équitable. Les organisations du commerce responsable travaillent à sensibiliser davantage les consommateurs et à s’adapter aux réalités changeantes du commerce mondial pour promouvoir une consommation plus équitable et plus durable.