Les fondamentaux L’économie sociale et solidaire

Modèle d’économie alternative, l’économie sociale et solidaire (ESS) cherche à répondre aux besoins de la société. En mettant l’accent sur la création d’une utilité sociale plutôt que sur les bénéfices, les entreprises de l’ESS disposent d’une alternative de production, axée sur la solidarité.

Quelle est la définition et les origines de l’économie sociale et solidaire ?

L’économie sociale et solidaire (ESS) est un modèle économique qui met l’accent sur des valeurs de solidarité, de coopération et de durabilité plutôt que sur le seul profit financier. Elle joue un rôle dans :

  • la création d’emplois ;
  • la lutte contre la pauvreté ;
  • la promotion de l’inclusion sociale ;
  • la construction de communautés durables.

 

Les origines de l’économie sociale et solidaire remontent au XIXe siècle, avec les premiers mouvements coopératifs et mutualistes en Europe. Des coopératives ouvrières ont vu le jour dans le secteur de l’agriculture, mais aussi de l’artisanat et de l’industrie. Au fil du temps, ces mouvements ont évolué pour inclure d’autres formes d’organisations, les mutuelles d’assurance et les associations à but non lucratif.

L’ESS a gagné en visibilité au cours du XXe siècle, notamment à travers des projets novateurs : caisses d’épargne, coopératives de consommation, banques coopératives, et associations caritatives. Aujourd’hui, l’ESS est reconnue comme un pilier essentiel de l’économie dans de nombreux pays.

La loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire a d’ailleurs créé le statut d’entreprise solidaire d’utilité sociale (ESUS). Les sociétés commerciales rejoignent alors le large éventail des organisations de l’ESS.

Quels sont les principes fondamentaux et les valeurs de l’économie sociale et solidaire ?

Des principes guident les actions et les décisions des organisations de l’ESS. Cette assise économique et sociale les aide à poursuivre leur mission de manière cohérente. Elles peuvent ainsi contribuer positivement au développement de leurs communautés.

  1. La solidarité et la coopération : l’ESS repose sur la solidarité entre ses membres et la coopération entre les parties prenantes. Les organisations de l’ESS cherchent à promouvoir un esprit de collaboration plutôt que de compétition, favorisant ainsi le bien-être collectif.
  2. L’utilité sociale : une des valeurs centrales de l’ESS est de répondre aux besoins de la société et de ses membres. Les structures de l’ESS visent à obtenir un impact positif sur la communauté, en particulier sur les personnes les plus vulnérables ou marginalisées.
  3. La démocratie économique : l’ESS prône une gouvernance économique démocratique. Les décisions importantes sont prises de manière collective et transparente par les membres de l’organisation. Les assemblées générales et les votes ponctuent la participation démocratique.
  4. L’autonomie et la responsabilité : les acteurs de l’ESS cherchent à être autonomes dans leur fonctionnement tout en étant responsables envers les membres, les salariés, les clients et la société dans son ensemble. Ils privilégient souvent des modes de gestion participatifs et responsables.
  5. Le but non lucratif ou la lucrativité limitée : bien que certaines organisations de l’ESS puissent générer des bénéfices, elles ne cherchent pas à maximiser les profits au détriment de leur mission sociale. La recherche de rentabilité est souvent subordonnée à la réalisation d’un projet social ou environnemental.
  6. L’équité et l’inclusion : l’ESS favorise l’accès équitable aux ressources, aux services et aux opportunités pour tous les membres de la société, indépendamment de leur origine ou de leur statut social.

 

Quels sont les différents secteurs de l’économie sociale et solidaire ?

L’économie sociale et solidaire ne s’applique pas à un secteur en particulier. Elle exerce son champ d’action dans de nombreuses activités. Celles-ci partagent toutes une vision commune de l’économie. Elles contribuent à la construction d’une société plus juste.

  • Santé et action sociale : services de santé, soutien social, logement social, protection de l’enfance, assistance aux personnes âgées et aux personnes en situation de handicap.
  • Éducation et formation : services éducatifs, formation professionnelle, alphabétisation, insertion sociale et professionnelle, activités culturelles et sportives.
  • Services à la personne : garde d’enfants, aide à domicile pour les personnes âgées ou en situation de handicap, services de soins infirmiers à domicile.
  • Finance solidaire et microfinance : services financiers accessibles aux populations exclues du système bancaire traditionnel, projets responsables et solidaires.
  • Environnement et développement durable : protection de l’environnement, gestion durable des ressources, énergies renouvelables, gestion des déchets.
  • Culture et loisirs : activités artistiques, culturelles et récréatives, favorisant la cohésion sociale.
  • Agriculture et alimentation : coopératives agricoles, circuits courts, projets de production alimentaire durable, jardins partagés, cantines bio et équitables.
  • Commerce équitable : échanges commerciaux plus justes et solidaires, rémunération équitable des producteurs, respect des normes sociales et environnementales.
  • Habitat et logement social : coopératives d’habitation, associations de logement social, initiatives d’habitat participatif, structures d’hébergement d’urgence.
  • Insertion par l’activité économique : emploi temporaire, formation aux personnes en situation de précarité.

 

Quels sont les avantages et les bénéfices de l’économie sociale et solidaire ?

L’économie sociale et solidaire offre une multitude de bénéfices, tant pour les individus que pour la société dans son ensemble. Elle apporte :

  • une réponse aux besoins non satisfaits par la société ;
  • la dynamisation du marché de l’emploi et de l’économie locale ;
  • le renforcement du lien social et de la cohésion communautaire ;
  • l’innovation sociale et économique avec de nouveaux modèles d’affaires, de gouvernance et de financement ;
  • le soutien aux populations marginalisées en offrant des opportunités d’emploi, de formation et de soutien aux personnes en situation de handicap, migrants, jeunes en difficulté et personnes âgées ;
  • la promotion de la durabilité environnementale ;
  • la résilience économique et la stabilité financière, car l’ESS est mieux adaptée aux besoins changeants de la société.

 

Quels sont les défis et les obstacles à l’économie sociale et solidaire ?

Malgré ses nombreux bénéfices, l’économie sociale et solidaire rencontre cinq obstacles qui peuvent entraver son développement et son efficacité.

  1. L’accès au financement : difficile de démarrer ou de développer son activité quand on est une ESS. Le modèle économique et l’objectif social ouvrent moins la porte aux prêts bancaires ou aux investissements en capital-risque. Cependant, des financements dédiés aux projets d’ESS existent.
  2. La reconnaissance et la visibilité : moins valorisée, l’ESS souffre parfois d’un manque de soutien institutionnel et réglementaire, notamment en ce qui concerne la reconnaissance juridique et la fiscalité favorable. 
  3. La gestion et la gouvernance : la structure démocratique et la prise de décision collective complexifient la gestion des conflits et des intérêts divergents.
  4. La durabilité financière : bien que l’ESS vise à concilier efficacité économique et utilité sociale, elle peut avoir du mal à trouver un équilibre entre un projet social et la génération de revenus.
  5. La concurrence avec le secteur commercial : les organisations de l’ESS doivent se démarquer pour faire reconnaître leurs atouts. La concurrence directe avec le secteur commercial traditionnel peut limiter leur capacité à attirer des clients, des investisseurs ou des partenaires. 

 

Quelles sont les perspectives et les évolutions de l’économie sociale et solidaire ?

L’ESS suit une courbe de croissance continue, en France et dans le monde. De plus en plus d’entreprises et de gouvernements reconnaissent la valeur ajoutée de l’économie sociale et solidaire : un outil efficace pour répondre aux défis de la société.

Cette économie est également un terreau fertile pour l’innovation sociale et technologique. Elle sait trouver des solutions novatrices aux problèmes sociaux et environnementaux : plateformes en ligne, applications mobiles et outils numériques facilitent la collaboration et le partage.

De plus, les partenariats entre les acteurs de l’ESS, les entreprises, les gouvernements et la société se développent. Ces collaborations multi acteurs permettent de mobiliser des ressources, des compétences et des expertises diverses pour des initiatives communes.

L’ESS est désormais intégrée dans les agendas internationaux de développement durable. On lui reconnaît un rôle dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies. Les réseaux internationaux de l’ESS facilitent la coopération internationale et l’échange de bonnes pratiques entre les territoires.

Enfin, la recherche académique et la formation professionnelle dans le domaine de l’ESS progressent. Elles contribuent à une meilleure compréhension des enjeux, des pratiques et des impacts de l’économie sociale et solidaire. Par exemple, de plus en plus d’universités et d’écoles de commerce proposent une spécialisation en ESS. Une nouvelle génération de leaders et d’acteurs de l’économie sociale et solidaire intègre les entreprises.

L’ESS incarne une vision de l’économie centrée sur l’humain et la planète, dans laquelle service et travail ne sont pas antinomiques. Une société plus juste, inclusive et durable, c’est l’objectif de toutes les structures de l’économie sociale et solidaire.

 

Pour aller plus loin

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