Les fondamentaux Gaspillage alimentaire
Le gaspillage alimentaire représente un enjeu mondial qui soulève des défis d’ordre environnemental, social et économique. Chaque année dans le monde, la quantité de pertes ou de gaspillage de denrées alimentaires destinées à la consommation humaine s’élève à plus d’un milliard de tonnes. Une problématique d’envergure planétaire dont les conséquences désastreuses contribuent à l’épuisement des ressources naturelles.
Comment définir le gaspillage alimentaire ?
Le gaspillage alimentaire se définit par la perte ou la dégradation de la nourriture destinée à être consommée par l’homme. Ce phénomène survient lors des différentes étapes de la chaîne d’approvisionnement alimentaire. De la récolte à la consommation, en passant par le transport, la transformation et la distribution, les causes du gaspillage sont multiples. En France, les pertes et le gaspillage alimentaires s’élèvent à 10 millions de tonnes de produits chaque année.
Quel est l’impact environnemental et économique du gaspillage alimentaire ?
Dans un monde où les ressources naturelles viennent à manquer, le gaspillage des denrées alimentaires ne cesse pourtant de s’accroître. Ses répercussions sont alarmantes pour l’environnement et pour l’économie mondiale.
Impact environnemental
Les données sur l’impact environnemental sont alarmantes. Le gaspillage alimentaire contribue à 10 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde contre 3 % en France.
Cela résulte de l’émission de méthane issu de la transformation des aliments (décomposition). Ce gaz épuise les ressources naturelles et vitales comme l’eau et la terre, conséquence d’une agriculture intensive répondant à une consommation croissante. Cette pratique accélère la pollution des sols et de l’eau, et requiert une énergie considérable pour produire des aliments qui ne seront finalement pas consommés. Autant de facteurs qui contribuent au changement climatique et mettent en péril la durabilité des écosystèmes planétaires.
Impact économique
La FAO (Food and Agriculture Organization) estime le coût du gaspillage alimentaire mondial à 2600 milliards de dollars par an. En France, cela représente une valeur de 16 millions d’euros. Le gaspillage est principalement causé par les ménages, suivis par l’industrie alimentaire, la production agricole, et la restauration.
Cette perte entraîne des coûts significatifs pour tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement, affectant les finances des ménages et des producteurs. Le traitement accru des déchets alimentaires génère des dépenses supplémentaires pour les contribuables et impacte les finances publiques.
Quels sont les facteurs qui contribuent au gaspillage alimentaire ?
Les facteurs qui contribuent au gaspillage alimentaire sont multiples et touchent tous les acteurs du secteur agroalimentaire.
Les aléas climatiques
De nombreux obstacles peuvent survenir pendant la période des récoltes, avec d’importantes répercussions sur la productivité agricole. Les agriculteurs sont tributaires des caprices du climat.Les aléas météorologiques dus au changement climatique sont responsables de pertes importantes chaque année dans les cultures.
La mauvaise gestion des stocks
Certains aliments, notamment ceux soumis à la chaîne du froid, requièrent une gestion rigoureuse. Des lacunes dans leur stockage peuvent engendrer d’importantes pertes. L’exposition à la chaleur, à l’humidité ou encore aux nuisibles peut entraîner une détérioration rapide des denrées.
Les exigences de la distribution
Les exigences strictes des distributeurs augmentent les quantités de perte de certains aliments. C’est le cas notamment des fruits et légumes. Les distributeurs rejettent certaines denrées pour des raisons esthétiques (taille, forme, couleur), alors qu’elles sont comestibles. Le surplus de commandes de produits périssables conduit également à une augmentation des pertes alimentaires. Le problème s’aggrave lorsque les quantités commandées surpassent la demande réelle.
Comment les comportements des consommateurs influencent-ils le gaspillage alimentaire ?
Dans les pays développés, les habitudes des consommateurs contribuent activement au gaspillage alimentaire. Voici un aperçu des comportements qui influencent ces pertes.
Mauvaise interprétation des dates de péremption
De nombreux aliments sont jetés à la poubelle alors qu’ils sont encore consommables. Cela provient de la confusion entre la date limite de consommation (DLC) et la date de durabilité minimale (DDM), qui sont deux indications différentes.
La date limite de consommation, « à consommer jusqu’au », indique le dernier jour où le produit peut être consommé en toute sécurité, sans représenter de risque pour la santé. Cette information est utilisée pour les produits sensibles, comme les produits frais.
La date de durabilité minimale, « à consommer de préférence avant le », informe le consommateur que la qualité du produit peut être altérée au-delà de cette date (texture, goût, apparence, etc.). Cependant, l’aliment ne représente aucun danger pour la santé. C’est le cas des produits secs comme les pâtes ou encore les céréales.
Les achats impulsifs et superflus
Faire ses courses en optant pour le strict nécessaire peut se révéler être un véritable challenge. Face à la multitude de promotions sur l’alimentation et la vaste gamme des produits disponibles en rayon, les consommateurs sont incités à la surconsommation. Cette tendance engendre l’accumulation de produits superflus qui ne sont pas consommés et terminent en déchets alimentaires. Afin d’éviter tout gaspillage, il est nécessaire d’adopter un comportement d’achat responsable en se limitant aux produits essentiels.
Quelles sont les lois mises en place pour lutter contre le gaspillage alimentaire ?
En France, des lois ont été mises en place pour réduire le gaspillage alimentaire et apporter une solution aux problématiques rencontrées dans le circuit de l’alimentation.
La loi Garot
Promulguée en 2016, la loi Garot est une des mesures mises en place pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Elle met en avant deux dispositifs clés concernant les acteurs de la distribution alimentaire. La première mesure impose aux magasins de plus de 400 m² de donner leurs invendus alimentaires encore comestibles aux associations caritatives. La seconde mesure interdit aux commerçants de détruire des invendus qui sont toujours propres à la consommation.
La loi EGALIM
Adoptée en 2018, la loi EGALIM introduit des mesures visant à renforcer les relations commerciales entre producteurs et distributeurs. Les objectifs de cette loi sont multiples : lutter contre le gaspillage alimentaire, garantir une nourriture saine et durable, notamment en introduisant des produits biologiques en restauration collective, et en améliorant l’éducation alimentaire (apprendre à en plus se nourrir de junk food). Ces dispositions sont mises en place, afin que les agriculteurs puissent vivre décemment de leur activité.
Quels sont les défis spécifiques rencontrés par les agriculteurs, les transformateurs, les détaillants et les restaurants ?
Les agriculteurs, les transformateurs, les détaillants et les restaurants rencontrent chacun des défis spécifiques dans leurs efforts pour réduire les gaspillages.
Le principal défi des agriculteurs est l’anticipation de la demande du marché. Face aux aléas climatiques et aux critères esthétiques stricts qui rejettent des produits comestibles, il est difficile de faire une bonne estimation des récoltes. Cela entraîne une surproduction et des pertes importantes.
Les transformateurs font également face à plusieurs contraintes : réduire les déchets tout en respectant les normes de qualité. Leur enjeu majeur est la bonne gestion des coûts tout en respectant les normes de sécurité alimentaire. Les sous-produits comme les épluchures, représentent un vrai challenge. Leur valorisation est complexe et peu d’options s’offrent à eux.
Les détaillants et les restaurants ont en commun la gestion efficace des inventaires pour répondre à la demande des consommateurs sans engendrer d’excédents. Pour les détaillants, cela implique une rotation des stocks et une promotion efficace des produits proches de leur date de péremption. Les restaurants, quant à eux, doivent doser judicieusement les portions cuisinées et servies, afin de réduire les déchets.
Quelles sont les stratégies et les pratiques pour réduire le gaspillage alimentaire ?
Pour en finir avec les gaspillages, il convient de redéfinir les codes. Pour ce faire, la France a mis en place un plan d’action visant à diviser par deux le gaspillage alimentaire : le pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire. Cette initiative implique tous les acteurs de la chaîne alimentaire.
Valoriser une agriculture et une alimentation durable
Les agriculteurs sont encouragés à cultiver de façon responsable en répondant à la demande et en évitant la surproduction. L’objectif est de réduire le surplus de production qui risque de se transformer en déchets alimentaires. Les normes esthétiques, notamment des fruits et légumes, sont revues en valorisant les produits imparfaits qui restent tout à fait consommables.
En France, l’ADEME (l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) œuvre activement contre le gaspillage alimentaire à l’échelle nationale. Leurs actions se traduisent par la mise en place d’une série de mesures : sensibilisation et information de tous les publics, valorisation des biodéchets et transition vers une alimentation durable. Cette transition a pour objectif de préserver l’environnement, la biodiversité, la santé, tout en soutenant l’économie territoriale et les collectivités.
Adopter une consommation responsable
La réduction du gaspillage alimentaire à la maison passe par un changement de nos habitudes de consommation. Cela implique des achats plus réfléchis, afin d’optimiser l’utilisation des ressources. Pour ce faire, il existe plusieurs démarches : la planification des repas, l’utilisation des restes ou encore l’achat de quantités adaptées.
La lutte contre le gaspillage alimentaire représente un engagement collectif et des actions concrètes de la part de tous les acteurs du système agroalimentaire. Lorsqu’une prise de conscience est nécessaire face aux impacts écologiques, économiques et sociaux du gaspillage alimentaire, il est impératif d’adopter des comportements et des pratiques responsables pour obtenir des résultats. Repenser le système alimentaire est un défi d’envergure mondiale. Cela implique de sensibiliser la population, afin de garantir la sécurité alimentaire et de préserver la planète.
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