Les fondamentaux Green IT

À l’ère de la digitalisation et du « Tout numérique », les entreprises n’ont pas toujours conscience de l’impact environnemental de l’informatique. Les nouvelles technologies étant principalement virtuelles et immatérielles, elles sont souvent perçues comme neutres pour l’environnement. Pourtant, ce secteur d’activité émet une quantité importante de gaz à effet de serre, correspondant à environ 5 % des émissions mondiales. 

Le concept de Green IT est né d’une prise de conscience des entreprises de cette pollution numérique, certes invisible, mais aux effets bien réels. Il promeut un monde numérique durable, et une réduction massive de l’empreinte carbone de l’informatique. Voici toutes les clés pour comprendre le Green IT et verdir vos pratiques numériques.

Qu’est-ce que le Green IT ?

Le Green IT désigne un ensemble de pratiques destiné à réduire l’impact écologique de l’utilisation du numérique. Né dans les années 90, ce concept a pris un nouveau tournant ces dernières années. 

Les origines de l’informatique durable

En réalité, la notion d’informatique durable n’est pas nouvelle. Dès les années 90, certaines entreprises commencent à s’interroger sur l’empreinte carbone du numérique. À cette époque, le gouvernement américain introduit des mesures pour réduire le coût environnemental des équipements informatiques. 

Mais c’est surtout avec l’émergence de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) que le numérique éco-responsable est réellement pris au sérieux. Les ordinateurs, mais aussi les serveurs, consomment une quantité importante d’énergie. Alors que le numérique est le principal outil de communication à travers le monde, il devient indispensable de verdir les techniques de l’information et de la communication (TIC).

Le concept de Green IT

Le concept de Green IT désigne deux aspects différents du « green computing » : 

  • Le Green For IT (ou l’ensemble des techniques permettant de réduire l’impact du numérique sur l’environnement) ;
  • L’IT for Green (les technologies qui aident les entreprises à réduire leur empreinte carbone).

Autrement dit, le Green IT correspond aussi bien à la volonté de limiter les émissions de gaz à effet de serre du numérique, qu’aux outils informatiques permettant aux entreprises d’adopter des pratiques durables. L’objectif commun est de tendre vers un numérique éco-responsable.

Quelles sont les caractéristiques du Green IT ?

Les technologies d’information et de communication responsables se caractérisent par une approche globale visant à réduire l’impact environnemental de l’industrie informatique. Elle se traduit par : 

  • une optimisation des ressources informatiques (data center, gestion des réseaux) ;
  • des économies d’énergie, notamment en matière de stockage de données ou de flux de communication mobiles ou web ;
  • des produits de conception éco-responsable (recyclage, non-recours à l’obsolescence programmée, conception d’équipements réparables, production de pièces détachées sur plusieurs années, etc.) 
  • la mise en œuvre d’actions de sensibilisation du public à la pollution numérique et aux pratiques éco-responsables ;
  • une surveillance régulière de l’efficacité des mesures instaurées pour limiter les émissions de gaz à effet de serre du numérique.

Toutes ces pratiques doivent permettre de maîtriser la consommation énergétique de l’industrie informatique, tout en répondant aux besoins de la société moderne.

Qu’est-ce que la pollution numérique ?

En France, la question de la pollution numérique est plus que jamais d’actualité. Les équipements informatiques et les nouvelles technologies font partie intégrante du quotidien des Français, dans la sphère professionnelle ou en privé. Or, même si elle est moins visible, la pollution numérique engendrée par ces pratiques est bien réelle. Plus on dématérialise, plus le coût en énergie est important. Les serveurs informatiques qui stockent la data (les fameux data centers) et ouvrent l’accès au web consomment ainsi une quantité astronomique d’électricité.

Selon Greenpeace, la pollution numérique désigne les effets nocifs de l’industrie informatique sur l’environnement. Il s’agit en premier lieu des émissions de CO² généré par les technologies de l’information et de la communication. Mais elle peut prendre d’autres formes. 

Ainsi, la pollution numérique inclut les contaminations chimiques, liées notamment à certains métaux lourds comme le lithium. Elle comprend aussi la gestion des déchets électroniques, notamment ceux qui ne sont pas recyclables, ou encore les conséquences de la production des équipements informatiques sur la biodiversité. 

Pourquoi devons-nous tendre vers le numérique durable ?

Selon une étude publiée en mars 2023 par l’Arcep et l’Ademe, l’empreinte environnementale des usages numériques va tripler d’ici 2050, si aucune action n’est engagée en faveur de pratiques informatiques éco-responsables. Aujourd’hui, il n’est plus possible d’ignorer que les TIC doivent adopter une démarche éco-responsable, et intégrer les principes du développement durable.

La production des équipements informatiques consomme une quantité importante de ressources naturelles. Ces équipements étant de plus en plus utilisés, il est essentiel de repenser les processus de fabrication, et d’utiliser des composants durables. La question du recyclage des déchets informatiques est un enjeu majeur du numérique durable. Ces déchets contiennent souvent des substances toxiques. Non recyclables, ils sont aussi une source de pollution de l’air et des sols.

Au-delà du verdissement de sa propre industrie, l’informatique responsable peut contribuer à réduire l’empreinte carbone d’autres secteurs d’activité. La recherche donne lieu à de nombreuses innovations technologiques, qui ont un impact social, écologique et économique positif. L’utilisation de l’intelligence artificielle peut révolutionner de nombreux secteurs, dans le domaine de la santé ou de la consommation d’énergie. Ainsi, les Smart Building, ou bâtiments intelligents, sont équipés de systèmes informatiques capables d’optimiser l’usage de l’électricité au sein de l’entreprise.

Comment le Green IT souhaite aller vers une sobriété numérique ?

Le Green IT s’organise autour de trois démarches environnementales bien distinctes qui tendent vers un objectif commun : atteindre la sobriété numérique.

Le Green IT 1.0 : la conception numérique responsable

Cette première approche du numérique responsable concerne la réduction de l’empreinte carbone des technologies de l’information et de la communication. Elle implique un engagement fort de la part des industriels, pour tendre vers une conception numérique responsable. Au-delà de la simple performance technologique, les équipements informatiques doivent avoir un impact social et environnemental responsable.

Le Green IT 1.5 : les systèmes d’information Développement Durable (SIDD)

Le Green IT 1.5 porte sur l’empreinte carbone des systèmes d’information et de l’organisation physique au sein de l’entreprise.  Cette démarche a pour objectif d’utiliser les TIC pour réduire l’impact environnemental des activités de l’entreprise, et tendre vers la sobriété numérique. L’outil numérique n’est pas uniquement perçu comme une source de pollution, mais bien comme un moyen d’adopter des pratiques éco-responsables. Le Green IT 1.5 s’inscrit dans une démarche plus globale de RSE. 

Le Green IT 2.0 : la réduction des impacts « métier » grâce aux TIC

Troisième axe de l’informatique vert, le Green IT 2.0 a pour objectif de limiter l’empreinte carbone d’un produit ou d’un service, grâce à l’outil numérique. L’usage des TIC permet de trouver des solutions efficaces pour optimiser la consommation d’énergie de certains équipements ou services. Il peut s’agir d’un outil d’aide à l’éco-conduite installé dans un véhicule, du développement d’une application de covoiturage ou de l’utilisation de capteurs pour optimiser l’éclairage dans une pièce ou un bâtiment.

Comment se lancer dans une stratégie Green IT ?

Pour une entreprise, le Green IT est une démarche bénéfique, d’un point de vue économique, écologique et social. Cependant, la sobriété numérique n’est pas une stratégie isolée. Elle fait partie d’une réflexion environnementale plus globale, notamment dans le cadre d’une démarche RSE.

L’entreprise doit commencer par identifier les services et les équipements qui ont un impact environnemental élevé. Cela concerne la consommation énergétique, mais aussi la production de déchets ou la consommation de ressources naturelles. Cet état des lieux doit aboutir à la construction d’une stratégie responsable, contenant des objectifs clairs et mesurables. Les actions mises en œuvre devront ensuite faire l’objet d’une évaluation régulière.

Pour être pleinement efficace, la sobriété numérique doit s’inscrire dans une démarche collective. Si elle émane de la Direction, elle doit néanmoins associer tous les services de l’entreprise. La sensibilisation et la formation des collaborateurs sont indispensables, comme dans toute démarche RSE.

Comment faire du Green IT en 2023 ?

Le Green IT résulte d’un engagement profond des entreprises en faveur du développement durable. Pour atteindre la sobriété numérique, il est possible d’agir à différents niveaux de l’entreprise. Ainsi, le coût environnemental de l’hébergement de données peut être réduit en utilisant des énergies renouvelables pour faire fonctionner les data centers. 

La surconsommation de produits informatiques (ordinateurs, téléphones, téléviseurs, etc.) est aussi un enjeu majeur du développement durable. Les entreprises de l’industrie informatique doivent adopter une stratégie commerciale responsable, et améliorer la durée de vie des produits. Elles doivent aussi contribuer à sensibiliser les consommateurs sur les effets de la surconsommation

En entreprise, les collaborateurs doivent être informés des conséquences environnementales de leurs usages numériques. Un guide rappelant les bonnes pratiques (éteindre son ordinateur en quittant son poste de travail, imprimer les mails seulement si nécessaire, nettoyer régulièrement sa boîte mail, etc.) peut être rédigé à cet effet.

Le Green IT résulte d’une prise de conscience collective de l’impact environnemental et social des technologies de l’information et de la communication. Il a pour objectif de réduire l’empreinte carbone de l’industrie informatique, tout en utilisant les outils informatiques pour optimiser notre consommation d’énergie et atteindre la sobriété numérique.