Les fondamentaux L'impact investing
L’impact investing est un concept relativement récent. Il désigne des investissements à impacts sociaux et environnementaux positifs. Au-delà du taux de rendement attendu pour tout produit financier, les investisseurs s’intéressent aux conséquences de leur placement, avec l’intention de générer des bénéfices socio-économiques.
L’investissement positif est l’une des composantes de la finance responsable. Il repose en partie sur les obligations vertes et le private equity, et permet d’accompagner la croissance d’entreprises engagées en faveur du développement durable. Voici comment fonctionne ce placement financier soucieux de l’intérêt commun.
Qu’est-ce que l’impact investing ?
L’impact investing est une stratégie d’investissement apparue récemment. Cette composante de la finance responsable favorise les entreprises à impact positif, en faisant de la performance financière un critère secondaire.
Définition de l’investissement positif
Le concept d’impact investing est né aux États-Unis dans les années 2000. D’abord employé par la fondation Rockefeller, le terme est ensuite popularisé en 2008 par l’ONG Global Impact Investing Network (GIIN). Selon cette organisation, l’impact investing désigne les investissements effectués auprès de structures engagées dans une démarche de développement durable et d’impact social et environnemental positif.
L’impact investing se caractérise par trois grands principes :
- la prise en compte des problématiques socio-économiques dans la stratégie d’investissement ;
- des investissements dans des secteurs d’activités variés (énergie, santé, éducation, alimentation durable, etc.) ;
- des objectifs quantifiables et mesurables à l’aide d’outils de reporting.
L’investissement positif fait l’objet d’un reporting régulier, afin de mesurer l’impact réel des actions mises en œuvre. L’objectif principal est de générer des bénéfices socio-économiques, tout en essayant d’obtenir le meilleur retour financier possible.
Impact investing et investissement socialement responsable
L’impact investing et l’investissement socialement responsable (ISR) partagent certains enjeux, mais ces stratégies ont deux approches différentes de la finance responsable. Contrairement à l’ISR, l’impact investing ne se limite pas à l’intégration des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG). Elle en fait une priorité.
L’ISR favorise la rentabilité des produits financiers, tout en intégrant les critères ESG à son cahier des charges. Cette stratégie promeut des investissements durables, mais la performance financière des investissements demeure son principal objectif.
Dans une stratégie d’investissement positif, le taux de rendement du produit financier n’est qu’un critère parmi d’autres. Il ne prévaut pas sur l’impact écologique ou sociétal de l’investissement. Ainsi, certains placements à impact possèdent un taux de rendement inférieur au marché.
À quoi sert l’impact investing ?
L’impact investing a pour objectif d’allouer des capitaux à des entreprises à impact social et environnemental positif. Il n’est pas question de renoncer à faire des profits, mais d’en faire un bénéfice secondaire dans la prise de décision. Surtout, l’investissement positif rejette l’idée selon laquelle le rendement d’un produit financier doit primer sur ses conséquences sociétales et environnementales.
L’impact investing contribue activement à la résolution de certains problèmes socio-économiques. Il cible des entreprises engagées dans la lutte contre la pauvreté, les énergies renouvelables, l’accès à l’éducation ou l’agriculture durable.
Cette branche de la Finance responsable s’attache à réduire les inégalités et à promouvoir des investissements éthiques, qui priorisent l’intérêt général plutôt que la rentabilité financière. Elle favorise l’inclusion financière, notamment grâce au micro-crédit et à l’investissement participatif.
Pourquoi l’impact investing est-il important pour le développement durable ?
L’investissement à impact peut devenir un outil majeur du développement durable. Cette stratégie rend possible la conciliation de plusieurs objectifs, pourtant réputés peu compatibles. Grâce à son suivi régulier et à sa communication transparente, l’investissement à impact positif démontre qu’il est possible de privilégier des produits financiers durables, en générant des profits.
L’impact investing valorise les sociétés engagées en faveur de l’intérêt commun. En privilégiant ces entreprises, ce mode d’investissement peut influencer d’autres structures, et les convaincre d’adopter une démarche éthique et écologique.
Cette stratégie d’investissement durable à grande échelle facilite la mobilisation de capitaux privés pour des projets d’intérêt général. Elle rend les produits financiers éthiques accessibles à tous types d’investisseurs, particuliers, fondations ou fonds privés.
Qui sont les investisseurs ?
L’impact investing est accessible à tous types d’investisseurs, des particuliers aux grandes institutions financières. On y retrouve :
- des fonds d’investissements ;
- des entreprises (banques, assurances, fondations, etc.) ;
- des associations ;
- des investisseurs privés ;
- des structures publiques (gouvernements, agences publiques, etc.).
Tous ces investisseurs sont très différents, mais ils partagent un objectif commun : générer un impact environnemental et social positif, et donner du sens à leurs actifs. Ils ont pleinement conscience du risque de bénéficier d’un taux de rendement inférieur au marché, mais ils l’acceptent, au nom de l’intérêt commun.
Qui financent-ils ?
Les gestionnaires de fonds à impact positif opèrent une sélection rigoureuse des entreprises qu’ils financent. La performance financière de l’entreprise n’est pas le critère principal pour se voir allouer des capitaux. Si les fonds soutiennent des entreprises économiquement viables, ils recherchent avant tout des sociétés innovantes, engagées en faveur de l’intérêt commun.
Les entreprises qui bénéficient de l’impact investing oeuvrent dans des domaines sensibles, notamment :
- la lutte contre le réchauffement climatique ;
- l’agriculture durable ;
- le respect des droits humains ;
- la lutte contre la précarité ;
- la préservation de la biodiversité ;
- l’éducation ;
- la santé.
À l’inverse, ce type d’investissement ne peut pas financer une entreprise ayant un impact négatif significatif sur la société et l’environnement (bilan carbone lourd, énergies fossiles, industrie du tabac, entreprises d’armement, etc.).
Quels outils de financement sont disponibles ?
L’impact investing repose sur l’utilisation de plusieurs produits financiers, empruntés au monde de la finance traditionnelle. Voici comment investir de façon éthique et responsable.
Les obligations (vertes ou à impact social)
Les obligations vertes (ou green bounds) permettent de mobiliser des capitaux pour financer des entreprises engagées en faveur de l’environnement. Ils se concentrent sur la lutte contre le réchauffement climatique, et peuvent concerner différents types de projets. Ainsi, les énergies renouvelables, le recyclage des déchets ou la gestion de l’eau peuvent être financés via des obligations vertes.
Autre outil employé en impact investing : les obligations à impact social, qui fonctionnent sur le même principe. Il s’agit de titres émis afin de financer des projets et des entreprises à impact positif sur la société.
Le private equity (capital-investissement)
Le private equity, ou capital-investissement en français, désigne les investissements effectués dans des entreprises non cotées en bourse. Ils sont réalisés par des fonds d’investissement pour le compte d’investisseurs privés, ou par des institutions financières.
Le private equity permet de cibler des entreprises en développement, et de faciliter leur croissance. Ce type d’investissement peut financer des innovations dans le domaine de l’environnement, de l’agriculture durable ou dans les technologies propres.
Le public equity (actions cotées)
Le public equity (ou actions cotées en français) concerne quant à lui les sociétés cotées en bourse. Comme pour le capital-investissement, le public equity est un outil de la finance traditionnelle. Mais il peut être utilisé pour l’impact investing, dans la mesure où les investissements se concentrent sur des entreprises à impact positif.
L’utilisation du public equity pour faire de l’impact investing est facilitée par l’adoption d’une RSE (responsabilité sociétales des entreprises) dans les grands groupes. Les sociétés engagées dans une démarche RSE publient régulièrement leurs données en toute transparence. Elles sont facilement identifiables pour les investisseurs en quête de placements à impact positif.
Le crowdfunding (financement participatif)
Le financement participatif ou crowdfunding, est aussi un outil intéressant pour faire de l’investissement à impact positif. Il présente l’avantage d’être facilement accessible aux particuliers, et de financer des entreprises dans des domaines variées (immobilier durable, commerce éthique, transport propre, etc.).
En France, il existe de nombreuses plateformes de financement participatif, dont certaines sont spécialisées dans les projets responsables. Les investisseurs peuvent acheter des actions dans des entreprises éthiques et durables, et contribuer à leur croissance.
Qui sont les acteurs de l’impact investing en France ?
En France, l’impact investing se développe progressivement, dans un contexte de lutte contre les émissions de carbone. L’investissement à impact est lié au marché de l’économie sociale et solidaire (ESS), même s’il ne se limite pas à ce seul périmètre.
Parmi les principaux acteurs de l’impact investing en France on peut citer :
- des fonds d’investissement et sociétés de gestion (Mirova, Amundi, Raise, etc.) ;
- des banques privées (BNP Paribas, Crédit Agricole) ;
- des plateformes de financement participatif (Lendosphère, Lita) ;
- des institutions publiques (la Caisse des Dépôts et Consignations, la Banque Publique d’Investissement) ;
- des incubateurs ( Ashoka France, MakeSense).
Quel futur pour l’impact investing ?
L’impact social et environnemental de la finance ne peuvent plus être ignorés, dans un contexte climatique toujours plus tendu. De nombreux investisseurs s’intéressent aux conséquences de leurs placements financiers. Ils ne veulent plus seulement faire des bénéfices, ils souhaitent mobiliser leurs capitaux pour agir en faveur du développement durable.
Mais l’impact investing est aussi un moyen de s’adapter aux réglementations actuelles. En France et dans l’Union Européenne, les normes sont de plus en plus contraignantes, et encadrent les pratiques des sociétés financières. L’objectif est d’inciter les fonds d’investissements et les investisseurs à se tourner vers des projets à impact positif.
Dans ce contexte, l’impact investing répond à un double objectif : répondre à un besoin des investisseurs de donner du sens à leurs investissements, et s’adapter aux normes actuelles. Il s’agit d’une pratique en pleine croissance, à l’avenir prometteur.
L’impact investing s’adresse aux investisseurs en quête de placements financiers responsables. En faisant de la performance extra-financière des entreprises un critère prioritaire, l’investissement à impact est une part importante de la finance durable, résolument tournée vers l’avenir.