L’alimentation durable, manger plus sain pour la planète ?

Le concept d’alimentation durable cherche à concilier les besoins nutritionnels des populations avec la préservation de l’environnement. En mettant l’accent sur la consommation de produits locaux et de saison, la réduction du gaspillage alimentaire et de l’empreinte carbone, cette démarche vise à créer un système alimentaire plus résilient et équitable. En France, comme ailleurs, la transition vers des pratiques agricoles respectueuses de la biodiversité et des ressources naturelles est devenue une priorité.

Qu’est-ce que l’alimentation durable ?

L’alimentation durable, fondée sur les piliers environnemental, économique et social, cherche à répondre aux besoins alimentaires présents sans compromettre ceux des générations futures.

Sur le plan environnemental, l’alimentation durable promeut :

• la réduction des émissions des gaz à effet de serre ;
• la préservation de la biodiversité ;
• une gestion durable des ressources naturelles.

Sur le plan économique, elle soutient :

• la viabilité des producteurs ;
• l’équité dans la chaîne de valeur ;
• l’accessibilité des aliments sains.

Socialement, l’alimentation durable encourage :

• des régimes alimentaires équilibrés ;
• la sécurité alimentaire pour tous ;
• des pratiques concrètes, comme la consommation locale et de saison, une consommation modérée de viande, la limitation du gaspillage alimentaire et le choix de produits biologiques.

 

Quels sont les principes de l’alimentation durable ?

Les principes de l’alimentation durable sont des lignes directrices pour atteindre une alimentation respectueuse de l’environnement, socialement équitable et économiquement viable.

Adopter une alimentation saine, variée et de qualité

Il s’agit de privilégier un régime alimentaire équilibré, qui fait la part belle aux céréales, aux fruits et aux légumes. Les aliments ultra-transformés, trop gras, trop sucrés, trop salés (ça vous dit quelque chose ?) n’apportent pas les nutriments nécessaires à une bonne santé. Ils enrichissent les industriels, mais appauvrissent l’organisme.

Respecter l’environnement, réduire l’empreinte écologique et l’empreinte carbone

L’alimentation durable demande d’adopter des pratiques agricoles et alimentaires qui limitent :

• les émissions de gaz à effet de serre ;
• l’utilisation de l’eau ;
• la dégradation des sols.

 

Les pratiques agricoles durables utilisent des techniques respectueuses de l’environnement, telles que l’agriculture biologique, l’agroforesterie et la permaculture. Elles préservent les habitats naturels, protègent les espèces et maintiennent la diversité.

Soutenir les produits locaux issus d’une agriculture durable

En achetant les fruits et légumes locaux, ou même la viande, vous réduisez les distances de transport, vous soutenez l’économie locale et vous renforcez la résilience des communautés. De plus, vous assurez des conditions de travail équitables et des salaires décents tout au long de la chaîne alimentaire.

Assurer une équité dans la distribution des produits de consommation courante : céréales, fruits, viande

L’alimentation durable s’attache à garantir un accès équitable aux produits alimentaires pour tous les segments de la population. Se nourrir correctement ne devrait pas être un luxe réservé aux classes aisées.

Réduire les déchets et mettre fin au gaspillage alimentaire

Chacun a sa part de responsabilité dans le grand gaspillage, estimé par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) à 10 millions de tonnes de produits par an. Les pertes touchent toutes les étapes de la chaîne alimentaire : production, transport, distribution et stockage. Les consommateurs ont, à leur niveau, des moyens d’agir :

• acheter de manière responsable ;
• bien conserver les aliments ;
• utiliser les restes pour éviter le gaspillage.

 

Optimiser l’utilisation des ressources pour une agriculture et une production industrielle durables

Les ressources naturelles comme l’eau, l’énergie et les matières premières pour produire les aliments doivent être utilisées de manière efficiente. Le recyclage et la réutilisation des déchets alimentaires et des sous-produits agricoles font partie intégrante du plan d’alimentation durable.

Quels sont les impacts de notre alimentation sur l’environnement et la société ?

Les choix alimentaires et les pratiques agricoles ont des impacts significatifs sur l’environnement et la société.

La production animale et l’agriculture intensive, championnes des émissions de carbone

La production de viande, en particulier de viande rouge, constitue une source majeure de méthane, un gaz à effet de serre puissant. L’élevage est responsable d’environ 14,5 % des émissions mondiales de GES (Gaz à effet de serre). Quant à l’utilisation intensive d’engrais et de pesticides, elle contribue aussi à la production de GES, notamment le protoxyde d’azote.

Grande consommation d’eau et pollution : un impact écologique négatif

Les cultures irriguées et l’élevage nécessitent de grandes quantités d’eau douce. L’agriculture boit environ 70 % de la consommation mondiale. De plus, l’usage d’engrais et de produits chimiques contamine les cours d’eau, les nappes phréatiques et les écosystèmes aquatiques.

Une terre dégradée pour privilégier la quantité de produits à la qualité

Une production agricole non durable peut provoquer l’érosion des sols, en réduisant leur fertilité et leur capacité à retenir l’eau. De plus en plus appauvrie en nutriments essentiels, la terre ne suffit plus pour faire pousser les légumes. Il lui faut toujours plus d’engrais, ce qui l’épuise davantage, et c’est le cercle vicieux de l’agriculture non raisonnée. À vouloir toujours plus, la conversion des forêts et des prairies en terres agricoles réduit les habitats naturels et menace les espèces animales et végétales.

Une mauvaise alimentation : un mal durable et des conséquences sur la santé

Les régimes riches en aliments transformés, en sucre et en graisses saturées sont associés au développement des maladies chroniques comme le diabète, les maladies cardiaques et l’obésité. Les carences nutritionnelles et la malnutrition affectent particulièrement les populations vulnérables.

Comment manger de manière plus durable au quotidien ?

Manger chaque jour de manière plus durable implique des choix alimentaires et des habitudes qui réduisent l’impact environnemental, soutiennent l’économie locale et prennent soin de la santé.

1. Privilégier les produits locaux et de saison : les fruits et légumes de saison nécessitent moins d’énergie pour leur culture et leur transport. L’achat de produits locaux réduit la distance de transport des aliments, diminuant ainsi les émissions de gaz à effet de serre.
2. Réduire la consommation de viande et de produits d’origine animale : l’empreinte écologique d’un régime à base de végétaux est inférieure à celle d’un régime riche en viande. Augmenter la part des légumes, fruits, légumineuses, noix et graines dans son alimentation, c’est bon pour la santé, mais aussi pour l’environnement.
3. Lutter contre le gaspillage alimentaire : planifier les repas, éviter les achats impulsifs et les surplus alimentaires, stocker correctement les aliments, toutes ces astuces contribuent à réduire les déchets.
4. Choisir des produits issus de l’agriculture durable : les produits biologiques, cultivés sans pesticides et engrais chimiques, réduisent la pollution des sols et des eaux.
5. Adopter des emballages durables : il faut éviter les plastiques à usage unique et privilégier les emballages recyclables, réutilisables ou compostables, ou bien acheter des produits en vrac.
6. Faire attention à la provenance des aliments : lorsque les fruits ont fait le tour de la planète avant d’atterrir sur notre table, leur impact écologique est élevé. Les aliments éthiques soutiennent les produits issus du commerce équitable. Ils garantissent de meilleures conditions de travail et des prix justes pour les producteurs. Mais attention, ils peuvent venir de loin.
7. Réduire la consommation d’aliments transformés : les aliments frais sont généralement plus sains et nécessitent moins de ressources pour leur production. Ils permettent d’éviter les additifs et conservateurs présents dans les aliments industriels.
8. Boire de manière responsable : boire de l’eau du robinet plutôt que de l’eau embouteillée contribue à réduire les déchets plastiques et l’empreinte carbone associée au transport des bouteilles.

 

Quels sont les défis de l’alimentation durable ?

Plusieurs facteurs rendent difficile pour certains l’accès à l’alimentation durable.

• Le coût élevé : premier frein, le prix des produits durables. Les aliments biologiques et locaux sont plus chers, ce qui décourage les personnes à revenu limité.
• L’accès limité : dans certaines régions, il peut être difficile de trouver des marchés de producteurs ou des magasins proposant des produits durables.
• L’influence des industries alimentaires : le marketing des grands groupes agroalimentaires met souvent en avant des produits transformés et influence les habitudes d’achat.
• Le temps à y consacrer : la préparation d’aliments durables prend plus de temps que celle des aliments transformés, prêts à être réchauffés, et adaptés à notre mode de vie. 
• La politique agricole : les systèmes alimentaires industriels et les politiques agricoles favorisent souvent la production de masse au détriment des pratiques durables.

 

Quels sont les efforts et les initiatives en cours pour promouvoir l’alimentation durable ?

De nombreuses initiatives cherchent cependant à promouvoir l’alimentation durable. Le programme Ambition Bio 2027 souligne l’engagement de la France en faveur de l’agriculture biologique. Celle-ci s’inscrit dans les enjeux de souveraineté alimentaire et de transition écologique défendus par le gouvernement.

Des projets de restauration scolaire, portés par l’alimentation durable, se sont multipliés dans les cantines. La ville de Paris prévoit même, dans son Plan alimentation durable 2022-2027, une restauration collective municipale totalement bio et durable. Dans l’offre alimentaire des entreprises, l’alimentation durable doit s’insérer dans une démarche de RSE (Responsabilité sociétale des entreprises).

Des applications mobiles anti-gaspillage informent sur des surplus alimentaires à prix réduit. Des marques développent des alternatives aux protéines animales. Les pavés de céréales côtoient désormais les steaks au rayon boucherie. Les jardins communautaires donnent aux résidents des espaces verts pour cultiver leurs propres légumes de manière durable.

La transition vers une alimentation durable offre l’occasion de préserver l’environnement, de promouvoir la santé et de nourrir une population grandissante. En adoptant des comportements alimentaires respectueux, nous pouvons construire un avenir plus durable et harmonieux.

Engagez-vous dans un projet RSE ou de développement durable sur l’un des campus de l’ESI Business School.