Les fondamentaux Economie Verte

Le 23 octobre 2023, le ministère de l’Économie et des Finances annonce que la France sera la première économie verte d’Europe d’ici 2040. Grâce à la loi Industrie verte, le gouvernement vise à accélérer la transition écologique des entreprises. Cette annonce politique est l’aboutissement d’une longue prise de conscience en France et dans les pays du monde entier.

En 1987, le rapport Our common future (Notre avenir commun) de l’Organisation des Nations Unies (ONU) alerte sur la nécessité du développement durable. Puis, le sommet de la Terre à Rio en 1992 et l’Accord de Paris en 2015 engagent officiellement les États sur la voie de la protection de l’environnement. Mais, ce sont finalement les effets du réchauffement climatique et la crise énergétique qui convainquent les pays à accélérer leur transition. 

La notion d’économie verte émerge aujourd’hui dans les pays conscients des enjeux environnementaux. Quels sont sa définition et ses principes ? Et comment est-elle encouragée en France ? Et pour quels bénéfices ?

Quelle est la définition de l’économie verte ?

L’économie verte est une économie qui entraîne une amélioration du bien-être humain et de l’équité sociale, tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources. – Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE)

L’économie verte : un modèle économique durable

L’économie verte s’inscrit dans les objectifs du développement durable. Elle vise à réduire l’empreinte écologique des entreprises et à préserver les ressources naturelles. Ce plan d’action soutient un double mouvement en France. D’une part, il encourage les activités économiques classiques à accélérer leur transition écologique. Et d’autre part, il favorise le développement d’activités à portée environnementale : nouvelles énergies, gestion des déchets, etc.

Les secteurs d’activité concernés par la transition verte

Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), l’économie verte transformera les entreprises et les emplois dans huit secteurs d’activité. Elle représente l’opportunité d’un gain net de 18 millions d’emplois d’ici 2030 dans les pays. 

  • l’agriculture ;
  • la pêche ;
  • l’industrie forestière ;
  • le secteur de l’énergie ;
  • le recyclage ;
  • le bâtiment et les travaux publics ;
  • les transports individuels et collectifs ;
  • l’industrie.

 

Quels sont les principes clés de l’économie verte ?

Il existe trois grands principes qui soutiennent le développement de l’économie verte dans un pays.

La croissance de l’économie circulaire

En France, le développement d’une économie circulaire est reconnu comme l’un des objectifs de la transition écologique et énergétique. Selon le ministère de l’Écologie, ce type d’économie consiste à produire des biens et des services de manière durable : production, usage, recyclage. Elle vise donc à limiter la consommation, la création de déchets et le gaspillage des ressources. Elle s’oppose à une économie linéaire (extraire, fabriquer, consommer, jeter). L’économie circulaire peut générer des activités et des métiers durables et non délocalisables. 

Le développement d’activités et de modes de production verts

Les activités et les modes de production verts visent à préserver l’équilibre de l’environnement naturel. Ils utilisent seulement les ressources que la Terre est en mesure de régénérer. L’économie verte prend en considération les écosystèmes naturels pour ajuster notre consommation et notre production des biens et des services.

La répartition équitable des ressources de la Terre entre les pays

La gestion des ressources de la Terre doit basculer d’un modèle commercial à un modèle durable. Cette gestion environnementale du patrimoine naturel soulève des questions politiques : comment répartir de manière équitable les richesses des sols et des mers entre les différents pays ? Ce nouveau cadre instaure ainsi la justice sociale comme préférable à la croissance à tout prix. 

Comment l’économie verte contribue-t-elle à la préservation de l’environnement ?

L’économie verte redéfinit le rapport traditionnel que nous entretenons avec la consommation et la production. Si la dimension environnementale prévaut à terme sur les choix des consommateurs et des entreprises, elle contribuera à la protection de l’environnement sur deux plans.

  • La préservation des ressources naturelles grâce à la réduction de leur extraction et de leur utilisation : protection de la biodiversité (fin des grands chantiers écocides), gestion durable du capital naturel (eau, énergies fossiles, minerais).
  • L’optimisation de l’empreinte écologique des activités humaines grâce à une consommation durable : économie circulaire et collaborative (Blablacar, Back Market), efficacité énergétique (isolation des bâtiments, biocarburants des véhicules). 

Quels sont les avantages de l’économie verte ?

Les avantages de l’économie verte résultent de la gestion durable de l’environnement et de sa protection. 

Une économie avec des activités et des métiers durables

L’économie verte représente une opportunité pour l’emploi dans les pays engagés dans le développement durable. L’énergie renouvelable, l’écoconstruction, ou encore la gestion durable des déchets symbolisent ces nouvelles opportunités économiques.

De plus, les entreprises engagées dans une croissance verte deviennent plus attractives pour les clients. Les labels (bio, commerce équitable, RSE) contribuent à séduire des consommateurs attentifs aux enjeux du développement durable. 

Plusieurs études (Forbes, BNP Paribas, université d’Anvers) montrent aussi que les entreprises vertes sont plus performantes que les autres. Leur vision durable de leur marché leur permet à la fois de prendre des décisions économiques adaptées (intégration du coût des émissions de CO2) et de survivre aux crises énergétique et écologique.

L’environnement préservé : un cadre de vie et de travail protégé

L’économie verte préserve le cadre de vie des consommateurs. Les matériaux durables utilisés dans les habitats contribuent à diminuer les maladies liées à la pollution de l’air (composés volatils toxiques). De plus, l’emploi de produits sains pour les activités ménagères pour le jardinage ou le bricolage préserve la santé de leurs utilisateurs et la biodiversité.

Enfin, l’économie verte contribue à une meilleure qualité de vie au travail (QVT). L’environnement de travail préservé diminue l’absentéisme au travail et les maladies professionnelles. Selon une étude de l’Institut de l’Environnement et de l’université de Paris-Dauphine, les salariés des entreprises vertes sont plus productifs d’au moins 16 % (2014).

Quelles sont les politiques et les réglementations qui encouragent l’émergence de l’économie verte ?

L’intensification des effets du réchauffement climatique renforce la mise en œuvre du développement durable dans les pays du monde entier. Des réponses politiques se succèdent ces dernières années pour accompagner les entreprises et les métiers dans leur transition écologique.

COP 28 : la conférence des Nations Unies qui marque la fin des énergies fossiles

La COP 28 de Dubaï s’est achevée en décembre 2023 sur un accord limitant les émissions de gaz à effet de serre et le réchauffement de la planète. Cette conférence incite donc les États membres à développer des politiques ambitieuses pour améliorer leur efficacité énergétique d’ici 2030. Les objectifs à atteindre demandent l’abandon des énergies fossiles et visent à accélérer la transition écologique des pays. 

Europe : des politiques incitatives en faveur de l’économie verte

La Commission européenne a proposé en mars 2023 une loi définissant un cadre de mesures pour intensifier la production de technologies propres dans l’espace européen. De plus, les entreprises de plus de 500 salariés devront publier d’ici 2025 un rapport obligatoire sur leur impact environnemental et humain. Cette obligation vise à développer les investissements dans des activités bénéfiques à l’environnement et aux droits humains.

France : un dispositif législatif et des objectifs résolument verts

Le 1er janvier 2022, la loi AGEC (anti-gaspillage et économie circulaire) se renforce sur le volet recyclage. Les acteurs des produits non alimentaires doivent désormais réemployer, réutiliser ou recycler leurs invendus. Pour les produits d’hygiène et de puériculture, les invendus doivent en priorité faire l’objet de dons.

Le secteur industriel accélère également sa mutation avec la loi industrie verte d’octobre 2023. Elle vise deux objectifs.

  • Environnemental : une baisse de 41 millions de tonnes équivalent CO2 des émissions d’ici 2030.
  • Économique : réindustrialisation verte du pays grâce à des investissements ciblés, création de 40 000 emplois verts et développement de la formation aux métiers de l’industrie verte.

 

Comment les investissements durables stimulent-ils l’économie verte ?

La politique environnementale de la France est soutenue par une dynamique d’investissements. Par exemple, la loi industrie verte encourage la création de technologies vertes grâce au crédit d’impôt en 2024. Celui-ci pourra varier de 20 à 45 % des investissements réalisés pour produire des batteries de nouvelle génération, de panneaux solaires, d’éoliennes et de pompes à chaleur. 

La mise en place de subventions et de fonds d’investissement durables complète le dispositif national de la transition écologique. Pour bénéficier de ces aides, une entreprise devra effectuer un diagnostic environnemental et s’engager à décarboner son activité. Enfin, les commandes publiques intègrent désormais un volet durable pour le choix des entreprises prestataires.

Quels sont les défis actuels et les solutions pour promouvoir une économie verte ?

L’un des plus grands défis de l’économie verte, c’est de pallier le manque de compétences et de professions adaptées. Pour l’Observatoire national des emplois et métiers de l’économie verte (Onemev), 71 % des métiers de ce secteur rencontrent des difficultés de recrutement en 2020. Pour stimuler le marché du travail, l’Onemev contribue à la mise en place de projets de formation initiale et continue. Il s’agit d’accompagner la montée en compétences des professions en lien avec la transition écologique via la formation en développement durable. L’économie verte dessine donc le cadre futur des activités des entreprises et de l’emploi. C’est la concrétisation de l’engagement politique des États en faveur du développement durable.