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Les politiques d’aménagement du territoire menées par les pouvoirs publics jouent un rôle fondamental en matière de développement durable. Les épisodes de canicule, de sécheresse et d’inondation à répétition nous démontrent qu’il faut revoir notre façon de penser l’urbanisme des villes. Le développement de la ville écologique répond aux enjeux sociétaux et environnementaux actuels. En France, elle trouve son origine dans la loi Grenelle II, promulguée en 2010.
La ville durable, aussi appelée ville verte, s’appuie sur une consommation raisonnée des espaces et des ressources, et s’inscrit pleinement dans la transition écologique. Ce concept séduit de plus en plus de municipalités et d’habitants. Vous souhaitez en savoir plus sur le fonctionnement et l’impact de la ville écologique ? On fait le point.
Qu’est-ce qu’une ville écologique ?
Une ville écologique est un territoire qui a réussi à trouver le juste équilibre entre développement urbain et écologie. De nos jours, les villes sont confrontées à de nombreuses difficultés. La pollution, les îlots de chaleur et le manque d’espaces verts ont un impact négatif sur la santé des habitants comme sur l’environnement. La ville durable est un concept clé pour faire émerger un urbanisme plus vert.
Un projet de ville durable se développe autour de trois axes majeurs : l’écologie, l’économie et le bien-être. Tout en réduisant son empreinte carbone, la ville écologique renforce l’attractivité de son territoire. Elle s’appuie sur une économie locale, solidaire et durable. Dans cet environnement urbain plus sain, chaque habitant profite d’une meilleure qualité de vie.
Quels sont les éléments d’une ville verte ?
La conception d’une ville verte repose sur différents critères. Si l’écologie est au centre du projet, elle doit être combinée à des enjeux sociaux, économiques, techniques et culturels. Autrement dit, construire une ville durable ne se limite pas à multiplier les espaces verts ou au tri des déchets. Anticipation, gestion et adaptabilité sont au cœur du projet.
Les principaux éléments d’une ville verte sont :
- Une planification urbaine pensée sur le long terme, permettant d’anticiper les évolutions démographiques et les aléas climatiques.
- Une consommation raisonnée des espaces, afin de limiter l’artificialisation des sols et de préserver la biodiversité.
- La construction de bâtiments économes en énergie, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
- Un réseau de transports en commun et de mobilités douces sur tout le territoire, afin de limiter le recours aux véhicules polluants, comme la voiture.
- Une mixité sociale et urbaine des différents espaces, afin de favoriser les échanges et d’améliorer la qualité de vie.
Quel est l’impact d’une ville durable sur l’environnement ?
L’impact d’une ville durable sur l’environnement est réel. Selon l’Ademe, l’artificialisation des sols a augmenté de 72 % au cours des 40 dernières années. Or, nous savons aujourd’hui que la consommation excessive des espaces naturels contribue activement au réchauffement climatique. Un sol artificialisé n’absorbe pas de CO², et n’est plus en mesure de drainer efficacement l’eau de pluie. Ainsi, une consommation raisonnée des sols est essentielle pour préserver l’environnement.
En promouvant la rénovation énergétique des bâtiments et en développant l’écomobilité, la ville écologique agit sur le réchauffement climatique. Ces actions concrètes permettent de limiter l’usage de la voiture en ville. Elles contribuent également à réduire les émissions de gaz à effet de serre de chaque habitant.
Quels sont les avantages d’une ville écologique ?
Les avantages d’une ville écologique sont nombreux, tant pour les citoyens à titre personnel, que pour la ville elle-même.
Les bénéfices pour les citoyens
En ville, les habitants souffrent régulièrement de la chaleur. En cause ? Des logements mal isolés, un manque d’espaces verts, et une forte pollution environnementale. La ville durable permet de traiter ces causes, et d’améliorer le confort d’été des habitants.
Au quotidien, les habitants d’une ville écologique bénéficient d’un cadre de vie plus qualitatif. Les espaces verts sont plus nombreux, et les initiatives individuelles sont encouragées. À terme, les citoyens bénéficient d’une meilleure qualité de l’air et d’un environnement plus sain.
Du côté des transports, le développement de l’écomobilité facilite les déplacements entre les différents quartiers. Les habitants utilisent moins la voiture, au profit du vélo, du bus ou du métro, et font des économies significatives.
Les bénéfices pour la ville
L’engagement en faveur du climat et du développement durable est tout aussi bénéfique pour les villes. La rénovation énergétique des bâtiments publics permet de réduire les frais de fonctionnement d’une ville. Par ailleurs, la gestion optimisée des ressources naturelles rend nos territoires plus résilients. Les villes écologiques résistent mieux aux épisodes de sécheresse et aux vagues de froid.
Le développement d’une ville durable permet aussi de renforcer l’attractivité du territoire. La collectivité privilégie le recours à l’économie circulaire et aux circuits courts, permettant aux entreprises locales de se développer.
Une ville verte, dotée d’un réseau de transports en commun performant, aura plus de chances d’attirer de nouveaux habitants. Une condition indispensable pour inciter de nouvelles entreprises à s’implanter sur le territoire communal.
Comment une ville peut-elle devenir écologique ?
La conception d’un projet de ville écologique passe nécessairement par un dialogue entre les instances locales et les habitants. De nombreuses actions peuvent être mises en place afin de transformer une ville en un territoire durable. Protection de la nature, sensibilisation à la biodiversité, ou soutien à la transition énergétique, voici quelques idées pour agir concrètement dans notre pays.
Favoriser la création et la protection des espaces verts
Longtemps considérées comme antinomiques, nature et urbanisation peuvent cohabiter de façon harmonieuse et équilibrée. Le retour de la nature en ville est même primordial pour lutter contre les effets du réchauffement climatique. La protection des espaces verts est essentielle, mais les villes doivent aller plus loin. Création de forêts urbaines, végétalisation des trottoirs et des pieds d’immeuble, ces actions doivent être combinées pour plus d’efficacité.
L’urbanisme joue un rôle clé dans le développement d’une ville durable. Le plan local d’urbanisme peut imposer une superficie minimale d’espaces verts de pleine terre à préserver sur chaque parcelle. Il peut aussi imposer la végétalisation des toitures-terrasses des immeubles.
Soutenir la transition énergétique
En France, les émissions de gaz à effet de serre proviennent notamment des bâtiments mal isolés. En raison d’une importante déperdition thermique, leurs occupants ont une consommation d’électricité et de gaz élevée. La rénovation énergétique des bâtiments est essentielle pour accélérer la transformation de nos villes en modèles plus durables.
Les villes doivent rénover les bâtiments publics, et les logements dont elles ont la charge. Elles peuvent aussi accompagner les particuliers dans leurs projets de rénovation énergétique. Pour y parvenir, les collectivités locales peuvent instaurer des aides financières pour l’achat d’équipements écologiques et le recours aux énergies renouvelables (pompe à chaleur, chauffe-eau thermodynamique, panneaux solaires…).
Limiter la production de déchets
La gestion des déchets est une lourde responsabilité pour les collectivités locales. Une ville durable ne doit pas se contenter de collecter les déchets, elle doit sensibiliser ses habitants au tri sélectif et mettre en place des actions ciblées. Mais au-delà du recyclage, il est important de réduire la quantité de déchets produits par les habitants.
Parmi les solutions à envisager, l’installation de bacs à compost collectifs ou le financement de composteurs privés peuvent s’avérer efficaces. La réduction du gaspillage alimentaire dans les cantines scolaires contribue également à réduire la production de déchets.
Existe-t-il des labels pour promouvoir et développer la ville écologique ?
Afin de favoriser le développement des villes durables en France, les pouvoirs publics ont créé différents labels.
Le label Éco-quartier
Créé en 2012, le label Éco-quartier fait figure de pionnier. Il a pour objectif d’encourager les villes à réaliser des opérations d’aménagement plus écologiques. C’est le premier label qui promeut la conception de villes durables.
L’éco-quartier permet d’accélérer la transition vers une ville plus écologique. Il répond à plusieurs problématiques liées à l’urbanisme, à la politique de la ville, à la mixité sociale et fonctionnelle, et au développement durable. Les bâtiments intégrés à un éco-quartier doivent s’inscrire dans une démarche de sobriété énergétique, et limiter la consommation des ressources naturelles, comme l’eau potable.
Le label Climat-Air-Énergie
Le label Climat-Air-Énergie fait partie d’un vaste programme d’accompagnement des collectivités locales, supervisé par l’Ademe. Il s’adresse aux territoires engagés dans la réduction de leur empreinte carbone.
Ce label permet de faire reconnaître l’efficacité de la politique de développement durable mise en place sur un territoire. Selon le niveau d’engagement et l’intensité des actions réalisées en faveur du climat, la ville reçoit de 1 à 5 étoiles.
Le label Ville Durable et Innovante (VDI)
Le label Ville Durable et Innovante (VDI) est le fruit d’un travail conjoint entre le Cerema, un établissement public, et Efficacity, un institut de recherche. Il permet de valoriser les villes et territoires engagés dans une démarche de développement durable. Pour fixer ses objectifs, le label VDI s’inspire directement des normes internationales et européennes. Il s’appuie notamment sur le Référentiel européen pour des villes et territoires durables.
Le label VDI comprend 5 axes de travail :
- L’innovation ;
- La cohésion sociale et la qualité de vie ;
- La résilience ;
- La gouvernance ;
- La transition économique.
Quelles sont les villes écologiques sur lesquelles prendre exemple ?
Dans le monde, certaines villes font figure d’exemples en matière de développement durable. Si elles n’ont pas encore atteint la neutralité carbone, elle offre à leurs habitants une bonne qualité de vie. Elles sont plébiscitées pour la générosité de leurs espaces verts et leur haut niveau de services.
Copenhague, capitale verte de l’Europe en 2014
Parmi ces villes exemplaires, nous pouvons citer Copenhague, nommée capitale verte de l’Europe en 2014. Copenhague est régulièrement citée par les médias spécialisés, pour la qualité de sa politique en faveur du climat. Ville résiliente, Copenhague vise la neutralité carbone d’ici 2025. Elle a investi massivement dans le développement de l’écomobilité, de la production d’énergie, et de la gestion des ressources et des déchets.
San Francisco, la ville écologique « zéro déchets »
Depuis de nombreuses années, San Francisco s’est engagée en faveur du développement durable. La ville verte s’est donné pour mission de réduire drastiquement la quantité de déchets générée par ses habitants. Pour y parvenir, elle a instauré une intense politique de recyclage. Elle a également mis en place une taxe incitant les résidents à limiter leurs déchets.
Berlin, Londres et Paris et dans le top 10 des villes durables selon l’indice Arcadis
La société Arcadis publie chaque année un rapport qui recense les villes les plus écologiques du monde. Dans la version 2022 du rapport, la ville de Paris arrive en 8e position, derrière Berlin (5e) et Londres (6e). Ces villes sont récompensées pour leur politique environnementale, aussi bien en matière d’urbanisme que d’économie ou d’écomobilité.
Partout dans le monde, la conception de villes durables est un véritable enjeu économique, écologique et sociétal. La ville écologique découle de la mise en place d’actions concrètes en faveur du climat, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’atteindre la neutralité carbone. Une évolution indispensable pour affronter les bouleversements climatiques actuels et à venir.