2 octobre 2024

Inoxtag : le parcours d’une ascension critiquée.

Le phénomène « Kaizen »

1 an pour gravir l’Everest, une montagne de 8 849 mètres, un documentaire de 2h30 visionné plus de 30 millions de fois en 10 jours. Inoxtag, de son vrai nom Inès Benazzouz est un jeune influenceur qui fait énormément parler en ce moment. Il commence à se faire connaître dès l’âge de 11 ans en publiant ses premières vidéos « gaming » sur YouTube. À cette époque, sa chaîne atteint déjà 1,5 million d’abonnés. 

En 2019, il intègre le groupe Webedia, il propose des vidéos de plus en plus impressionnantes, souvent en collaboration avec Michou, un autre youtubeur à succès. En 2022 son style de contenu évolue une nouvelle fois, il propose des vidéos au format documentaire, comme 7 jours pour survivre seul sur une île déserte, ou encore 5 jours pour traverser la Corse à pied. Aujourd’hui, il compte près de 8,56 millions d’abonnés, et se classe ainsi à la 9ᵉ place des youtubeurs français.

Sa dernière vidéo,  “Kaizen” est un  documentaire qui retrace la préparation du jeune youtubeur de 22 ans pour l’ascension du mont Everest, le plus haut sommet du monde. Le titre “Kaizen” est expliqué comme signifiant « s’améliorer jour après jour » ou « devenir meilleur petit à petit », ce terme vient du japonais et désigne l’amélioration continue. Pour rappel, il y a un peu plus d’un an, Inoxtag n’avait encore aucune expérience en alpinisme. Alors que certains voient cette ascension comme un véritable exploit, d’autres estiment qu’elle s’inscrit dans une démarche constante du “toujours plus fou” sur YouTube.

Le succès de ce documentaire ne se limite pas au nombre de vues sur YouTube. En effet, avant sa sortie, Inoxtag a choisi de le diffuser en avant-première le vendredi 13 octobre (la veille de sa sortie sur la plateforme) au cinéma. Une stratégie qui a payé, étant donné que plus de 300 000 personnes se sont réunies dans les salles de cinéma pour assister à cet événement.

Le documentaire se divise en deux parties, la première étant la suite de son annonce, un an avant l’ascension. On y voit une préparation méticuleuse, rythmée par des entraînements sportifs, des rendez-vous chez le médecin et les premiers pas d’Inès en alpinisme qui devient rapidement une passion , le tout combiné à l’emploi du temps bien chargé de l’influenceur. Cette préparation a été une véritable révélation pour le Youtubeur, il a suivi un entraînement complet en réalisant des sessions d’escalade, de randonnée en haute altitude et de conditionnement physique général. Accompagné par le guide de haute montage  Mathis Dumas, Inoxtag a accompli l’ascension du Mont Blanc (4 807m)  ainsi que celle de l’Ama Dablam (6812m), l’un des sommets de l’Himalaya.

La deuxième partie, loin de la vie mouvementée du jeune youtubeur de 22 ans, se concentre sur l’ascension de l’Everest. Les images révèlent rapidement la difficulté de ce projet, car les risques sont nombreux : mal de la montagne, manque d’oxygène, météo capricieuse et tourisme de masse. En chemin, Inoxtag et son équipe font des rencontres marquantes, comme des personnes contraintes de renoncer au sommet par manque d’oxygène, ainsi que des corps d’alpinistes et d’autres drames tragiques. “À l’Everest, ce n’est pas que la montagne le danger, c’est l’être humain”, les paroles d’Inoxtag illustrent parfaitement les images du documentaire. Par ailleurs, le tourisme de masse de l’ascension est l’un des aspects les plus critiqués par les alpinistes qui estiment que la diffusion de ce documentaire n’arrangera pas la situation. 

Le message de Kaizen, bien que pouvant être interprété de différentes manières, est le suivant : il faut se réveiller, sortir la tête des réseaux sociaux et se donner les moyens d’atteindre ses rêves.

 Une ascension contestée

« Caprice de riche », « coût écologique », « surfréquentation de l’Everest » : cette ascension, bien que saluée par beaucoup, a également suscité de nombreuses critiques. 

Tout au long du documentaire, les images parlent d’elles-mêmes. Le jeune Youtubeur réussit à transmettre la réalité d’un Everest pollué par les déchets laissés par certains alpinistes. 

Les images mettent en avant certes la beauté de cette montagne, mais aussi la dégradation environnementale qui la menace. 

En 2016, la guide de montagne française Marion Chaygneaud-Dupuy a même initié une expédition visant à nettoyer l’un des chemins menant au sommet de l’Everest. Organisée chaque année, cette expédition rencontre un grand succès : 10 tonnes de déchets ont été ramassées au cours des quatre premières années ! La pollution dans l’Himalaya menace l’accès et la qualité de l’eau, car les glaciers alimentent les principaux fleuves d’Asie, impactant ainsi plus de 2 milliards de personnes. 

D’autres initiatives similaires sont organisées pour préserver la biodiversité des montagnes, comme le projet « Montagne Zéro Déchets », lancé par l’association Mountain Riders, une organisation dédiée à l’éducation à la transition écologique fondée en 2001, a pour objectif d’éliminer tous les déchets sauvages dans les montagnes françaises d’ici 2030. “À long terme, le projet Montagne Zéro Déchets aspire à établir des pratiques de gestion des déchets qui soient durables et qui puissent être répliquées dans d’autres régions montagneuses.” (source : Génération montagne) 

Dans son documentaire, l’influenceur décrit les défis d’une ascension à la fois difficile et dangereuse, notamment à cause de la surfréquentation des lieux. Certains critiquent donc Inoxtag pour promouvoir une ascension touristique qui a des conséquences néfastes sur l’écosystème et représente un danger considérable pour les alpinistes. Selon Pascal Tournaire, photographe de montagne reconnu,  interrogé par l’Équipe, « Inoxtag dénonce bien cette surfréquentation mais il y participe aussi, c’est schizophrène. Son film ne va faire que développer cet engouement stupide.« 

Le fait que le jeune influenceur ait eu recours à des sherpas pour escalader l’Everest a également suscité de nombreux débats. Ces guides de haute montagne, qui agissent également en tant que porteurs, ont partagé leurs expériences avec le YouTubeur, révélant certains comportements déplacés de la part des touristes. Selon eux, certains alpinistes leur demanderaient même de l’aide pour uriner, car leurs mains sont trop gelées. Cependant, ces excès ne sont pas ceux qui préoccupent le plus les internautes : selon The Himalayan Database, une base de données sur les ascensions réalisées en Himalaya,  un tiers des morts sur l’Everest sont des sherpas. 

Pour certain, l’assistance des guides de montagne est d’autant plus critiquée qu’elle est jugée superflue et ne permet pas de revendiquer un véritable exploit. Comme l’affirme Pascal Tournaire : « Il faut rappeler qu’un gamin et une gamine de 14 ans, un papi japonais de 83 ans ont aussi réussi à monter là-haut. Si on se donne les moyens, c’est accessible à n’importe quelle personne en bonne santé qui se botte un peu les fesses. » Lors d’une intervention télévisée, Pascal Tournaire déclare : « Si on a de l’argent et que les sherpas vous poussent et vous fournissent de l’oxygène, autant prendre un hélicoptère. » Cela trahirait, selon lui, l’éthique de l’ascension. 

Lors d’une interview sur l’émission « Clique TV » de Canal+, Inoxtag a réagi aux critiques concernant une photo qui a fait le tour des réseaux sociaux, où on le voit marcher avec des sherpas portant ses sacs derrière lui. Il a déclaré : « Personnellement, je me suis super bien entendu avec mon équipe de sherpas. Sans eux, rien n’aurait été possible, et c’est ce qu’on a voulu montrer dans le documentaire. » Le youtubeur semble avoir noué de véritables liens avec son équipe, d’autant plus que les sherpas l’accompagnent aujourd’hui à Paris. Inoxtag se montre ouvert aux critiques : « Je comprends. Je dis merci à ces gens  qui m’ont critiqué, ils m’ont permis de me remettre en question. »

Inoxtag sur l’Everest, nos élèves au sommet du Mont-Blanc

Huit mois avant de monter l’Everst, Inoxtag a diffusé un autre documentaire intitulé : J’ai monté le Mont-Blanc (8 mois avant l’ascension de l’Everest) ! Et cet exploit a également été accompli par un de nos étudiants ! 

Isaac Cosnard, un étudiant en Bachelor 3 à l’ESI Business School dans le programme E-learning a créé avec son meilleur ami en 2020 l’association “ La Route 72” dans le but de réaliser des projets humanitaires. Les deux premiers gros projets réalisés par l’association étaient : 

• Le  4L Trophy, un raid automobile solidaire destiné aux jeunes de moins de 28 ans.
• L’Europ’Raid, le premier raid-aventure européen, un périple culturel et solidaire de 10 000 kilomètres à travers 20 pays en 22 jours. Les équipes explorent l’Europe tout en menant des actions solidaires.

Ces objectifs ont, eux aussi, demandé une grande préparation. Ils ont permis d’apporter des fournitures scolaires aux enfants dans le besoin, notamment dans le Sahara et en Macédoine du Nord. 

Cet été, ils se sont lancés dans un nouveau défi de taille : l’ascension du Mont-Blanc. Le Mont-Blanc, est le point culminant de la chaîne des Alpes. Avec une altitude de 4 806 mètres, il est le plus haut sommet d’Europe occidentale et de l’Union européenne. L’objectif de ce défi était de collecter des fonds auprès des entreprises, tout en y participant eux-mêmes, afin de faire un don à une association dédiée à la lutte contre le cancer du sein et au soutien des personnes affectées par cette maladie.

Isaac nous a accordé une interview au cours de laquelle il a exprimé sa gratitude envers l’ESI Business School pour le soutien apporté tout au long de ses trois projets. Nos équipes accompagnent les étudiants dans leurs projets afin de les aider à atteindre leurs objectifs.

Découvrez l’ensemble de nos formations et inspirez-vous des témoignages de nos étudiants.  Leurs expériences et leurs parcours, prouvent qu’il est possible de concrétiser ses rêves et de réaliser de grands projets !