Les fondamentaux Big Data et Pollution numérique
L’analytique Big Data n’est pas qu’un ogre qui se nourrit de toujours plus de données. C’est un processus qui a transformé notre manière d’agir sur le monde. Les volumes de données issues d’innombrables sources, dont les réseaux sociaux et les données machine, fournissent aux entreprises des outils puissants pour analyser et prévoir les tendances, qu’il s’agisse de l’économie ou du climat. Une aubaine pour trouver des solutions et prendre les meilleures décisions. Cependant, cette avancée soulève des questions, notamment son impact sur l’environnement. Voilà donc la contradiction du Big Data : une ressource pour la gestion de la pollution et un écueil écologique par sa propre empreinte.
Qu’est-ce que le Big Data ?
La définition du Big Data fait référence à des ensembles massifs de données caractérisés par le volume, la variété, la valeur et la vitesse. Ces informations peuvent être à la fois structurées (bases de données traditionnelles), non structurées (images, vidéos, textes) et semi-structurées. Les technologies comme Hadoop, Spark, ou les systèmes de stockage cloud permettent le traitement de ces volumes gigantesques.
L’utilisation du Big Data touche des domaines aussi variés que :
- le marketing, pour mieux comprendre les attentes des clients et améliorer les services ;
- le secteur de la santé, pour analyser les données des patients et collecter des informations utiles à la recherche ;
- la gestion des systèmes industriels, afin d’optimiser les processus et réduire les déchets.
L’analyse de données dans les industries : des applications variées
Les entreprises s’appuient sur le Big Data pour améliorer leurs performances dans un monde de plus en plus compétitif. Des secteurs comme la finance, la santé et l’agriculture utilisent l’analyse de données pour :
- prédire les tendances et anticiper les besoins des consommateurs ou les changements climatiques ;
- optimiser les ressources et réduire les gaspillages dans les chaînes d’approvisionnement ;
- développer des solutions personnalisées grâce à une meilleure compréhension des comportements humains et des phénomènes naturels.
Le Big Data pour la gestion de la pollution
L’analyse des données liées à l’environnement aborde la lutte contre la pollution selon différents versants.
- La surveillance de la qualité de l’air : les capteurs collectent des données en temps réel, ce qui permet de réagir rapidement.
- La prédiction climatique : en combinant des modèles prédictifs et le machine learning, il devient possible d’anticiper les phénomènes extrêmes.
- L’optimisation des transports : l’analyse des flux de circulation tend à réduire les embouteillages et les émissions de gaz à effet de serre.
- L’analyse des sources de pollution : les données satellites et les capteurs identifient les zones industrielles qui émettent des niveaux élevés de polluants.
Par ailleurs, des plateformes proposent des solutions pour aider les entreprises à suivre leur empreinte carbone. Ces applications illustrent comment une gestion analytique des ressources peut avoir un impact positif sur l’environnement.
Le revers environnemental du Big Data
Internet, data centers, stockage de données, l’informatique et le numérique pèsent sur l’environnement. Trois conséquences majeures alourdissent le bilan.
1. La consommation énergétique des infrastructures de stockage et traitement
Les systèmes nécessaires au traitement et au stockage des Big Data, comme le cluster Hadoop ou les plateformes de cloud, nécessitent des centres de données massifs. Ces infrastructures, qui stockent et traitent des ensembles gigantesques d’informations, consomment une quantité considérable d’énergie pour fonctionner en continu. Les data centers sont d’ailleurs responsables de près de 2 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Et l’utilisation croissante d’outils et de technologies d’analyse, comme l’intelligence artificielle et le machine learning, intensifie cette consommation énergétique.
2. L’épuisement des ressources naturelles
Quant à la fabrication des équipements nécessaires au stockage et à l’analyse des données, elle repose sur l’extraction de métaux rares. Ces matériaux, essentiels au fonctionnement des systèmes informatiques et des batteries, ont un coût environnemental élevé. De plus, les serveurs utilisés pour le traitement des Big Data sont remplacés régulièrement pour répondre à l’évolution des modèles d’analyse et des exigences des applications. Ils alimentent ainsi la pollution numérique.
3. La production de chaleur et la gestion thermique
Et ce n’est pas tout. Les centres de données génèrent d’importantes quantités de chaleur à cause de l’hébergement de puissants serveurs. La gestion de cette chaleur nécessite des solutions de refroidissement, elles aussi énergivores.
Les problèmes d’éthique liés à la collecte massive de données
La collecte et le traitement des données restent au cœur des préoccupations dans notre société numérique. Ils soulèvent d’ailleurs quelques points épineux.
Le consentement et la transparence
Les entreprises utilisent souvent des termes techniques et des documents longs pour masquer l’ampleur de la collecte de données. Les utilisateurs ne comprennent pas toujours les implications de leur consentement ou l’usage de leurs données.
La vie privée
Or, nous produisons des données à chaque instant, et la collecte massive peut entraîner des abus ou des atteintes à la vie privée. Nous le savons, les données constituent une source de profilage.
La discrimination
De plus, les algorithmes formés sur des données biaisées peuvent reproduire ou amplifier des discriminations. Certaines populations, comme celles des zones moins connectées, sont sous-représentées dans les données, ce qui entraîne des exclusions.
L’usage détourné des données
Des entreprises exploitent les données de leurs clients à des fins lucratives. Les données sont utilisées pour influencer le comportement, notamment à travers la publicité ciblée ou des campagnes politiques.
La sécurité et le stockage de données
Enfin, une collecte massive expose à des risques accrus de cyberattaques, et met en danger les données sensibles. Certaines entreprises peu scrupuleuses conservent les informations indéfiniment, augmentant les risques d’abus, de fuite de données ou de violations de la vie privée.
Les solutions pour une gestion durable des données massives
Il est trop tard pour faire marche arrière. Alors, comment conserver les avantages du Big Data sans en subir les inconvénients ? Voici quatre pistes en faveur de la décarbonation, pour que la science et le Big Data n’engloutissent pas l’environnement.
- L’optimisation des centres de données : l’énergie renouvelable peut alléger la facture des infrastructures de stockage et de traitement. L’utilisation de nouvelles technologies, comme le refroidissement par immersion ou la climatisation naturelle, répondent à cet enjeu.
- La réduction du volume de données : c’est tout simple, en filtrant les informations inutiles, les entreprises limitent les ressources nécessaires pour leur traitement.
- Le partage de données (open data) : la création de bases de données communes évite la duplication, améliore l’analyse, et favorise la recherche collaborative.
- La sensibilisation des utilisateurs : un citoyen averti en vaut deux. Comprendre les enjeux liés à la collecte de données favorise la bonne gestion de son empreinte numérique.
Le Big Data n’est pas qu’un outil de profit. Bien utilisées, les données soutiennent la recherche, le secteur de la santé, et aident même à lutter contre la pollution. À nous d’analyser ces ressources de façon responsable pour construire un monde plus vert et durable.
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