Les fondamentaux COP28
En décembre 2023, la COP 28 de Dubaï, conférence des Nations Unies sur le climat, a débouché sur un accord final historique. Pour la première fois, 195 pays ont pris la décision de sortir des énergies fossiles d’ici 2050. Ils ont également réaffirmé l’objectif de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre afin de maintenir le réchauffement climatique sous les 1,5°C d’ici la fin du siècle. Pour cela, ils entendent s’appuyer sur les énergies renouvelables et le nucléaire. Mais cet accord, flou et non contraignant, ne satisfait pas les acteurs environnementaux. Ils regrettent la prolongation de l’utilisation du gaz. Mais aussi l’absence de financement de la transition des pays du Sud par les pays du Nord. La COP 28 a permis de faire le point sur l’Accord de Paris signé en 2015. Le bilan mondial a montré que le compte n’y était pas et que la sortie des énergies fossiles restait inéluctable.
La COP 28, une conférence historique aux Émirats arabes unis
La COP 28 s’est déroulée à Dubaï aux Émirats arabes unis du 30 novembre au 12 décembre 2023. Elle a réuni des dirigeants du monde entier sous l’égide des Nations Unies. Parmi leurs objectifs, mesurer les progrès accomplis dans la lutte contre le changement climatique, depuis l’Accord de Paris en 2015. La réduction des émissions de gaz à effet de serre et les énergies étaient au cœur des négociations.
Les conférences des Nations Unies sur le climat se déroulent chaque année. Elles abordent l’action climatique. Le nom COP est l’acronyme de Conférence des parties de la convention. Il se réfère à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Entrée en vigueur en mars 1994, elle a été ratifiée par 198 pays. L’Accord de Paris de 2015 est une extension de cette convention.
Les principaux engagements pris lors de la COP 28 à Dubaï
La COP 28 a abouti à un accord jugé historique par les pays signataires. Le 13 décembre 2023, à Dubaï, 195 États ont paraphé le Consensus des Émirats arabes unis. Ils se sont engagés à sortir des énergies fossiles. Ils ont également convenu d’aligner leur action climatique sur la limite de 1,5°C de réchauffement d’ici la fin du siècle.
Accélérer la sortie des énergies fossiles
C’est l’avancée principale de la COP 28. Pour la première fois, la décision de « transitionner hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques » a été prise. Le but : atteindre la neutralité carbone en 2050 afin de respecter les préconisations scientifiques.
Tripler la production des énergies renouvelables
Le texte de Dubaï prévoit de tripler la production des énergies renouvelables dans le monde. Cette hausse devra être effective d’ici 2030. Les capacités mondiales devront passer de 3 400 à 11 000 gigawatts. Concernant l’efficacité énergétique, les États se sont engagés à doubler leurs efforts.
S’appuyer sur le nucléaire dans la lutte contre le réchauffement
Selon l’accord de la COP 28, le nucléaire est un allié dans la lutte contre le changement climatique. Plusieurs États, dont la France, ont appelé à tripler les capacités de l’énergie nucléaire mondiale d’ici 2050.
Créer un fonds pour les pertes et dommages
Les pays signataires ont adopté la création d’un fonds pour les pertes et dommages. Les États touchés par les catastrophes climatiques pourront accéder à ce fonds de financement. Il est doté de 700 millions de dollars. La France y contribue à hauteur de 100 millions d’euros.
Adopter l’Objectif mondial pour l’adaptation
Lors de la COP 28, les États ont adopté l’Objectif mondial pour l’adaptation. Ce texte liste les mesures à prendre pour adapter les systèmes agricoles ou la gestion de l’eau au changement climatique. Il pousse les pays à mettre en œuvre des plans d’action.
L’accord de Dubaï, un texte non contraignant pour les États
L’accord de Dubaï est non contraignant pour les États. Il les incite à sortir définitivement des énergies fossiles. Cependant, aucune date butoir n’apparaît dans le texte de cette décision mondiale. Par ailleurs, aucune sanction n’est prise si un pays ne respecte pas ses engagements.
L’impact de la COP 28 sur les politiques environnementales ou économiques des pays du monde est difficile à mesurer. Certains États s’engagent financièrement. L’Union européenne va assurer, par exemple, la moitié du financement du fonds pour les pertes et dommages (400 millions d’euros).
Les États de l’UE, dont la France, sont, d’ailleurs, les premiers bailleurs de fonds au monde dans la lutte contre le changement climatique. En 2022, ils y ont consacré 28,5 milliards d’euros de fonds public.
Les acteurs écologiques tirent un bilan mitigé de la COP 28
Les associations engagées dans le développement durable et la lutte contre le changement climatique sont sceptiques. Elles jugent le texte de Dubaï flou et pas assez contraignant.
Sortie des énergies fossiles : pas de date et des solutions douteuses
Les acteurs écologiques regrettent l’absence d’une date de sortie effective des énergies fossiles. Par ailleurs, pour mener à bien la transition énergétique, le texte de Dubaï propose des options qu’ils jugent « douteuses ». Il préconise notamment la capture et le stockage de carbone. Mais ces dispositifs n’ont pas encore fait leurs preuves.
Un engagement financier dérisoire des pays du Nord envers les pays du Sud
Les pays en développement (pays du Sud) sont fortement touchés par les catastrophes climatiques. Afin de les aider, le texte de la COP 28 prévoit un fonds pour les pertes et dommages. Il est doté de 700 millions de dollars. Dérisoire selon Oxfam, car les besoins pourraient atteindre 500 milliards par an.
Les pays en développement sont également très dépendants des énergies fossiles. Or, le texte n’indique pas quel financement les pays riches sont prêts à mettre en place pour les aider dans leur transition énergétique. L’Objectif mondial pour l’adaptation manque, par ailleurs, d’indicateurs précis. Les États ont toutefois promis de doubler leur financement pour l’adaptation d’ici 2025.
L’utilisation prolongée du gaz comme énergie de transition
Dans le texte de la COP 28, le gaz est considéré comme une « énergie de transition ». Il fait pourtant bien partie des énergies fossiles. L’accord de Dubaï permet de continuer à l’exploiter. Les pays producteurs, comme la Russie et les États-Unis, ont pesé lourd dans les négociations.
Les pays sont loin d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris
Le texte de Dubaï marque le « début de la fin de l’ère des combustibles fossiles », selon Simon Stiell d’ONU Climat.
Réduire les émissions mondiales de 43 % d’ici 2030
Lors de la COP 28 de Dubaï, les pays ont fait le point sur l’Accord de Paris signé en 2015. Le bilan mondial est clair. Les pays du monde ne sont pas sur la bonne voie pour atteindre les objectifs fixés. Les émissions mondiales doivent être réduites de 43 % d’ici 2030 afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
Un mécanisme de transparence pour mettre la pression sur les pays
Pour accélérer la transition énergétique, ONU Climat développe des outils de reporting et d’examen de la transparence. Ils ont été présentés et testés lors de la COP 28 de Dubaï. Ce mécanisme sert à mettre la pression sur les pays. Il pousse à l’action ceux qui ne font pas d’efforts.
Pour la première fois, la COP 28 de Dubaï a acté la sortie des énergies fossiles. Les pays se sont notamment engagés à tripler la capacité des énergies renouvelables dans le monde. Cependant, le texte laisse les acteurs écologiques perplexes. Il n’évoque pas le financement de la transition énergétique des pays du Sud. Il prolonge l’utilisation du gaz. Les COP encouragent l’action. Charge ensuite à chaque pays de se fixer des objectifs et de les tenir.
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