Les fondamentaux La pollution de l'air

Chaque année, en France, environ 40 000 décès seraient imputables à l’exposition chronique à la pollution de l’air, selon Santé Publique France. Air extérieur ou air intérieur, les polluants atmosphériques s’immiscent partout. D’origine naturelle ou liés aux activités humaines, particules fines, ozone, monoxyde d’azote ou dioxyde de soufre entraînent des effets délétères. Ils altèrent la santé humaine et l’environnement. En France et dans le monde, des mesures sont prises pour limiter leurs émissions.

Qu’est-ce que la pollution de l’air ?

La pollution de l’air désigne la présence dans l’atmosphère de gaz et de particules en suspension nuisibles à la santé humaine et à l’environnement. Ces polluants dégradent la qualité de l’air extérieur ou intérieur. On opère une différence entre polluants atmosphériques et gaz à effet de serre, comme le dioxyde de carbone. Les polluants ont des répercussions au niveau local sur la santé et l’environnement. Les gaz à effet de serre influent sur le climat dans le monde. Pollution atmosphérique et changement climatique sont toutefois liés. Certains polluants atmosphériques, comme l’ozone ou les particules, agissent sur le climat. Le changement climatique accentue la pollution à l’ozone lors d’épisodes caniculaires.

Les principales sources de pollution de l’air

L’origine des polluants atmosphériques peut être naturelle (volcans, feux de forêt) ou résulter des activités humaines (transport, chauffage, industrie). Les seuils de concentrations varient selon les émissions et la météo.

Deux sortes de polluants atmosphériques

Dans l’atmosphère, les polluants sont primaires ou secondaires. Seule exception : les particules fines comprennent à la fois des particules primaires et des particules secondaires.

  • Les polluants primaires : ils proviennent directement des sources de pollution. Il s’agit par exemple du monoxyde d’azote, du dioxyde de soufre ou du monoxyde de carbone.
  • Les polluants secondaires : ils résultent de réactions chimiques entre polluants dans l’atmosphère. On peut citer l’ozone ou le dioxyde d’azote.

 

Les principaux polluants atmosphériques et leurs sources

Il existe de nombreux polluants dans l’atmosphère. Voici la liste des principaux gaz et particules, accompagnés de leurs sources.

La combustion, le transport, le chauffage polluent l’air extérieur

  1. Composés organiques volatils (COV) : combustion du bois, gaz d’échappement.
  2. Monoxyde et dioxyde d’azote : transport, installations de chauffage, cuisinières à gaz.
  3. Dioxyde de soufre : centrales thermiques, installations de chauffage.
  4. Métaux lourds : incinération des déchets, combustion d’énergie fossile.
  5. Monoxyde de carbone : industrie, combustion de carburants, du bois.
  6. Ozone : se forme au contact d’autres polluants sous l’effet de la chaleur.
  7. Particules fines : combustion dans l’industrie, installations de chauffage.
  8. Carbone suie : combustion incomplète d’énergie fossile (véhicules diesel, chauffage au fioul).

 

La qualité de l’air intérieur dégradée par les COV ou les particules fines

Dans les espaces clos, à l’intérieur d’une maison ou d’une voiture, les polluants se classent en trois catégories.

Les polluants biologiques. Ce sont des organismes vivants comme les acariens, moisissures, particules infectieuses. Ils sont parfois allergènes.

Les polluants chimiques. Ce sont des substances artificielles, néfastes pour la santé. Les COV, par exemple, se dégagent des matériaux comme les colles des panneaux de particules, les bois agglomérés, les produits d’entretien. Les oxydes d’azote se dégagent d’appareils de combustion au gaz ou au bois.

Les polluants physiques. On peut citer le radon, gaz présent dans le sous-sol des bâtiments. Mais ce sont surtout les particules fines de l’atmosphère. Selon les données de l’Agence européenne de l’environnement, ces polluants atmosphériques sont les plus néfastes pour la santé humaine en Europe.

Les effets de la pollution atmosphérique sur la santé humaine

La qualité de l’air est devenue un enjeu sanitaire majeur en France. Santé Publique France estime que chaque année, l’exposition à la pollution atmosphérique provoque 40 000 décès/an. Cela représente 7 % du nombre total de décès. Les problèmes de santé apparaissent même si les seuils de concentrations sont peu élevés.

Cancers, maladies cardiaques, respiratoires : les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)

La pollution de l’air a des conséquences néfastes au niveau respiratoire, cardiovasculaire et cérébral. Selon les chiffres de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), les émissions polluantes sont responsables de millions de décès prématurés :

  • 37 % de maladies cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) ;
  • 23 % d’infections aiguës des voies respiratoires inférieures ;
  • 18 % de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ;
  • 11 % de cancers des voies respiratoires.

 

En France, la mauvaise qualité de l’air, première cause de décès par cancer

En France, d’après les données de l’Institut Pasteur de Lille, la pollution de l’air est la première cause de décès par cancer (28 %). Cela représente 31 000 décès chaque année dans le pays. Les épisodes de forte pollution augmentent la mortalité des malades souffrant d’affections chroniques. Les effets d’une mauvaise qualité de l’air sont délétères sur les personnes asthmatiques, les enfants ou les personnes âgées.

Les effets de la pollution atmosphérique sur l’environnement

L’environnement subit également les effets néfastes de la pollution atmosphérique. Une qualité de l’air dégradée provoque notamment un stress oxydatif chez les plantes et les arbres. Ils se nécrosent. Leur croissance ralentit. Ce déséquilibre entre pro-oxydants et antioxydants découle de la pollution à l’ozone. Ce gaz dérange la photosynthèse. En France, la pollution à l’ozone entraîne une baisse du rendement agricole de 3 à 20 %, selon les données de l’INRAE. Des pluies acides résultent également de la pollution atmosphérique. Au contact de l’eau, le dioxyde de soufre et le dioxyde d’azote forment de l’acide sulfurique. Ces pluies appauvrissent les sols et les eaux.

L’eutrophisation des milieux aquatiques est un autre effet de la pollution atmosphérique. L’environnement peut aussi être contaminé par des polluants organiques persistants.

Les solutions pour réduire la pollution de l’air

Les principales sources de pollution atmosphérique demeurent les activités humaines. Pour réduire ces émissions de polluants, les leviers d’action concernent le transport, le chauffage résidentiel, l’industrie et l’agriculture. Certaines mesures limitent leurs effets sur la santé et l’environnement.

Transport : des véhicules électriques et des zones à faibles émissions

  • Développer les transports en commun. Leurs émissions de polluants sont moindres par rapport aux véhicules individuels.
  • Utiliser des véhicules électriques plutôt que thermiques. Ils n’émettent pas de gaz polluants et leurs émissions de particules fines sont moins importantes.
  • Créer des zones à faibles émissions. Les véhicules les plus polluants n’accèdent pas à ces zones en ville. La pollution diminue et la qualité de l’air s’améliore.

Chauffage résidentiel : remplacer le bois et le gaz

Le simple changement d’un système de chauffage peut agir sur la pollution atmosphérique. Le chauffage au bois, sauf s’il est labellisé Flamme Verte, est un gros émetteur de polluants atmosphériques (monoxyde de carbone, dioxyde d’azote, particules fines).

La combustion de gaz ou de fioul entraîne de très fortes émissions de dioxyde de carbone. Les pompes à chaleur, le solaire thermique ou les réseaux de chaleur urbains sont des systèmes à privilégier pour réduire la pollution de l’air.

Un environnement plus vert pour améliorer la qualité de l’air

La création d’espaces verts permet d’obtenir une réduction importante des concentrations de polluants dans l’air. Elle atténue aussi les effets d’îlot de chaleur urbain provoqués par le changement climatique. Installées près de voies de circulation ou de secteurs d’industrie, les plantes réduisent l’exposition directe aux sources de pollution à fortes émissions.

Réguler les émissions dans l’industrie, se tourner vers une agriculture durable

Selon l’Agence européenne de l’environnement, l’industrie est responsable de plus de la moitié des émissions totales de certains polluants de l’air (particules fines) et gaz à effet de serre. L’Union européenne a pris des mesures pour limiter ces rejets dans l’atmosphère.

En Europe, plus de 50 % des émissions de méthane (gaz à effet de serre) et 90 % des émissions d’ammoniac proviennent de l’agriculture. Le mix des cultures est une solution. Associer une légumineuse au blé fixe l’azote contenu dans l’air. Cela permet d’utiliser moins d’engrais azotés. L’ajout de lin dans l’alimentation des vaches limite les émissions de méthane.

En France, chaque année, les effets néfastes de la pollution de l’air coûtent de 70 à 100 milliards d’euros d’après un rapport du Sénat (2015). La qualité de l’air se dégrade dans le monde. L’OMS affirme que 90 % de la population urbaine ne respire pas un air sain. Avec le changement climatique, la pollution atmosphérique s’aggrave. La réduction des émissions de ces polluants est une nécessité pour limiter les effets sur l’environnement et préserver la santé de millions de personnes.

 

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