Les fondamentaux La Global Reporting Initiative (GRI)

La Global Reporting Initiative (GRI) est une norme internationale en matière de rapports ESG des entreprises. Fondée suite au drame de l’Exxon Valdez, elle encourage les organisations à agir en faveur du développement durable. Son référentiel, basé sur trois normes différentes, mesure l’impact environnemental, social et économique d’une entreprise. Démarche volontaire, l’adoption d’une norme GRI permet de se fixer des objectifs RSE précis. Le rapport final renforce la transparence de l’entreprise en matière de développement durable. De plus en plus utilisées, les normes GRI se heurtent toutefois à un manque de cohérence. Un travail d’harmonisation du reporting durable doit être enclenché au sein des organisations de normalisation.

En quoi consiste la Global Reporting Initiative (GRI) ?

La GRI (Global Reporting Initiative) est une organisation non gouvernementale. Elle propose aux entreprises un référentiel de normes mondiales en matière de rapports ESG (environnement, social et gouvernance). Pour cela, la GRI offre un cadre commun de lignes directrices et d’indicateurs.

Les entreprises peuvent s’appuyer sur ce référentiel lorsqu’elles amorcent une démarche RSE (responsabilité sociale des entreprises). Selon un processus défini, elles publient un rapport de développement durable. Il rend compte de leur performance économique, environnementale et sociale. La GRI est une démarche volontaire de l’entreprise.

La GRI ne doit pas être confondue avec la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). Cette directive impose des obligations légales de reporting ESG. Depuis le 1er janvier 2024, elle élargit le nombre d’entreprises tenues de publier des informations sur le développement durable. CSRD et GRI sont complémentaires.

Quand et pourquoi l’organisation et les normes GRI ont-elles été fondées ?

La GRI a été créée en 1997 à l’initiative du CERES (Coalition for Environmentally Responsible Economies) et du PNUE (Programme des Nations unies pour l’environnement). Elle fut une réponse à la marée noire de l’Exxon Valdez en 1989. Ce navire déversa des millions de gallons de pétrole en Alaska.

La GRI a publié ses premières lignes directrices en 2000. Leur contenu fut révisé en 2013. Cette révision donna lieu à la publication de l’édition G4. Elle sert désormais d’outil de référence à toutes les entreprises et organisations. Les normes de la GRI furent les premières normes acceptées dans le monde pour les rapports sur le développement durable.

En parallèle, depuis 2016, la GRI publie des standards de reporting de durabilité pour les entreprises (GRI Standards). Ils sont basés sur les Objectifs de développement durable des Nations unies. Les normes de la GRI sont établies par le Global Sustainability Standards Board. Il s’agit d’un organisme indépendant.

Quels sont les principaux objectifs de la Global Reporting Initiative ?

L’objectif principal de la GRI est de pousser les entreprises à agir en faveur du développement durable. Son cadre de normes et d’indicateurs facilite la mesure de la performance RSE d’une organisation. Les enjeux revêtent une importance environnementale, sociale et économique.

Les informations du reporting contribuent à l’amélioration de la performance de l’entreprise en matière de durabilité. Le rapport ESG final illustre des actions concrètes. Les normes GRI assurent la transparence et la responsabilité sociale des entreprises.

Quelles sont les normes et lignes directrices principales proposées par la GRI ?

Les normes les plus connues de la GRI sont les normes universelles. Toutefois, d’autres normes fournissent des informations par secteur ou par thème à une entreprise. Chacune se base sur des lignes directrices et des indicateurs.

Les différentes normes sur lesquelles s’appuie le reporting ESG des entreprises

Trois séries de normes GRI prennent en charge le processus de reporting extra-financier. Les normes GRI universelles sont les plus répandues. Mais les entreprises peuvent aussi s’appuyer sur des normes sectorielles ou thématiques.

  • Normes universelles (GRI 100) : elles s’appliquent à toutes les entreprises. Trois sous-catégories existent depuis 2021. Les normes économiques (GRI 200), environnementales (GRI 300) et sociales (GRI 400).
  • Normes sectorielles : elles s’appliquent à un secteur d’activité spécifique de l’entreprise.
  • Normes thématiques : elles listent les informations à fournir par l’entreprise sur un thème particulier.

 

Les lignes directrices et indicateurs de la GRI

Élaborées grâce à différentes parties prenantes dans le monde, les lignes directrices déterminent les principes du reporting extra-financier. Elles répertorient les éléments requis. Elles orientent ainsi les objectifs RSE de l’entreprise.

Les lignes directrices de la Global Reporting Initiative proposent des indicateurs de performance. Pour chaque domaine d’application, il y a deux sortes d’indicateurs GRI. Selon leur degré d’importance, ils sont répartis entre indicateurs de base et indicateurs supplémentaires. Les domaines considérés sont les suivants :

  • économie ;
  • droits de l’homme ;
  • environnement ;
  • société ;
  • responsabilité vis-à-vis des produits ;
  • relations sociales et conditions de travail.

 

Quels sont les avantages de la Global Reporting Initiative ?

En France, un article de la loi Grenelle de 2010 impose aux entreprises de plus de 500 salariés d’intégrer, dans leur rapport extra-financier, des informations sur les impacts sociaux et environnementaux de leurs activités. En utilisant les normes de la GRI, l’entreprise respecte la législation.

Grâce aux indicateurs du GRI, l’entreprise se fixe des objectifs RSE ciblés. La grille de référence l’aide à réduire ses impacts sur l’environnement. Elle l’aide aussi à prendre en compte la dimension sociale dans son action en faveur du développement durable.

En structurant sa démarche RSE, l’entreprise renforce sa transparence en matière de durabilité. Le rapport final répertorie des actions concrètes. Qu’elle concerne la gestion de déchets ou les droits au travail, cette transparence rassure les parties prenantes et les consommateurs.

Quel est le processus de reporting selon la GRI ?

Au préalable, l’entreprise met en place une équipe dédiée aux enjeux RSE (responsabilité sociale de l’entreprise). Elle est chargée d’intégrer les normes et les indicateurs GRI dans la politique RSE de l’entreprise.

Un processus de reporting ESG en cinq étapes

La rédaction du rapport suit un processus en cinq étapes.

  1. Comprendre le système des normes GRI.
  2. Appliquer les principes du reporting.
  3. Identifier et évaluer les impacts des activités de l’entreprise.
  4. Effectuer le reporting des informations recueillies.
  5. Publier le rapport et notifier la GRI.

 

La définition de principes de contenu et de qualité

Il est nécessaire de définir en amont les principes de contenu de la GRI. Cette réflexion permet de :

  • présenter le contexte de développement durable dans lequel l’entreprise évolue ;
  • définir l’implication des parties prenantes ;
  • montrer les aspects de l’activité ayant un réel impact ;
  • aborder le reporting ESG de manière exhaustive.

 

Des principes de qualité sont également déterminés. Les informations fournies dans le rapport doivent être fiables, équilibrées, claires. Aucune information ne doit être négligée pour mesurer la performance.

Quels sont les principaux défis rencontrés dans l’adoption des normes GRI ?

Ce genre de norme revêt une complexité particulière. Son application doit être universelle et son processus de déclaration simple. Les normes GRI sont parfois critiquées.

Un manque général de transparence est pointé. Les entreprises rendent compte de leur performance en matière de développement durable sur des sujets qu’elles déterminent elles-mêmes. Aucun garde-fou ne permet de garantir la fiabilité des informations fournies dans le rapport ESG.

En matière de développement durable, la mesure de performance n’est pas clairement définie. Les normes GRI n’indiquent que les informations à déclarer. La façon de mesurer ces données n’est pas précisée. Cela suscite des incohérences dans le contenu des rapports, notamment lorsque l’entreprise travaille dans des secteurs différents.

Quelles sont les perspectives et les innovations futures pour la Global Reporting Initiative ?

Les normes GRI sont les normes les plus utilisées dans le monde pour les rapports de développement durable. En 2020, une enquête de KPMG sur les rapports de durabilité dévoilait qu’elles sont adoptées par 80 % des plus grandes entreprises mondiales. Selon la même enquête, l’usage de cette norme devrait se généraliser au sein des organisations dans les décennies à venir.

En mai 2024, la GRI a renforcé sa collaboration avec la Fondation IFRS. L’International Financial Reporting Standards s’occupe des normes comptables. Les deux organisations veulent établir un système homogène de reporting de développement durable. Cette alliance entend réduire les duplications, la fragmentation et la complexité des rapports de durabilité. Elle pourrait inciter d’autres organismes à harmoniser leurs normes.

Les enjeux de développement durable intéressent le monde du travail. Les entreprises sont soucieuses de leur impact environnemental. Intégré dans leur politique RSE, le cadre des normes et indicateurs GRI est un véritable atout. Il leur permet de communiquer sur leur engagement social et environnemental via un rapport ESG. Les normes GRI répondent, par ailleurs, aux obligations légales de la directive européenne CSRD. Vous vous intéressez au développement durable ? Découvrez les formations proposées par l’ESI Business School.