Les fondamentaux Le protocole GHG
La comptabilisation des émissions carbone joue un rôle majeur dans la lutte actuelle contre le changement climatique. Développé en 1997, le protocole GHG (ou Greenhouse Gas Protocol) propose une méthode de calcul internationale. Cette norme prend en compte les émissions directes et les émissions indirectes de six gaz à effet de serre (GES). Elle s’adresse à des organisations, entreprises, pays ou villes souhaitant réaliser leur bilan carbone. Le but est ensuite qu’ils agissent pour réduire leurs GES. Une entreprise peut tirer parti de cette norme internationale. En la respectant, elle réduit son empreinte carbone et améliore son image de marque. Des entreprises comme Walmart ou Capgemini ont d’ores et déjà adopté ce protocole pour atténuer leurs émissions.
Qu’est-ce que le protocole GHG ?
Le protocole GHG est une méthode internationale de calcul des émissions de gaz à effet de serre (GES). Ce référentiel harmonisé permet aux organisations, entreprises, villes et pays de mesurer leur impact sur le climat et d’agir en conséquence.
Le Greenhouse Gas Protocol ou Protocole GHG, un système de comptabilisation harmonisé
Ce système de comptabilisation et de déclaration des GES a été élaboré en 1997. Le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD) et le World Resources Institute (WRI) en sont à l’origine. Basées aux États-Unis, ces deux organisations, liées au développement durable, souhaitaient créer une norme de comptabilité et de reporting des gaz à effet de serre. Cette dernière fut publiée pour la première fois en 2001. Elle est depuis régulièrement mise à jour.
Les gaz à effet de serre mesurés par le protocole GHG
Le GHG Protocol mesure six gaz à effet de serre. Ces GES apparaissent dans le Protocole de Kyoto adopté en 1997. Ils sont émis par les activités humaines (climatisation, élevage, énergies fossiles). Il s’agit :
- du dioxyde de carbone ;
- du méthane ;
- de l’oxyde nitreux ;
- des hydrofluorocarbones ;
- des hydrocarbures perfluorés ;
- de l’hexafluorure de soufre.
Protocole GHG versus Norme ISO 14064-1
Datant de 2006, la norme ISO 14064-1 aide également les organisations à quantifier, déclarer et réduire leurs émissions de GES. Cependant, elle est bien moins détaillée que le protocole GHG qui couvre de nombreuses industries, sources d’émissions et activités.
Plus générique, la norme ISO 14064-1 fournit moins d’outils pour la comptabilité des gaz à effet de serre. L’utilisation du protocole GHG est plus répandue.
Les objectifs du protocole GHG : un cadre précis et simplifié
Le GHG Protocol souhaite aider les entreprises, les organisations, les villes et les pays à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Grâce à son référentiel carbone international et à un cadre de méthodologie précis, la comptabilité des GES est simplifiée.
Une fois cet inventaire réalisé, les organisations ou les villes peuvent mener des actions concrètes. Elles améliorent leur bilan carbone. Adopté à grande échelle, le protocole GHG joue un rôle dans la lutte contre le changement climatique.
Les méthodes de calcul des émissions de GES
Le protocole GHG s’accompagne d’un cadre précis. Il définit trois scopes d’émissions de GES. Il propose différentes normes (standards) adaptées aux acteurs et aux objectifs. Pour le calcul des émissions, il met des outils spécifiques à disposition des entreprises, organisations, villes ou pays.
Le protocole GHG définit 3 catégories d’émissions de gaz à effet de serre
Ces catégories sont dénommées scopes : scope 1, scope 2 et scope 3. Ils correspondent aux champs d’émissions des activités des organisations procédant à leur bilan carbone.
- Le scope 1 concerne les émissions directes (véhicules d’entreprise, activités de production).
- Le scope 2 englobe les émissions indirectes (énergie, électricité, chaleur ou système de refroidissement).
- Le scope 3 concerne les autres émissions indirectes (déchets, transport de marchandises, déplacements professionnels).
Villes, entreprises, organisations : le protocole propose plusieurs normes
Le Greenhouse Gas Protocol propose 7 normes (standards). Elles s’adaptent aux objectifs des organisations réalisant leur bilan carbone.
- Corporate Standard : pour les organisations gouvernementales, non gouvernementales et les entreprises.
- GHG Protocol for Cities : pour la comptabilité des émissions de GES des villes.
- Mitigation Goal Standard : pour définir des objectifs d’atténuations d’émissions de gaz à effet de serre.
- Corporate Value Chain : pour évaluer l’ensemble des activités d’une entreprise et identifier les postes de réduction prioritaires.
- Policy and Action Standard : pour évaluer les effets des politiques et actions sur les émissions de gaz à effet de serre.
- Product Standard : pour comprendre les émissions de GES tout au long du cycle de vie d’un produit.
- Protocol for Project Accounting : pour quantifier les avantages d’atténuation du changement climatique en termes de GES.
Les outils du protocole GHG pour le calcul des émissions de GES
Le site officiel du protocole GHG met 4 outils à disposition. Ils permettent de dresser un inventaire fiable des émissions de gaz à effet de serre. Chacun est adapté aux secteurs et aux besoins des organisations.
- Les outils intersectoriels s’adressent aux industries et entreprises de tous les secteurs.
- Les outils spécifiques à chaque pays ont été élaborés pour les pays en développement.
- Les outils sectoriels ont été développés pour des secteurs et industries spécifiques.
- Les outils pour les pays et les villes les aident à suivre leurs progrès en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre.
Les avantages de l’application du protocole GHG pour les entreprises
En tant que norme internationale reconnue, le protocole GHG facilite le respect des réglementations environnementales pour les entreprises. En France, les organisations de plus de 500 salariés ont d’ailleurs l’obligation d’établir un bilan GES tous les 4 ans.
Grâce aux données de l’inventaire de GES, elles peuvent identifier les pertes d’énergie. Le Greenhouse Gas Protocol leur permet alors d’agir pour réduire leur empreinte carbone. Cette réduction des émissions de gaz à effet de serre entraîne souvent des économies d’énergie substantielles.
Les actions de réduction d’émissions de GES renforcent l’image de marque d’une organisation. S’appuyer sur une norme comme le protocole GHG assoit la réputation de l’entreprise auprès de ses partenaires.
Quelle méthodologie les entreprises doivent-elles suivre pour appliquer le protocole GHG ?
L’application du protocole GHG dans les entreprises passe par plusieurs étapes. La première est la définition d’un périmètre. Les organisations établissent les limites organisationnelles et opérationnelles de leurs émissions de GES couvrant les différents scopes. Le scope 1 concerne les émissions directes. Le scope 2, les émissions indirectes. Le scope 3, d’autres émissions indirectes.
Les entreprises doivent ensuite collecter des données. La pertinence de ces dernières est primordiale. Elles concernent toute l’activité de l’entreprise (véhicules d’entreprise, déplacements professionnels, déchets d’activité, etc.).
Le calcul des émissions de gaz à effet de serre est l’étape suivante. Les organisations s’appuient sur la méthodologie et les ressources du protocole GHG afin de réaliser leur bilan carbone. Le cadre de la comptabilité est bien défini.
Une fois la comptabilisation terminée, le reporting (déclaration) rend compte des résultats. Les données recueillies permettent d’identifier les postes émetteurs de GES. À partir de cet inventaire, les entreprises planifient des actions de réduction de leurs émissions.
2 entreprises qui ont mis en pratique le protocole GHG
Le Greenhouse Gas Protocol est largement utilisé dans le monde. 90 % des 500 entreprises américaines les plus fortunées l’ont déjà adopté selon le site officiel de la norme. D’autres entreprises européennes s’appuient également sur cette méthodologie pour réaliser leur bilan carbone.
Walmart développe une chaîne d’approvisionnement durable
Depuis 2006, l’entreprise de grande distribution Walmart réalise un bilan annuel de ses émissions de GES. Elle s’appuie sur la norme de comptabilité et de déclaration d’entreprise du protocole GHG. Les données recueillies ont suscité des objectifs de réduction concrets.
D’ici 2040, Walmart souhaite atteindre zéro émission sur l’ensemble de ses opérations mondiales. Pour cela, l’entreprise développe une chaîne d’approvisionnement durable. Elle envisage également d’électrifier sa flotte de véhicules.
L’entreprise Capgemini se tourne vers l’énergie renouvelable
Le groupe Capgemini base également ses efforts de réduction des GES sur le Greenhouse Gas Protocol. Il suit la norme Corporate Standard. D’ici 2028, l’entreprise entend diminuer de 39 % (par rapport à 2019) les émissions dues à son activité mondiale.
Concrètement, Capgemini s’est, par exemple, tournée vers les énergies renouvelables. Au Royaume-Uni, 99 % de l’électricité utilisée dans les bureaux est désormais verte.
Les émissions de gaz à effet de serre sont en grande partie responsables du changement climatique en cours. Selon le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), leur réduction de 72 % d’ici 2050 permettrait de limiter la hausse de la température moyenne mondiale à 2°C. Le protocole GHG pousse les entreprises, les villes, les pays et les organisations en général à réaliser leur bilan carbone. Ce cadre leur permet ensuite d’agir pour limiter leurs émissions.
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