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Né en 2015 lors de la COP 21 à Paris, le concept de finance verte regroupe les actions et engagements financiers pris en faveur du développement durable. Il consiste à rendre les flux financiers plus durables et responsables, tout en étant compatibles avec une croissance économique ambitieuse. La finance verte contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le secteur de la finance durable est en plein développement. Les entreprises privées, notamment les banques, ont pris de nombreux engagements afin de réduire l’impact de leurs activités sur le climat. Les pouvoirs publics jouent également un rôle essentiel dans le développement de la finance verte, afin de sensibiliser les investisseurs au réchauffement climatique. Définition du concept, enjeux et limites, voici toutes les clés pour comprendre la finance verte.
Qu’est-ce que la finance verte ?
La finance verte a été conceptualisée en 2015, lors de la Conférence de Paris (21 COP). Elle concerne les opérations et instruments financiers destinés à favoriser le développement durable et à promouvoir la transition énergétique. Elle a pour objectif de réduire l’empreinte carbone des flux financiers, en misant sur des placements responsables.
La croissance économique fait partie intégrante de la finance verte, mais elle n’est pas le seul facteur décisionnel. La finance durable promeut l’investissement socialement responsable, répondant à des critères sociétaux, environnementaux et de gouvernance des entreprises.
La finance verte repose sur une volonté de transparence vis-à-vis des investisseurs, et sur une gestion responsable des flux financiers. Elle favorise le développement des énergies renouvelables et les projets à impact environnemental positif.
Quels sont les outils de la finance verte ?
Le développement de la finance verte s’appuie sur différents outils et labels, des obligations vertes jusqu’aux fonds labellisés, en passant par le marché du carbone et la taxonomie verte.
Les obligations vertes
Les obligations vertes, aussi appelées Green Bounds, ou obligations environnementales, constituent un outil majeur de la finance verte. Ces titres sont émis par une entité publique ou privée afin de financer des projets en faveur du développement durable et de la lutte contre le réchauffement climatique.
Les obligations vertes fonctionnent comme les obligations traditionnelles. Elles intègrent cependant un objectif de transparence quant aux projets financés.
Les fonds labellisés
Le label français Greenfin (ancien label Transition énergétique et écologique pour le climat) a été créé en 2015 par le Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Il permet de mettre en avant des fonds d’investissement écologiques, afin d’aider les investisseurs à réaliser des placements financiers éco-responsables.
Créé en France en 2016, le label ISR (investissement socialement responsable) propose une approche plus large. Les fonds labellisés ISR regroupent des entreprises financièrement attractives et qui respectent les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance).
Le label Financement participatif de la croissance verte est le troisième label dédié à la finance verte en France. Il concerne les projets d’investissements hébergés sur les plateformes de financement participatif. Ce label permet de financer de nombreux projets liés notamment au développement durable, à l’agriculture biologique ou aux énergies renouvelables.
Le marché du carbone
Le marché du carbone fixe des seuils d’émission de gaz à effet de serre à ne pas dépasser, pour chaque acteur économique. Il repose sur un système d’échanges de quotas, assimilés à des « droits à polluer ». Chaque participant au marché du carbone doit restituer annuellement un nombre de quotas équivalent à ses émissions. Ce système encourage les acteurs économiques à réduire leur empreinte carbone, afin de limiter le nombre de quotas à restituer chaque année.
La taxonomie verte européenne
La taxonomie verte européenne correspond à une classification des activités économiques selon leur impact environnemental, à l’échelle de l’Union européenne. Elle a pour objectif d’inciter les investisseurs à privilégier des placements verts. Cette classification s’inscrit dans les objectifs environnementaux du Pacte vert européen. Elle doit contribuer à atteindre la neutralité carbone en 2050.
Pourquoi faire de la finance verte ?
L’empreinte carbone des flux financiers est considérable. Avec l’accélération du réchauffement climatique, la finance verte est une adaptation incontournable de la finance traditionnelle.
La finance durable ne remet pas en cause la croissance économique et la rentabilité des entreprises. Mais elle y associe des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance. La finance verte permet ainsi d’associer croissance économique et développement durable.
Quels sont les enjeux de l’économie verte ?
La finance verte a pour objectif de limiter les effets du réchauffement climatique et de favoriser la transition énergétique. Elle promeut des entreprises investies dans le développement durable, dans des domaines variés (énergies renouvelables, transports, gestion des ressources naturelles…). En privilégiant les investissements durables, la finance verte permet de limiter la mobilisation des capitaux pour des projets écocides ou énergivores.
L’économie verte répond également à un besoin de rendre les acteurs économiques plus résilients face aux bouleversements climatiques. Elle doit soutenir les entreprises innovantes, ayant un impact écologique positif.
Pour atteindre ses objectifs, l’un des enjeux de la finance verte est de rendre les placements financiers écologiques accessibles à un maximum d’investisseurs. Elle doit donc s’appuyer sur une communication transparente des entreprises en termes d’engagements environnementaux et de résultats.
Comment développer la finance verte ?
Le développement de la finance verte ne peut pas reposer uniquement sur des initiatives privées. L’économie verte passe aussi par la régulation des flux financiers par les institutions publiques. Afin de rassurer les acteurs économiques de la finance traditionnelle, les États et les banques centrales doivent instaurer un cadre juridique clair permettant de structurer les marchés financiers.
Le manque de transparence de certaines banques ou des fonds d’investissement est un frein au développement d’une finance plus verte. Pour s’orienter vers des placements écologiques, les investisseurs ont besoin de s’appuyer sur des indicateurs précis.
Quels sont les acteurs de la finance verte ?
Le développement de la finance verte est le fruit d’une étroite collaboration entre les acteurs publics et privés : entreprises, banques, assureurs, investisseurs institutionnels, États et ménages.
Les acteurs publics
Les institutions publiques jouent un rôle fondamental dans la promotion d’une finance plus verte. La politique fiscale d’un État permet de soutenir des secteurs d’activités écologiques, au détriment d’acteurs polluants. Ainsi, le financement des énergies renouvelables permet de diversifier l’offre et de limiter le recours aux énergies fossiles.
Les lois, règlements et labels instaurés à l’échelle nationale ou européenne permettent d’accompagner les initiatives privées. Pour les institutions publiques, l’enjeu est de fournir aux entreprises privées et aux particuliers un cadre cohérent et une vision à long terme des bénéfices de la finance verte.
Les acteurs privés
Le recours à la finance verte nécessite une implication active des acteurs privés, entreprises et ménages. Les banques, les assurances et les fonds d’investissement ont la capacité de limiter l’impact écologique des flux financiers. En intégrant des indicateurs ESG dans leur mode de fonctionnement, ces entreprises privées ouvrent la voie à des placements financiers écologiques et durables.
Les agences de notation jouent également un rôle clé dans le développement de la finance verte. Elles analysent les performances environnementales des entreprises selon un cahier des charges précis et objectif. Les investisseurs peuvent s’appuyer sur ces notations pour sélectionner leurs futurs investissements.
Quels sont les avantages de la finance verte ?
Bien plus qu’un simple concept, la finance verte contribue à préserver l’environnement. Elle incite les entreprises à lutter contre les effets du réchauffement climatique et assurer la pérennité de leur activité.
Lutter contre le réchauffement climatique
La finance verte a un réel impact sur le réchauffement climatique. Selon l’association Oxfam, les grandes banques françaises émettent 8 fois plus de gaz à effet de serre que la France entière. En limitant le recours aux énergies fossiles et en favorisant la transition énergétique, la finance verte permet de décarboner l’économie. À ce titre, elle contribue activement à atteindre les objectifs de neutralité carbone à l’horizon 2050.
Un levier de croissance économique
La finance verte est un puissant levier de croissance économique. Elle permet de favoriser l’innovation dans des secteurs variés, allant de la production d’énergie à la gestion des ressources naturelles ou aux transports. Elle s’inscrit dans un cercle vertueux, et permet de réduire la part des investissements classiques, au profit des investissements écologiques.
Des entreprises plus résilientes
Le recours progressif à des placements financiers durables permet d’améliorer la résilience des entreprises face au changement climatique. Ainsi, la finance verte permet aux entreprises d’effectuer progressivement leur transition écologique sans remettre en cause la stabilité de leur système économique.
Quelles sont ses limites ?
Le développement de la finance verte se retrouve confronté à certaines limites, à commencer par une réticence de certains acteurs clés de la finance traditionnelle.
La perte de rentabilité potentielle
Certaines entreprises perçoivent les nombreuses exigences de l’économie verte, matérialisées notamment par les indicateurs ESG, comme un risque de diminution de leurs profits. Cette crainte de perdre en rentabilité ralentit la transition écologique des investissements.
Les actions de lobbying
La finance verte se confronte également à un lobbying intense de certains acteurs institutionnels. Cette stratégie d’influence tend à minimiser l’impact réel de la finance traditionnelle sur l’environnement, et à bloquer le vote de lois et règlements favorisant la transition énergétique.
La pratique du greenwashing
L’absence de consensus autour de la définition des obligations vertes facilite la pratique du greenwashing. Malgré la création de labels et l’obligation de transparence inscrite dans la loi française depuis 2015, les investisseurs n’ont pas toujours les informations nécessaires pour identifier les fonds réellement verts de ceux qui le revendiquent sans l’être.
La finance verte est un concept clé dans la lutte contre le réchauffement climatique. Elle ambitionne d’aligner les flux financiers avec les objectifs fixés par l’Accord de Paris en 2015. Si elle reprend les principes fondateurs de la finance traditionnelle, elle intègre des considérations environnementales. Véritable levier de croissance, l’économie verte permet de concilier rentabilité économique et transition écologique.
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