Les fondamentaux Les risques psychosociaux

Le Code du travail stipule qu’un employeur a l’obligation de garantir la sécurité et la santé physique et mentale de ses salariés. Les risques psychosociaux (RPS) constituent donc une préoccupation majeure pour les entreprises. Ces risques recouvrent le stress professionnel, et des facteurs liés à l’organisation du travail. Ils affectent l’état psychologique et se répercutent sur la qualité de vie des travailleurs. Les actions de prévention et la gestion des risques psychosociaux posent le cadre du droit d’exercer son travail en toute sécurité.

Quels sont les risques psychosociaux ?

Les risques psychosociaux ou RPS sont des actions au sein de l’activité professionnelle ou des conditions de travail qui ont le potentiel de causer des dommages. À l’origine d’une souffrance psychologique ou physique, ces risques résultent de divers facteurs, notamment :

  • le stress professionnel à cause d’une pression ou d’une surcharge de travail (l’INRS révèle que 45 % des salariés confirment devoir se dépêcher dans leur travail) ;
  • le harcèlement moral, le harcèlement sexuel, la discrimination ;
  • la violence au travail, l’agression verbale ou physique ;
  • les conflits, les tensions entre collègues ou avec les supérieurs ;
  • la crainte de perdre son travail ;
  • l’isolement social, l’exclusion, le manque de soutien social ;
  • la charge de travail émotionnelle qui touche le personnel de santé, le personnel en contact avec un public, et les services sociaux.

 

Tous ces risques peuvent avoir un impact négatif sur la santé mentale, le bien-être et la productivité des salariés. C’est pourquoi les entreprises prennent des mesures pour lutter contre les risques psychosociaux.

Quels facteurs contribuent aux risques psychosociaux (RPS) ?

Les risques psychosociaux (RPS) peuvent découler d’une combinaison complexe de facteurs liés à l’organisation du travail, à l’environnement social, et aux caractéristiques individuelles.

Une mauvaise évaluation du travail à l’origine de problèmes

Des fiches de poste mal définies ou inexistantes mettent les professionnels en difficulté et entraînent :

  • une charge de travail excessive ;
  • un manque d’autonomie dans son travail ;
  • un manque de clarté sur les rôles et responsabilités ;
  • une absence de soutien de la part des supérieurs ;
  • un manque de reconnaissance pour le travail accompli.

 

L’environnement social au travail : des violences parfois invisibles

Une communication professionnelle inefficace ou ambiguë entretient les conflits, l’isolement et le sentiment d’exclusion.

Les troubles de santé mentale, un risque lié aussi aux caractéristiques personnelles

Des prédispositions personnelles à souffrir d’anxiété ou de stress peuvent révéler des problèmes de santé mentale préexistants. De même, un manque de ressources pour faire face aux exigences du travail peut engendrer une situation de stress.

L’organisation rigide de l’entreprise parfois mise en cause

Certaines entreprises tolèrent des comportements préjudiciables, associés à de la violence au travail. L’organisation peut manquer de flexibilité, ou l’employeur ne connaît pas les pratiques pour gérer les risques psychosociaux.

Ces facteurs peuvent interagir de manière complexe, et les RPS varient en fonction de l’expérience individuelle et des conditions de travail. Une approche globale est souvent nécessaire pour identifier et atténuer efficacement les risques psychosociaux sur le lieu de travail.

Quels sont les impacts des risques psychosociaux ?

Les impacts des risques psychosociaux touchent à la fois la santé mentale et physique des salariés, ainsi que le fonctionnement global des entreprises.

Les conséquences des RPS sur l’état psychologique des salariés

Les salariés dont le travail affecte la santé mentale risquent de souffrir :

  • d’insatisfaction au travail ;
  • de syndrome d’épuisement professionnel ;
  • de troubles anxieux ou dépressifs.

 

Des problèmes de santé physique provoqués par le stress

Les RPS altèrent également la santé physique en :

  • augmentant les maladies cardiovasculaires, les troubles digestifs, les maux de tête ;
  • affaiblissant le système immunitaire ;
  • entretenant des troubles du sommeil, une fatigue chronique, des tensions musculaires.

 

Le climat social de l’entreprise influence la qualité de vie au travail

De plus, les relations professionnelles et la performance au travail se dégradent :

  • augmentation de l’absentéisme, mais aussi du présentéisme (le salarié est mentalement absent malgré une présence physique au travail) ;
  • baisse de la productivité ;
  • risque accru de comportements contre-productifs (sabotage, désengagement) ;
  • détérioration du climat au sein de l’entreprise, et de la qualité de vie au travail (QVT).

 

Une activité mise à mal en raison du mal-être du personnel

Enfin, des conséquences se font ressentir sur le fonctionnement et l’organisation :

  • coûts de l’absentéisme et des congés maladie ;
  • taux élevé de rotation du personnel ;
  • baisse de l’engagement des salariés ;
  • risques de litiges, de plaintes et de conséquences sur la réputation de l’entreprise.

 

Comment identifier et évaluer les risques psychosociaux ?

L’évaluation des risques psychosociaux (RPS) nécessite une démarche en cinq étapes.

  1. Préparer l’évaluation des facteurs de risques psychosociaux : pour la réussite de ce projet, il est indispensable de sensibiliser les responsables et les employés aux RPS et à leur impact sur la santé. Il convient, à cette étape, de définir les règles de la démarche d’évaluation et le rôle de chacun.
  2. Analyser la situation avec des outils d’évaluation des RPS : des questionnaires standardisés et des entretiens mesurent le niveau de stress, de satisfaction au travail, de soutien social. Ces outils d’évaluation fournissent des données à reporter dans le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP).
  3. Planifier les actions et la prévention : sur la base des résultats de l’évaluation, l’entreprise développe une démarche de gestion et de réduction des risques identifiés. Ce plan prévoit des mesures de prévention, des interventions ciblées et des pratiques de suivi pour évaluer l’efficacité des actions entreprises.
  4. Piloter la mise en place des actions : les réunions du comité social et économique (CSE) doivent régulièrement aborder la situation, et le personnel doit rester informé.
  5. Suivre l’évolution des indicateurs de RPS : la dernière étape consiste à estimer les résultats des mesures de prévention, analyser l’évolution des indicateurs de RPS, et réévaluer l’exposition aux facteurs de risques.

 

Les entreprises peuvent ainsi identifier les RPS, évaluer leur impact psychologique, et mettre en place des mesures de prévention adaptées à la situation. Pour les entreprises de plus 50 salariés, l’utilisation de la grille d’évaluation de l’outil RPS-DU facilite la démarche.

Quelles sont les stratégies de prévention et de gestion des risques psychosociaux ?

Pour prévenir et gérer les risques psychosociaux (RPS) sur le lieu de travail, de profonds changements dans l’organisation et les mentalités doivent s’opérer. Six points stratégiques peuvent améliorer la situation.

  1. Promouvoir une culture de bienveillance
  • Encourager le respect, la communication ouverte et le soutien mutuel entre les membres de l’équipe.
  • Sensibiliser les salariés à l’importance du soutien social et de l’écoute active.
  1. Améliorer la gestion du travail
  • Gérer la charge de travail de manière équilibrée en tenant compte des compétences et des ressources disponibles.
  • Encourager la flexibilité dans les horaires de travail et les méthodes de travail pour permettre aux salariés de mieux concilier vie professionnelle et vie personnelle.
  1. Mettre en place des pratiques de management positives
  • Fournir une formation sur la gestion du stress, la résolution de conflits, la communication de crise et la sensibilisation aux RPS.
  • Encourager un management participatif, volet d’un management RSE, qui favorise la confiance et la collaboration.
  1. Organiser un programme de soutien aux salariés
  • Proposer des sessions de bien-être au travail : séances de relaxation, ateliers de gestion du stress, activité physique.
  • Fournir un accès à des services de soutien psychologique pour les salariés confrontés à des difficultés.
  1. Prévoir une communication efficace
  • Fournir des canaux de communication ouverts pour permettre aux salariés d’exprimer leurs préoccupations et leurs suggestions.
  • Communiquer de manière transparente sur les changements d’organisation, les décisions managériales et les attendus professionnels.
  1. Surveiller les résultats de la démarche de prévention
  • Évaluer périodiquement l’efficacité des initiatives de prévention et de gestion des RPS et apporter des ajustements si nécessaire.
  • Recueillir régulièrement les retours d’information auprès des salariés de l’entreprise pour évaluer leur niveau de satisfaction et d’engagement au travail.

 

Quels sont les enjeux futurs en matière de RPS ?

Plusieurs tendances façonnent déjà les enjeux futurs des risques psychosociaux.

Tout d’abord, la transformation numérique et le travail à distance paraissent favoriser un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Cependant, la frontière entre travail et vie privée peut rapidement devenir floue. De plus, il paraît difficile de maintenir la cohésion d’équipe à distance.

Ensuite, la conjoncture économique entraîne des restructurations, des changements d’organisation à l’origine de stress et de déséquilibre au travail. Cette situation nécessite une gestion efficace des transitions pour atténuer les risques psychosociaux.

Par ailleurs, la promotion de la diversité et de l’inclusion sur le lieu de travail peut demander une attention particulière pour prévenir les risques liés à la discrimination, au harcèlement et aux conflits.

L’intégration de nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle et les objets connectés peuvent aussi avoir un impact sur la charge de travail, le contrôle sur le travail et les relations interpersonnelles. Cette évolution demande une réflexion sur les risques psychosociaux associés.

Enfin, la pandémie a mis en évidence de nouveaux défis en matière de santé mentale au travail. L’isolement social, l’anxiété liée à la santé et à l’emploi, et le stress dû aux changements rapides dans les modes de travail nécessitent des stratégies adaptatives pour soutenir les salariés.

Violence psychologique au travail, harcèlement, stress, tous ces risques professionnels portent atteinte à la santé mentale. C’est en reconnaissant l’importance de la prévention, de l’évaluation et de la gestion des risques psychosociaux qu’une entreprise peut créer un environnement de travail sain.

 

Pour aller plus loin

Ces thématiques vous intéressent ? Formez-vous aux métiers du développement durable grâce à nos formations de Bac+1 à Bac+5 en environnement.