24 janvier 2025

2024 : l’année la plus chaude ?

Selon les données publiées par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), liée à l’ONU, et l’Observatoire européen Copernicus, 2024 est de loin l’année la plus chaude jamais enregistrée. Le seuil de 1,5°C de réchauffement climatique fixé par l’Accord de Paris a même été dépassé. C’est la première fois depuis l’ère préindustrielle. Cette hausse des températures n’épargne aucun pays. Elle se manifeste sur Terre mais aussi dans les océans. En 2024, le dérèglement du climat a provoqué de fortes précipitations, des inondations, des incendies. Des épisodes météo dévastateurs récurrents.

Le seuil de 1,5°C fixé par l’Accord de Paris dépassé

Pour l’instant, 2024 reste l’année la plus chaude jamais observée depuis l’ère préindustrielle. C’est la première fois que la barre symbolique des 1,5°C de réchauffement climatique est dépassée. Cette limite avait été fixée par l’Accord de Paris de 2015 afin que la Terre reste vivable pour les générations futures. Pour cela, la hausse de la température globale ne doit pas excéder 2°C.

Des données climatiques recueillies partout dans le monde

Les dernières données en rapport avec le dérèglement du climat en 2024ont été dévoilées en janvier 2025. Les résultats publiés par l’Organisation météorologique mondiale (OMM),institution liée à l’ONU, émanent de plusieurs organismes :

  • le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT) ;
  • l’Agence météo japonaise ;
  • l’Administration nationale de l’aéronautique et de l’espace (NASA) ;
  • l’Administration nationale des océans et de l’atmosphère (NOAA) des États-Unis ;
  • la Météo du Royaume-Uni en collaboration avec l’Unité de recherche climatique de l’Université d’East Anglia ;
  • Berkerley Earth.

En Europe, l’Observatoire Copernicus observe la planète et son environnement. Ses résultats sur le changement climatique sont basés sur l’observation de la Terre par satellite et sur des données non spatiales.

La majeure partie du monde touchée par l’augmentation des températures

Selon l’OMM, 2024 marque le point culminant d’une décennie « d’extraordinaire série de températures record ». Cette hausse due au changement climatique a touché presque toutes les régions du monde. Seules exceptions : l’Antarctique, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, d’après Copernicus. En Europe, le réchauffement observé est deux fois plus rapide. La France n’est pas épargnée. Dans son bilan annuel, Météo France indique que « 9 des 10 années les plus chaudes sont postérieures à 2010 ».

Des émissions de gaz à effet de serre (GES) en forte hausse

Si 2024 est enregistrée comme l’année la plus chaude, c’est notamment en raison de la forte augmentation des GES dans l’atmosphère terrestre.

Des émissions supérieures aux prévisions les plus pessimistes

En 2024, les émissions de GES ont atteint des records. Le niveau de dioxyde de carbone (CO2)a notamment augmenté à un rythme effréné, d’après les données de l’observatoire deMauna Loa à Hawaï (États-Unis). Cet observatoire mesure la concentration de ce gaz dans l’atmosphère depuis 1958. Ses relevés 2024 montrent une hausse de 3,58 parties par million (ppm). Un chiffre supérieur à ses prévisions les plus pessimistes (3,38 ppm).

Des GES responsables du changement du climat

Le CO2 n’est pas le seul GES responsable de la hausse de la température dans le monde. Les émissions de méthane se sont également accentuées pour faire de 2024, l’année la plus chaude jamais enregistrée. Elles ont augmenté de 20 % (61M de tonnes par an) au cours des 2 dernières décennies, selon le CEA, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives basé en France.

Un thermomètre en hausse dans l’atmosphère et dans les océans

Le dérèglement du climat touche autant l’atmosphère que les océans. C’est ce que dévoilent les données mondiales de l’OMM pour 2024.

+ 0,72°C comparé à la période 1991-2020 sur Terre

En 2024, la température moyenne mondiale était supérieure de 0,72°C par rapport à la période 1991-2020. Si l’on augmente l’échelle du temps, le chiffre passe à + 1,6°C comparé à l’ère préindustrielle (1850-1900). L’année 2024 a battu le précédent record datant de 2023 de + 0,12°C. Les 10 dernières années sont toutes les plus chaudes enregistrées. Preuve s’il en est que le changement de climat est bien en cours.

Océans : une température élevée en surface et en profondeur

Les températures élevées répertoriées en 2024 sont également dues au réchauffement des océans, selon les données de l’OMM. L’agence de l’ONU indique que les eaux sont les plus chaudes jamais enregistrées. Cette hausse concerne la surface des océans. Cependant, elle touche également les profondeurs à près de 2000 mètres.

20,87°C en moyenne en surface en 2024

L’OMM a observé qu’environ 90 % de l’excès de chaleur dû au réchauffement de la planète était stocké dans les océans. Leur teneur en chaleur est donc un indicateur essentiel du changement en cours. En 2024, la température de surface des océans a atteint 20,87°C. Cela représente 0,51°C de plus que la moyenne des années 1991-2020.

Une chaleur qui perdure après El Niño

Cette chaleur avait déjà été relevée en 2023. Les observateurs l’avaient mise sur le compte du phénomène El Niño. Le fait qu’elle perdure inquiète les scientifiques. Cette hausse aurait dû être neutralisée courant 2024. L’OMM a également noté une augmentation du niveau de la mer sans précédent.

De la vapeur d’eau en augmentation dans l’atmosphère

La chaleur de l’océan libère davantage de vapeur d’eau dans l’atmosphère. Cela participe à amplifier le phénomène de réchauffement en provoquant un effet de serre. Selon l’Observatoire européen, en 2024, le niveau de vapeur a atteint des records. Il s’établit à 5 % au-dessus de la moyenne par rapport à 1991-2020.

La chaleur entraîne une mortalité massive des animaux marins

Sous l’océan, l’augmentation de la température a entraîné un blanchissement massif des coraux. Ces résultats ont été dévoilés par l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA). Ces vagues de chaleur récurrentes contribuent à une mortalité massive des animaux marins.

Inondations, incendies : des événements climatiques extrêmes en 2024

Sur Terre, les épisodes météo extrêmes se sont multipliés dans plusieurs pays du monde. Ils ont entraîné des centaines de millions d’euros de dégâts et provoqué la mort de milliers de personnes.

Des inondations dévastatrices en Espagne

Fin octobre 2024, des précipitations exceptionnelles ont touché des secteurs du pays valencien. Le phénomène a provoqué des dégâts importants et provoqué la mort de 210 personnes. Dans cette région soumise à une longue sécheresse, il est tombé autant de pluie en 3 heures qu’au cours des 21 mois précédents. Ces inondations ont été les plus meurtrières que l’Espagne ait connues au XXIe siècle.

Le passage du cyclone Chido sur l’île de Mayotte

En décembre 2024, le cyclone Chido a frappé l’île de Mayotte. Cet épisode météo extrême, accompagné de vents très violents, a dévasté le territoire. Météo France a relevé des cumuls de précipitations de l’ordre de 176 mm en 12 heures. Avec le dérèglement en cours, ce genre d’événement risque de se répéter.

5M d’hectares de forêt brûlés au Canada

Les fortes températures de l’année la plus chaude ont aussi eu des conséquences sur les forêts canadiennes. 5M d’hectares ont brûlé. La saison des feux 2024 est la deuxième plus destructrice depuis 20 ans dans ce pays.

Des records de précipitations battus en France

Les conséquences des changements climatiques ont aussi touché la France en 2024. Selon Météo France, plusieurs villes de la moitié nord de l’Hexagone ont subi des pluies record. Ce fut notamment le cas de Paris (901,1 mm de précipitations) et Saint-Nazaire (1 106,1mm).

2024 a été excédentaire d’environ 15 % de précipitations. Elle se classe parmi les 10 années les plus pluvieuses depuis 1959. 2024 restera un moment de bascule, l’année la plus chaude jamais répertoriée où le seuil des 1,5°C de réchauffement a été dépassé pour la toute première fois. En décembre 2024, l’Organisation météorologique mondiale a publié un rapport inquiétant. Selon un sondage,80 % des scientifiques prévoient une hausse des températures mondiales d’au moins 2,5°C d’ici la fin du siècle. Bien loin de la limite fixée par l’Accord de Paris en 2015. Vous vous intéressez à l’environnement et au développement durable ? Découvrez toutes les formations de l’ESI Business School.

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