22 avril 2022
C’est la Journée de la Terre !
En ce 22 avril, à l’occasion de la Journée de la Terre, l’ESI Business School s’est rendue à la Conférence organisée par National Geographic. Dans un premier temps, nous souhaitons vivement remercier notre partenaire National Geographic, qui nous a permis de prendre part à cet événement, ô combien nécessaire. Nous sommes également ravis d’avoir permis à 30 de nos étudiants de participer à la conférence, en présence d’acteurs de la Transition Écologique.
Les thèmes abordés pendant cette conférence étaient l’environnement, l’écologie, les recherches sur le terrain et l’espoir.
Plus de 130 ans après la parution du premier magazine National Geographic, en 1888, nous avons eu le plaisir de rencontrer 3 explorateurs. Ces 3 intervenants ont pris la parole tour à tour, pour exposer leurs recherches, les conséquences du réchauffement climatique et leurs conseils pour l’avenir.
Annette Fayet, Scientifique et Écologiste spécialisée dans les oiseaux marins
Qui sont les oiseaux marins ?
Il existe aujourd’hui plus de 300 espèces d’oiseaux marins, qui passent la quasi-totalité de leur vie dans l’océan. Ces oiseaux ne reviennent sur terre qu’au moment de la période de reproduction. Ils se sont aussi bien adaptés à la vie dans sur terre, en mer et dans l’air, et sont capables d’accomplir des exploits ! L’albatros, le plus grand d’entre eux, peut en un seul voyage parcourir plus de 1000 kilomètres, pour aller chercher de la nourriture pour ses petits. Certains oiseaux marins peuvent plonger à plus de 300 mètres de profondeur ! Des oiseaux migrateurs, en une vie, sont capables de parcourir de plus 3 fois la distance Terre Lune aller-retour !
Ces espèces sont au sommet de leur chaine alimentaire. Ils se nourrissent de poissons, qui se nourrissent eux-mêmes de plancton. Elles constituent alors un fort indicateur de la santé de l’océan. Si leur bien-être se dégrade, cela signifie que quelque chose se passe en mer. Et les chiffres parlent : on note aujourd’hui une diminution de leur population de 70% depuis les 60 dernières années.
Les menaces pesant sur ces oiseaux migrateurs sont multiples. Sur terre, ils sont principalement menacés par les espèces invasives, et notamment les rats, qui viennent détruire leurs nids et habitats. En mer, la surpêche, la capture accidentelle des oiseaux pris dans les filets de pêche, les marées noires et le réchauffement climatique sont autant de fléaux auxquels ces espèces doivent faire face pour survivre.
L’étude des oiseaux marins
Comment peut-on analyser le bien-être de ces animaux sauvages ? Trois principales technologies sont aujourd’hui utilisées :
- Des balises GPS: ne pesant qu’un gramme, elles peuvent être accrochées à leurs ailes. Elles permettent de suivre leurs attitudes et déplacements.
- Des pièges photographiques: équipés de capteurs, ils ont été dissimulés pour les observer. Ces installations permettent d’observer ces espèces au plus près de leur habitat naturel sans les déranger ou provoquer le moindre stress.
- La science moléculaire: cette science, qui se base sur l’analyse des excréments d’oiseau, permet de connaitre la qualité de l’alimentation des différentes espèces.
Le cas du Macareux Moine
Au cours de son témoignage, Annette Fayet a notamment pris l’exemple de ses recherches sur le Macereux Moine. Cette espèce est présente en France, en Bretagne, et dans le Nord de l’Europe. Leur nombre connait depuis des années un fort déclin : le but de la recherche était donc de comprendre la cause.
Ces oiseaux n’ont pas besoin d’aller très loin des côtes pour trouver du poisson. Cela leur permet de se nourrir facilement et abondamment. Cependant, les poissons ayant de moins en moins de qualités nutritives, et se trouvant de plus en plus loin de la côte, leur nourriture s’amoindrit. La raison de ce fléau n’est autre que le réchauffement climatique. L’impact du réchauffement sur cette espèce se fait notamment ressentir au Nord du continent, en Norvège et en Islande.
La scientifique a par conséquent insisté sur l’urgence de cette situation. C’est pourquoi elle estime qu’il est plus qu’important de partager ces résultats et de sensibiliser le grand public à tous les problèmes auxquels elle est confrontée sur le terrain.
Mélanie Wenger, Photographe et Storyteller
Les dangers du tourisme de masse : le cas des manchots d’Afrique
Au cours de son intervention, Mélanie Wenger, a évoqué les dangers du tourisme de masse. Elle a concentré ses derniers reportages sur une espèce bien en particulier : les manchots d’Afrique. Leur population a chuté de 73%, et ils ne sont aujourd’hui plus que 10000. La principale cause : l’explosion du tourisme sur les côtes d’Afrique du Sud. En effet, de nombreuses villas et hôtels bétonnés longent désormais le bord de mer.
Cet afflux touristique continue d’avoir un fort impact sur la vie des manchots. Ils ont en effet une forte curiosité envers l’humain, et le craignent peu. Cependant, le comportement de l’Homme face à l’animal puis lui générer beaucoup de stress et peut empiéter sur son habitat naturel. En effet, pouvant approcher les manchots de près, les humains en profitent pour essayer de les toucher ou se prendre en selfie avec eux. Le déclin du nombre de manchot est le reflet de la société actuelle : on pense avant tout à l’image, on pense court terme et aux conséquences directes (likes, partages…). On occulte cependant les conséquences indirectes de chaque action et celles à long terme.
Les solutions mises en place
Des marches éthiques sont organisées pour aller à la rencontre des manchots. Ces marches sont l’occasion d’approchant l’animal tout en adoptant un comportement adapté et respectueux de la faune.
Sur la plage, des structures en bois ont dû être installées. Elles ont pour but d’empêcher l’Homme de se rendre sur la plage, mais offrent malgré tout un beau point de vue à tous les visiteurs. Ces installations n’empêchent cependant pas certains touristes de détourner ces aménagements pour prendre des selfies avec les animaux.
Enfin, lorsque vous entrez en contact avec un animal sauvage, il est vivement conseillé de garder une distance de 3 mètres, minimum ! En effet, même si l’animal ne semble pas avoir peur de vous, il est important de respecter son confort et de ne pas le perturber.
Nicolas Villaume, photographe et documentaire
Au cours de sa présentation, Nicolas Villaume a partagé ses différentes expériences en Amérique du Sud. Sur le continent, de nombreuses zones sont victimes des conséquences du réchauffement climatique. Il a notamment cité l’exemple du glacier Quelccaya. Il s’agit du plus grand glacier tropical du monde ! Situé tout près de la Cordillère des Andes, sa superficie est de 42k m2, soit la taille d’environ 200 terrains de football.
Une technologie innovante
Afin de limiter le nombre de visites sur ces lieux qui doivent être protégés, Nicolas Villaume travaille à la mise en place d’expériences d’un nouveau genre. Il crée en effet des expériences immersives 360 permettant au plus grand nombre de découvrir des espaces sauvages d’Amérique latine, sans s’y rendre !
Cette expérience, disponible sur internet à travers un écran d’ordinateur ou un casque de réalité virtuelle, permet de visiter ces espaces protégés, tout en respectant la nature. Les écoles locales ont même intégré ces reportages numériques aux programmes scolaires sur l’environnement et l’écologie ! Les jeunes populations peuvent ainsi découvrir la richesse de la faune et de la flore qui les entoure, tout en apprenant à la respecter.
Ce processus de découverte ne s’est pas fait en un jour : à l’origine, il s’agissait de quelques expositions qui avaient lieu en Amérique latine, notamment au Pérou. Ces expositions ont pris une telle ampleur qu’elles ont finalement été présentées à Paris, au sein de la Maison de l’UNESCO. Afin que ces images et données puissent être accessibles à tous, Nicolas Villaume a finalement choisi d’en faire une expérience immersive, en ligne.
Un message d’espoir
Le photographe a choisi de conclure son intervention sur une situation d’espoir pour les jeunes générations :
« Il y a une solution, ce n’est pas déjà la fin du monde. Il faut regagner le respect de la nature, des animaux. Et pour que cela marche, il faut que la solution vienne des deux côtés, à la fois moderne et traditionnelle. On doit se retrouver ensemble à mi-chemin, et trouver l’équilibre »
SARAH JAMES, leader Gwich’in, Arctic Village, Alaska