Les fondamentaux Economie bleue
Des millions de personnes sont dépendantes des océans et de l’eau douce pour leurs activités. Le recours à l’économie bleue peut garantir une gestion efficiente des ressources marines à l’échelle mondiale. Ce modèle économique intègre les principes de développement durable et de prospérité économique. L’économie bleue s’inspire de la nature pour utiliser à bon escient les ressources naturelles. Son plan d’action cherche à réduire la pollution marine, à promouvoir le tourisme durable et à soutenir les industries maritimes dans leur transition vers des pratiques plus durables.
Qu’est-ce que l’économie bleue et ses concepts ?
L’économie bleue favorise le développement économique et social à travers l’utilisation durable des ressources marines. Plutôt que de voir les mers et les océans uniquement comme des ressources à exploiter, l’économie bleue propose une approche holistique. Elle soutient les activités économiques sans négliger la valorisation des écosystèmes marins.
Contrairement à l’économie traditionnelle, qui entraîne une surexploitation des ressources naturelles, l’économie bleue facilite une croissance économique équilibrée. Selon la Banque mondiale, les concepts de l’économie bleue reposent sur :
- la croissance économique ;
- l’inclusion sociale, qui assure aux communautés de bénéficier des résultats générés par le développement des activités maritimes ;
- la sécurité alimentaire ;
- la gestion durable des océans et des zones côtières.
Quels sont les principes et les stratégies de l’économie bleue ?
L’économie bleue s’applique à garantir la préservation des écosystèmes marins tout en favorisant une croissance économique équilibrée. Ses projets s’appuient sur différents principes directeurs.
- Un développement maritime durable : préserver la santé des écosystèmes marins et des océans, et garantir une gestion à long terme des ressources marines.
- La gestion responsable des ressources marines : pratiquer une pêche durable, réduire la pollution marine et le gaspillage, et protéger les habitats côtiers.
- La recherche et l’innovation : mettre au point de nouvelles technologies au service de l’aquaculture durable, de l’énergie marine, et d’une pêche plus sélective et respectueuse de l’environnement.
- La gestion intégrée des zones côtières : tenir compte des interactions complexes entre les activités humaines et les écosystèmes marins.
- L’économie circulaire : encourager l’adoption de modèles économiques dans lesquels les déchets sont réduits, recyclés ou réutilisés.
- Des partenariats : réunir les gouvernements, les entreprises, et les communautés locales pour mettre en œuvre des stratégies de gestion des ressources marines et côtières.
Quels sont les domaines spécifiques couverts par l’économie bleue ?
L’économie bleue englobe un large éventail de domaines liés à l’exploitation durable des ressources marines et côtières.
- La pêche doit maintenir les stocks de poissons à des niveaux sains en renonçant aux prises accessoires.
- L’aquaculture durable permet d’élever des espèces aquatiques de manière responsable, en réduisant les impacts sur l’environnement.
- L’énergie éolienne offshore, l’énergie des vagues (houlomotrice) et des marées (marémotrice) fournissent une source d’énergie propre et durable.
- La biotechnologie marine utilise les organismes marins pour développer de nouveaux produits et de nouvelles applications dans des domaines tels que la médecine, l’alimentation et les cosmétiques.
- Les transports maritimes, les ports et la construction navale dynamisent l’économie bleue en facilitant le commerce, l’exploration et la gestion durable des océans.
- Le tourisme maritime, moteur économique pour les communautés côtières, soutient des activités touristiques durables, qui préservent les écosystèmes marins et culturels.
- La recherche océanographique surveille les changements de l’environnement, et développe des solutions pour une utilisation raisonnée des ressources.
- La gestion des déchets marins combat la pollution marine qui menace la santé des écosystèmes et la vie dans les océans.
Quels sont les principaux défis environnementaux auxquels est confrontée l’économie bleue ?
L’économie bleue se heurte à six défis environnementaux majeurs, qui menacent la durabilité des écosystèmes et compromettent les activités économiques associées.
- La surpêche : l’un des défis les plus pressants pour l’économie bleue, avec de nombreux stocks de poissons surexploités ou en voie d’épuisement. La surpêche ébranle la viabilité à long terme des industries de la pêche. Elle menace également la sécurité alimentaire des communautés dépendantes des ressources marines.
- La pollution marine : déchets en plastique, produits chimiques toxiques, et déchets agricoles et industriels menacent la santé des écosystèmes et la vie marine. De plus, la pollution a des répercussions négatives sur le secteur du tourisme et de la pêche.
- La perte d’habitats côtiers : la dégradation des récifs coralliens, des mangroves ou des herbiers marins compromet la biodiversité marine. Elle diminue aussi la résilience des écosystèmes face aux changements environnementaux.
- Les espèces envahissantes : introduites accidentellement ou délibérément, elles peuvent perturber les équilibres écologiques et menacer les espèces indigènes, mais aussi la pêche.
- Les changements climatiques : l’augmentation des températures de l’océan, l’acidification et la montée du niveau de la mer compromettent la survie de nombreuses espèces.
- La surexploitation des ressources non alimentaires : tout comme le poisson, le sable, les minéraux et les énergies fossiles sont exploités au-delà du raisonnable.
Quelles sont les opportunités de croissance économique offertes par l’économie bleue ?
L’économie bleue offre de nombreuses opportunités de croissance économique dans le monde. En Afrique, elle est de plus en plus reconnue comme un moteur potentiel de croissance économique et de développement durable. De nombreux pays africains, notamment ceux dotés de côtes étendues, adoptent des stratégies nationales pour promouvoir l’économie bleue.
En France, l’économie bleue est devenue une priorité nationale, en particulier avec le lancement de la stratégie nationale pour la mer et le littoral en 2017. Le pays s’engage à promouvoir une croissance économique durable dans les régions maritimes, comme l’Occitanie. Quant à l’UE, elle a développé un projet spécifique pour la Méditerranée afin de promouvoir une croissance économique durable dans cette région. Quels que soient l’océan ou le pays, la croissance économique se développe selon les mêmes principes, et sur les mêmes domaines couverts par la « blue economy ».
Une transition vers des pratiques de pêche durable va permettre de :
- restaurer les stocks de poissons ;
- garantir la viabilité à long terme de l’industrie de la pêche ;
- stimuler les économies locales dépendantes de la pêche.
Le développement de l’aquaculture durable offre également des possibilités de croissance économique. Elle fournit une source fiable de produits, tout en réduisant la pression sur les stocks de poissons sauvages.
Le tourisme maritime, quant à lui, peut constituer un moteur économique important pour les communautés côtières. Il crée des emplois dans les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, des loisirs et des activités récréatives.
L’investissement dans la recherche océanographique et la biotechnologie marine stimule aussi la croissance. Il favorise le développement de nouvelles technologies, de produits et de services liés à l’utilisation durable des ressources marines.
Même la gestion des déchets marins offre des opportunités de croissance en créant des emplois dans le nettoyage des plages, le recyclage des déchets en plastique, et la conception de solutions pour réduire la pollution marine.
Quelles sont les initiatives et les actions pour promouvoir l’économie bleue ?
Chacun, à son niveau, peut surfer sur la vague de l’économie bleue.
Les politiques gouvernementales jouent un rôle fondamental en élaborant des réglementations :
- quotas de pêche ;
- zones marines protégées ;
- normes environnementales pour l’aquaculture ;
- incitations fiscales pour les pratiques durables.
Autant de mesures qui régulent la gestion d’une région, et encadrent les différentes catégories de projets maritimes.
Autre initiative, les partenariats public-privé signés entre les gouvernements, les entreprises et les institutions qui servent la collaboration et la coordination des efforts. Parce qu’ensemble, on va plus loin, l’économie bleue doit être un projet mondial. C’est d’ailleurs la cible de l’ODD 14.
Dans le même esprit, le soutien financier aux industries maritimes durables, telles que la pêche durable, l’aquaculture responsable, l’énergie marine renouvelable et la biotechnologie marine, accélère leur croissance et leur développement.
Enfin, les campagnes de communication destinées au grand public sensibilisent aux comportements responsables. Les actions individuelles portent aussi leurs fruits. C’est à chacun d’agir chaque jour pour :
- réduire sa consommation de produits issus de la pêche ;
- recycler les déchets en plastique ;
- participer à des initiatives de nettoyage des plages ;
- soutenir des entreprises aux pratiques durables.
L’économie bleue offre des solutions durables pour la gestion des ressources marines. En favorisant la coopération internationale et le développement d’activités économiques respectueuses de l’environnement, elle contribue à la préservation des océans tout en stimulant la croissance économique. Loin de noyer le poisson, les acteurs de l’économie bleue apportent chaque année à l’économie mondiale une valeur ajoutée de 1 500 milliards de dollars (source OCDE). De quoi nager en plein optimisme.
Pour aller plus loin
Découvrez les formations de l’ESI Business School, l’école du développement durable et du Management, pour accéder aux métiers d’avenir dans le secteur de l’environnement.