Les fondamentaux Sobriété énergétique
La sobriété énergétique est l’un des piliers du Plan de transition énergétique impulsé en France face au changement climatique. Cette démarche écologique consiste à réduire la consommation d’énergie. Cette réduction vertueuse permet aussi de limiter les émissions de gaz à effet de serre. La sobriété énergétique s’applique à l’ensemble des énergies, à la mobilité ou aux bâtiments. Toutefois, sa généralisation passe par des changements de comportements individuels et collectifs. Parmi les solutions préconisées, l’adoption de certains gestes en entreprise ou au quotidien. Une fois mise en place, la démarche de sobriété énergétique revêt des bénéfices environnementaux et sociétaux.
Qu’est-ce que la sobriété énergétique ?
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) définit la sobriété énergétique ainsi. Elle « désigne l’ensemble de mesures et de pratiques quotidiennes qui permettent d’éviter la demande d’énergie, de matériaux, de terres et d’eau tout en assurant le bien-être de tous les êtres humains dans les limites de la planète ».
Concrètement, il s’agit de la réduction volontaire de la consommation d’énergie, afin d’éviter le gaspillage, sans compromettre sa qualité de vie ou son confort. La sobriété énergétique a pour objectif de réduire la pression sur les ressources non renouvelables et de limiter l’effet connexe sur l’environnement.
Quels sont les principes de la sobriété énergétique ?
En France, la sobriété énergétique est l’un des trois piliers de la transition énergétique. Les deux autres sont les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.
La sobriété énergétique s’applique à l’ensemble des énergies, à la mobilité ou aux bâtiments
La sobriété énergétique ne se résume pas à l’électricité. Son champ d’action s’applique à toutes les énergies. En France, il s’applique également à des domaines comme la mobilité, les bâtiments ou le système de production agricole. L’ensemble de la société est concerné par la sobriété énergétique. Citoyen, entreprise, collectivité, chacun a un rôle à jouer dans sa mise en place.
4 sortes de sobriétés énergétiques différentes
Les spécialistes en énergie de l‘association Negawatt ont déterminé quatre sortes de sobriétés énergétiques.
- La sobriété structurelle : créer les conditions pour modérer notre consommation. Ex. : aménager le territoire pour réduire les distances domicile-travail.
- La sobriété dimensionnelle : utiliser les bons équipements pour les bons usages. Ex. : adapter son choix de véhicule à son déplacement.
- La sobriété d’usage : utiliser des équipements à bon escient. Ex. : éteindre les lumières lorsque les salariés d’une entreprise quittent leurs bureaux.
- La sobriété conviviale : mutualiser l’utilisation des équipements. Ex. : faire du covoiturage pour se rendre au travail.
Sobriété énergétique et efficacité énergétique, deux démarches complémentaires
La sobriété énergétique et l’efficacité énergétique poursuivent le même objectif : la réduction de la consommation d’énergie. Pourtant, bien que complémentaires, ces deux démarches n’agissent pas de la même manière. L’efficacité énergétique cherche à améliorer la performance des équipements lors de leur conception. La sobriété énergétique, elle, est liée aux usages et aux comportements quotidiens.
Quels sont les impacts négatifs de la surconsommation d’énergie ?
La surconsommation d’énergie entraîne de plus fortes émissions de gaz à effet de serre. Le dioxyde de carbone, notamment, émane de la combustion d’énergies fossiles ou de la production d’électricité. En s’accumulant, ces gaz à effet de serre aggravent la crise climatique. La biodiversité s’effondre sous l’effet de la chaleur.
L’épuisement des ressources naturelles est un autre effet néfaste de la consommation d’énergie à outrance. Nécessaires à la production d’électricité, les réserves en charbon ou en gaz naturel s’amenuisent plus vite. Les centrales électriques utilisent de l’eau de manière excessive. Cette ressource vitale tend à se raréfier avec la hausse de la température mondiale. La surconsommation d’énergie vulnérabilise le réseau d’approvisionnement électrique. Une demande trop forte risque de causer des coupures de courant ou des interruptions de services inopinées. Pour les entreprises, les conséquences peuvent être délétères.
Quels sont les défis liés à la sobriété énergétique ?
La transition vers une société plus économe en énergie n’est pas une sinécure. Le coût initial de la sobriété énergétique freine les entreprises et les ménages. La résistance au changement ou le manque d’infrastructures, notamment en matière de mobilité durable, empêchent aussi sa mise en place.
Le coût initial élevé de la sobriété énergétique
C’est l’un des principaux obstacles à la généralisation de la sobriété énergétique. La démarche a un coût initial élevé. Les équipements économes en énergie sont forcément plus chers que ceux, énergivores. Même s’il génère des économies sur le long terme, cet investissement n’est pas à la portée de toutes les entreprises ou de tous les ménages.
La résistance au changement ralentit la transition vers une société plus écologique
Bien que les mentalités changent, notre société de consommation assimile toujours le confort à l’accumulation de biens. L’utilisation des ressources lui semble illimitée. Elle ne prend pas en compte l’impact écologique. La sobriété énergétique se heurte alors à la résistance au changement. Salariés et citoyens peuvent s’avérer réticents à modifier leurs habitudes même s’il s’agit de faire des économies.
Le manque d’infrastructures durables freine la généralisation de la sobriété énergétique
Face à la crise climatique, la mise en place de nouveaux modes de vie est impérative. Pourtant, la sobriété énergétique n’est pas aussi simple à adopter. Prenons l’exemple d’un citoyen souhaitant se rendre au travail à vélo. Sans pistes cyclables, son projet de mobilité durable échoue. La sobriété énergétique a besoin d’être accompagnée de mesures durables dans tous les domaines.
Quelles solutions envisager pour promouvoir la sobriété énergétique ?
Des citoyens aux entreprises, chacun a sa part à jouer dans la généralisation de la sobriété énergétique. En prenant des mesures politiques, les pouvoirs publics orchestrent cette vision collective d’un futur plus écologique. En France, un Plan de sobriété énergétique national a été initié en 2022. Ce plan a pour objectif une réduction de 40 % des consommations d’énergie d’ici 2050 pour atteindre la neutralité carbone.
Des gestes écologiques et des objectifs de consommation durable au quotidien
L’Agence pour la transition écologique (Ademe) a identifié des gestes efficaces pour faire des économies d’énergie. Parmi les solutions proposées, baisser le chauffage de 1 °C, laisser la chaleur se diffuser sans obstacle. Mais également adopter le numérique responsable en éteignant les appareils non utilisés. Penser à activer le mode économie d’énergie.
Au sein d’une entreprise, des solutions supplémentaires sont envisageables. Réduire l’éclairage extérieur des bâtiments. Optimiser le chauffage en fonction de la présence des salariés. Entretenir les équipements de chauffage. L’entreprise peut aussi mettre en place un forfait mobilités durables ou instaurer le télétravail. Limiter le recours au numérique est un autre levier d’action.
Ademe, CEE : des aides financières pour promouvoir la sobriété énergétique
L’Agence pour la transition écologique (Ademe) aide financièrement les entreprises à mettre en place un plan d’action afin de réduire leur consommation d’énergie et leurs émissions de gaz à effet de serre. Dans le cadre du dispositif Certificats d’économies d’énergies (CEE), certains fournisseurs d’énergie proposent des aides aux ménages ou aux entreprises. Ces aides servent à réaliser des travaux pour réduire la consommation et adopter la sobriété énergétique.
Plan de sobriété énergétique : l’exemple de Lyon et Stockholm
En France, la ville de Lyon a pris 18 mesures pour renforcer la sobriété énergétique dans ses bâtiments publics. Parmi ces mesures, la pose de films de survitrage. Elle réduit la consommation dans les bâtiments. Dans les équipements de la ville, la température ne dépasse pas les 18 °C. L’interruption de l’éclairage public la nuit a été expérimentée. En un an, Lyon a dépassé son objectif de 10 % de réduction des consommations énergétiques.
À Stockholm, en Suède, des mesures d’économies d’énergie ont été mises en place après la hausse des prix de l’énergie. Dans ce pays où il fait nuit tôt l’hiver, l’éclairage public s’éteint après minuit. La température du chauffage ne dépasse pas les 19 °C dans les écoles. Le plan vise à faire baisser les prix de l’énergie en réduisant la demande.
Quels sont les bénéfices de la sobriété énergétique pour la société et l’environnement ?
En adoptant la sobriété énergétique, les ménages et les entreprises font des économies grâce à une utilisation raisonnée de l’énergie. La facture de chauffage, d’éclairage, baisse drastiquement. Idem pour les transports en commun moins coûteux qu’une voiture essence pour aller au travail. Ce changement de mode de vie permet également de redonner du sens à la consommation.
La sobriété énergétique participe à la lutte contre la crise climatique. La consommation raisonnée d’électricité, de gaz ou de pétrole limite les émissions de gaz à effet de serre. Elle améliore ainsi la santé des citoyens qui respirent un air plus sain. La pollution est responsable de 40 000 décès en France chaque année. Enfin, avec la sobriété énergétique, les ressources naturelles non renouvelables s’épuisent moins vite.
Grâce à la sobriété énergétique, l’association Negawatt estime que les besoins énergétiques mondiaux pourraient baisser de 28 % à l’horizon 2050 (par rapport à 2015). Selon le GIEC, les changements de comportements qu’elle induit entraîneraient une diminution de 40 à 70 % des émissions de gaz à effet de serre. Une aubaine pour contrer la crise climatique. Le développement durable vous intéresse ? Découvrez toutes les formations de l’ESI Business School.