26 novembre 2020
Green Friday, l’alternative écoresponsable au profit du Black Friday
En 2017, le Green Friday nait suite aux sensibilisations collectives du réseau d’Envie. Ce mouvement qui contre le Black Friday se déroule chaque vendredi de la fin du mois de novembre. Il a pour objectif de sensibiliser plus de monde à consommer de manière plus responsable dans un sens où chaque consommation a des effets considérables sur l’environnement. Mais que comprendre de ce mouvement bénéfique pour l’écologie ? Quelle relation entre Black Friday et menaces au développement durable ? L’ESI Business School revient sur le sujet cette semaine.
Green Friday : de quoi s’agit-il ?
Promu par Envie, Altermundi, Dream Act, Réseau Francilien Réemploi, Ethiquable et Emmaüs France, le Green Friday invite la population à remettre en question leurs manières de consommer et à devenir plus responsable au moment de faire des achats. De façon plus concrète, toute entreprise ou structure qui adhère à ce mouvement s’engage à ne pas promouvoir de remises quand arrive le Black Friday de l’année.
À la place, elle est plutôt invitée à participer à des campagnes de sensibilisation au profit du développement durable en incitant leur clientèle à l’économie d’énergie. La participation consiste en quelque sorte à reverser 10 % du chiffre d’affaires obtenu durant le Green Friday à des associations qui s’engagent dans la responsabilité écologique telles que Zero Waste France, Surfrider, Halte à l’Obsolescence programmée.
Black Friday : une tendance à l’hyperconsommation
Originaire des États-Unis, le Black Friday est une tradition commerciale qui se passe tous les vendredis de la fin du mois de novembre, soit le jour qui succède le Thanksgiving. Ce jour spécial marque son coup d’envoi avec de nombreuses promotions dont il faut profiter avant que l’année touche à sa fin. Le premier Black Friday remonte aux débuts des années 50 à une époque où la population à Philadelphie s’empressait dans les rues pour du shopping.
Quelques années ont suffi pour propulser ce mouvement commercial dans le monde entier, en particulier en Europe et en France. Seulement, derrière les promotions mensongères se cachent une politique dévastatrice qui tend vers une tendance d’hyperconsommation et crée ainsi des impacts énormes sur l’environnement et la société.
En chiffre, on constate uniquement 2 % d’économies durant ce jour tant inattendu du fast-fashion, d’importants déchets recensés, une pollution qui augmente d’ampleur et des effets considérables sur l’atmosphère. Ces conséquences nuancées ont conduit les défenseurs de l’écologie à une remise en question totale sur les modes de consommation.
Green Friday, une campagne poussée vers l’économie d’énergie
Il n’y a pas mieux que le même jour du Black Friday pour contrer ce mouvement non avantageux pour l’environnement qui bat tous les records d’année en année. Le Green Friday est loin de se limiter à un mouvement contre-incitatif du Black Friday. En effet, il s’agit d’une véritable campagne poussée vers l’économie d’énergie avec comme principal ennemi la surconsommation.
Néanmoins, contre toute attente, il n’a pas pour objectif de faire culpabiliser les consommateurs, mais plutôt de les responsabiliser à ne plus faire de dépenses folles, d’achats non utiles dictés par les tendances promotionnelles et de consommation compulsive.
En 2018, les associations qui soutiennent le Green Friday ont mis au point une charte spécifique englobant les principaux éléments ciblés, notamment :
- Une consommation responsable et utile
- La réparation et la récupération des appareils usés
- L’insertion sociale
- La promotion des services/produits à empreinte écologique
- L’agriculture biologique
- L’économie des ressources
Un mouvement évolutif au fil des années
Le Green Friday évolue d’année en année depuis sa création. En 2018, le mouvement a obtenu des retours positifs auprès de plus de 180 entreprises. C’est notamment dû aux efforts déployés par Envie, Altermundi, REFER et Dream Act.
En 2019, il a pu rassembler près de 400 entreprises et structures variées avec une centaine d’animations incitatives à l’économie d’énergie diffusées un peu partout en France. L’ADEME a apporté son soutien à l’initiative du SERD (Semaine Européenne de la Réduction des Déchets).
En 2020, la quatrième édition qui se déroule le 27 novembre revient sur les bases fondamentales du développement durable. Nous espérons de tout cœur que le vendredi noir de cette année marquera l’histoire, le changement et une meilleure sensibilisation à l’économie d’énergie.
Les impacts du Green Friday en chiffres
Depuis le temps passé pour la réalisation du Green Friday, les impacts du mouvement commencent à se faire ressentir suite aux nombreux sondages réalisés par différentes structures. Récemment, le cabinet Greenflex a affirmé qu’environ 27 % de la population en France sont conscients du fait de consommer moins pour limiter les impacts nocifs des achats abusifs sur l’écologie.
Selon les études menées par Envie et Maif, près de 85 % des Français s’interrogent actuellement sur l’utilité d’un produit/service avant d’en acheter. Aussi, 53 % d’entre eux ont désormais recours à des sites de revente et d’achat entre particuliers en vue de favoriser l’agriculture locale et le DIY (Do It Yourself).
En parallèle au Green Friday, nombreux sont les mouvements incitatifs à l’économie d’énergie et aux sensibilisations des achats contrôlés qui ont vu le jour un peu partout dans le monde. Dans les pays anglophones notamment, le FOMO (Fear of Missing Out) ou la peur de rater les promotions de la fin d’année est contré par le JOMO (Joy of Missing Out), traduit en français par la joie d’économiser au mieux.