22 septembre 2023
Chief Impact Officer
Le Chief Impact Officer (CIO) ou directeur d’impact aide les entreprises à repenser leur modèle business afin qu’elles intègrent les enjeux sociaux et environnementaux dans leur stratégie. Véritable pilier, ce manager transversal poursuit des missions variées. Doté d’un profil polyvalent, il doit faire preuve de pédagogie, de patience et avoir un esprit analytique. Ce poste stratégique émergent, bien rémunéré, est amené à se développer dans le monde du travail.
Quel est le rôle d’un Chief Impact Officer ?
Également nommé directeur de l’impact ou de l’engagement, le Chief Impact Officer ou Head of Impact, joue un rôle clé au cœur de l’entreprise. Il a pour mission de repenser son business model et proposer des actions afin de minimiser ses impacts négatifs au niveau social, économique et environnemental. Pour les entreprises, l’impact fait alors partie des indicateurs de leur succès.
Il aide l’entreprise à adapter son modèle d’affaires
Le Chief Impact Officer mesure les impacts négatifs et positifs d’une entreprise. Il la guide dans sa transition sociale, écologique et économique. Fin connaisseur des impératifs sociétaux et environnementaux, il l’aide à adapter son modèle business. Ce manager transversal agit au cœur du pouvoir : il influence les décisions stratégiques.
Un rôle différent de celui de responsable RSE
Même s’ils ont parfois l’air similaires, les rôles de responsable RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) et de Chief Impact Officer diffèrent. Ce dernier possède des prérogatives plus importantes. Son rôle ne se limite pas à réduire les impacts négatifs et renforcer les positifs. Il doit aussi amener l’entreprise à formaliser sa raison d’être et sa contribution sociétale.
À l’inverse du responsable RSE, le pouvoir de décision du directeur de l’impact est très important. Le plus souvent, son poste dépend du comité exécutif. Devant cette instance, il défend ses dossiers en présentant des indicateurs de moyens et de résultats concrets.
Mesure d’impact, actions : quelles sont ses missions ?
Le CIO coordonne le pôle impact et copilote la stratégie RSE en interne. Il agit de manière transversale, car la notion d’impact doit être intégrée dans la politique globale de l’entreprise. Pour cela, il mesure l’impact dans trois domaines précis. Ensuite, il propose des actions concrètes à mettre en place.
Il étudie les sujets d’impact dans trois domaines
Sa première mission consiste à déterminer des sujets d’impact au niveau interne, environnemental et sociétal. Il les mesure ensuite en collaborant avec toutes les parties prenantes de l’entreprise, qu’elles soient internes (salariés) ou externes (fournisseurs, clients).
L’impact social interne : engagement, diversité, handicap, qualité de vie au travail
La sensibilisation des salariés à sa démarche est capitale. En lien avec le service RSE et le service communication, il les mobilise sur des sujets d’impact internes en plaçant les enjeux sociaux au cœur de son approche. Les pistes à examiner sont nombreuses : diversité, inclusion, égalité professionnelle, handicap, qualité de vie au travail, etc.
L’impact sur l’environnement : empreinte carbone, déchets, politique numérique
Ici, le Chief Impact Officer étudie l’impact environnemental de l’entreprise. Il commence le plus souvent par calculer l’empreinte carbone, puis cherche des moyens de réduire l’émission de gaz à effet de serre. Il peut suggérer une comptabilité carbone et fixer des objectifs chiffrés. Il s’intéresse aussi aux déchets. L’entreprise les recycle-t-elle, les valorise-t-elle ? Enfin, il examine la politique numérique : est-elle responsable ?
L’impact sur la société : produits responsables, respectueux de la nature et des hommes
Les conséquences sociétales de l’activité des entreprises touchent directement leurs clients. Selon la mission de la structure, le Chief Impact Officer examine la chaîne de production et le mode de vente des produits. Sont-ils responsables ? Comment l’entreprise peut-elle concevoir des produits plus respectueux de la nature et des hommes ?
Des actions pour un changement de paradigme vers un business plus vertueux
Une fois les mesures effectuées, le CIO propose des actions concrètes à mettre en place afin que la structure évolue vers une activité plus respectueuse de la planète et de la société. Il définit des buts précis, préalables à toute prise de décision. En général, la feuille de route du Chief Impact Officer consiste à amener l’entreprise vers le statut de société à mission ou vers la labellisation B Corp.
Cette certification est octroyée par le B Lab, un organisme à but non lucratif. Seules les sociétés commerciales répondant à des exigences sociétales et environnementales, de gouvernance et de transparence envers le public peuvent l’obtenir. Leur engagement et leurs résultats sont affichés publiquement.
Quelles qualités et compétences doit avoir un Chief Impact Officer ?
Comme son poste est transversal, ce manager du changement possède un profil polyvalent. Pour expliquer la notion d’impact sociétal et convaincre les parties prenantes du bien-fondé d’une transition, il doit faire preuve de diverses compétences et qualités.
- Être convaincant et pédagogue : son travail de persuasion a tout du marathon. Il doit démontrer aux parties prenantes, parfois dubitatives, les avantages induits par les changements qu’il propose.
- Connaître les enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux : le CIO doit bien connaître le domaine des affaires ainsi que les objectifs de développement durable adoptés par les Nations-Unies en 2015. Il doit aussi se tenir informé des lois en vigueur et suivre les évolutions de la réglementation.
- Être courageux et audacieux : il doit occasionnellement faire passer des idées allant à l’encontre de la logique économique de l’entreprise. Il fait souvent face à l’adversité. Mais on attend de lui qu’il bouscule les habitudes.
- Avoir un esprit analytique : le CIO manie les chiffres et traite des statistiques. Il doit être doté d’une grande capacité d’analyse, de synthèse et d’évaluation. C’est de cette façon qu’il répond aux besoins précis d’une entreprise en mettant en place un plan d’impact sociétal et écologique.
Quelles études suivre pour devenir CIO ?
En France, il n’existe pas de formation spécifique destinée à cette fonction à proprement parler. Cependant, vous pourrez accéder à ce poste si vous êtes issus d’une école d’ingénieurs, de commerce ou si vous disposez d‘un bac +5 :
- En environnement
- En sciences de gestion
- En développement durable
- En sciences politiques
Ce métier à impact positif prend de plus en plus d’importance. Certaines universités ou grandes écoles de commerce lancent petit à petit des formations plus spécifiques. Des masters sur les questions de RSE, d’impact et environnementales sont désormais proposés aux étudiants. Selon le baromètre Greenly sur la fonction de CIO, les profils varient. La plupart des candidats viennent des métiers du marketing, de la communication et des ressources humaines.
Quel est le salaire moyen d’un Chief Impact Officer ?
Selon les chiffres de l’Institut supérieur de l’environnement, le salaire d’un directeur d’impact oscille entre 40 000 et 50 000 euros bruts par an dans une start-up. Au sein d’une grande entreprise, il peut atteindre de 80 000 à 110 000 euros bruts par an. En général, le CIO dépend dans ce cas directement du PDG.
Dans quels secteurs un CIO peut-il travailler ?
Tous les secteurs d’activité sont soumis à la RSE et sont censés s’intéresser à l’impact de leur activité. Toutefois, les structures de la tech et du digital semblent pionnières dans le recrutement à cette fonction en France, parallèlement aux startups californiennes. Entre 2020 et 2021, le cabinet Birdeo estimait à plus de 50 % la croissance des offres d’emploi RSE comme directeur d’impact dans les structures de ces secteurs. Son étude relevait, par ailleurs, que les PMI et PME, investies dans l’économie locale, s’intéressaient aussi à ce métier.
Quelles sont les entreprises qui recrutent des Chief Impact Officer ?
Les entreprises recrutent de plus en plus ce genre de métier à impact durable. Car désormais, elles intègrent cette notion d’impact à leurs modèles business. Dans les structures employant peu de salariés, le Head of Impact porte souvent plusieurs casquettes. Ce métier à part entière s’exerce surtout dans les grands groupes et les start-up, moins dans les PME et TPE.
La gestion des grands groupes soumise à des obligations légales en France
Les directeurs d’impact intègrent fréquemment des entreprises cotées (plus de 500 employés et plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires). Ils sont chargés de respecter les obligations légales. Chaque année, un rapport extra-financier doit être communiqué. Ce document résume la politique environnementale, sociale et de gouvernance de l’entreprise. Il décrit aussi les principaux risques environnementaux, sociaux et de gouvernance et la façon dont ils sont gérés.
Les start-up conscientes de leur impact et des enjeux au niveau environnemental
Conscientes des enjeux climatiques, les entreprises émergentes se lancent dans des projets innovants, responsables et à impact positif. Le recrutement d’un Chief Impact Officer les aide à concilier business et respect de la nature. Avec ce positionnement, elles se démarquent de la concurrence.
Quelles sont les évolutions de carrière possibles ?
En raison de sa polyvalence et des compétences qu’il requiert, le poste de Chief Impact Officer peut ouvrir de nombreuses portes. Déjà intégré au comité exécutif, le directeur d’impact peut devenir directeur général, des ressources humaines ou de la stratégie. Il peut aussi exercer ses talents dans un cabinet d’audit de responsabilité sociale.
D’autres opportunités peuvent se présenter dans ses domaines d’expertises : le marketing, le management et l’environnement. Le directeur d’impact peut devenir directeur marketing, expert en écologie ou encore manager en développement durable dans un cabinet de conseil.
La fonction de Chief Impact Officer est amenée à se généraliser, notamment en raison de l’évolution de la régulation. Ce manager transversal influence la raison d’être d’une entreprise. Il détermine son engagement sociétal à partir de plusieurs indicateurs d’impact. En France, l’ancienne patronne de la mission French Touch, Kat Borlongan, est devenue la première directrice d’impact d’une licorne française, Contentsquare. Preuve que les métiers à impact positif s’imposent peu à peu dans le monde de l’entreprise.
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