11 juin 2025
Réchauffement climatique : une France à +4 degrés d’ici 2100
À quoi ressemblera la France en 2100 si le réchauffement climatique poursuit son évolution ? Météo-France a publié un rapport éloquent en 2024 et 2025. Ses données traduisent le changement en chiffres. En résumé, hausse de la température globale, variabilité des précipitations, épisodes climatiques extrêmes récurrents. Ces changements auront des effets néfastes sur la biodiversité vouée à disparaître peu à peu. À + 4 degrés, la France subira également une hausse du niveau des océans. Ce recul du trait de côte engloutira des milliers de logements. Pour atténuer ce scénario catastrophe, une diminution des émissions de gaz à effet de serre, comme le dioxyde de carbone, est impérative dans l’atmosphère.
La hausse des températures sera constante prévoit un rapport de Météo-France
Fin 2024 et début 2025, Météo-France a publié un rapport en 2 volets. Le premier concerne l’évolution probable des températures. Le second, les conséquences climatiques dans une France à + 4 degrés en 2100.
Ces données ont été rassemblées dans le cadre de la Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (Tracc). Elle a été fixée par le gouvernement et vise à se préparer à cette inéluctable évolution du climat.
Les données de la Tracc évaluent le réchauffement climatique sur 3 périodes
Les données de la Tracc se basent sur les engagements des États concernant la réduction des gaz à effet de serre. Pour évaluer le réchauffement climatique dans l’Hexagone, Météo-France a ciblé 3 périodes. Selon ses projections, l’augmentation de température moyenne serait de :
- + 2 degrés en 2030 ;
- + 2,7 degrés en 2050 ;
- + 4 degrés en 2100.
La France se réchauffe plus vite que la moyenne mondiale
Le réchauffement climatique est plus rapide en Europe, et donc en France, qu’ailleurs dans le monde. Cette augmentation des températures est plus marquée dans les pays aux latitudes tempérées et hautes. Le changement est moins manifeste dans les zones tropicales.
La France s’est déjà réchauffée de + 1,8 degré. La hausse moyenne mondiale est de + 1,3 degré. Si on prend en compte la dernière décennie, le réchauffement de la France atteint même + 2,1 degrés.
Température moyenne, chaleur, eau : la France en 2100
Selon les données de Météo-France, le changement climatique ne sera pas uniforme dans une France à + 4 degrés. La chaleur sera plus prégnante en été qu’en hiver. Les températures seront plus élevées au sud-est du pays et dans les Alpes que dans le nord-ouest de la France.
Une température moyenne autour de 14 degrés
En 2100, il fera en moyenne 14,2 degrés en France, quand la température sur la période de référence 1976-2005 est de 10,9 degrés. Avec des pointes à 15 degrés, la Région parisienne aura le même climat que la région de Montpellier actuellement. La température moyenne approchera les 18 degrés sur la moitié sud de la France. C’est le climat actuel observé en Andalousie en Espagne.
Des étés caniculaires à + 40 degrés chaque année
Parmi les effets du réchauffement climatique, Météo-France prévoit de longs épisodes de canicule chaque année. Certains pourront durer jusqu’à 2 mois. Les températures seront supérieures à 40 degrés. Des pics de chaleur atteignant les 50 degrés pourront survenir dans certaines régions. En 2100, les jours de vagues de chaleur devraient être multipliés par 10.
Les nuits tropicales, au-delà de 20 degrés, seront plus fréquentes. Soumis à cette chaleur constante, le corps n’arrive pas à se refroidir. Le réchauffement climatique entraînera également des conséquences sur la santé des personnes fragiles.
Trop d’eau en période hivernale, manque de précipitations en période estivale
Un climat plus chaud signifie aussi un climat plus humide. Cependant, le contraste sera important selon les saisons. Les données de Météo-France prévoient une augmentation de 15 % des précipitations en hiver, mais une diminution de 20 % en été.
Dans l’ensemble de l’Hexagone, le cumul d’eau semble stable. Toutefois, les précipitations utiles baisseront en raison de l’augmentation des températures. Ces pluies alimentent les milieux aquatiques et les nappes souterraines.
Sécheresse, inondations : des risques d’événements extrêmes plus nombreux
Le réchauffement climatique entraîne des effets délétères sur Terre, accroissant les risques d’épisodes climatiques extrêmes. Sans réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre, notamment le dioxyde de carbone, ils se multiplieront en 2100 en France.
Des pluies diluviennes dans le nord de la France
En 2100, les risques d’inondation seront plus prononcés, notamment sur la moitié nord de la France. Des pluies diluviennes séviront sur cette partie de l’Hexagone. Météo-France y prévoit un renforcement de 20 % des fortes précipitations (15 % sur les autres régions). Les villes, notamment, devraient être plus fréquemment inondées.
Une sécheresse accrue dans le sud de la France
La sécheresse sera également un effet du réchauffement climatique en 2100. Exceptionnel jusqu’à maintenant, l’épisode de 2022 deviendra fréquent. Cette pénurie d’eau pourraient s’étaler sur plusieurs années consécutives. Le sud de la France devrait connaître près de 2 mois supplémentaires de sécheresse.
Météo-France envisage que le bilan hydrique (réserve en eau du sol) diminuera de 100 mm. Cela correspond à 1 ou 2 mois de pluie en moins. L’effet de la sécheresse sur l’agriculture, les forêts et la biodiversité sera déplorable. Certaines espèces ne s’adapteront pas au changement climatique. De 15 à 37 % des espèces vivantes pourraient disparaître d’ici 2050. Bien plus, d’ici 2100.
Des feux de forêt sur l’ensemble de la France
Actuellement, les feux de forêt sont cantonnés aux régions bordant la Méditerranée ou à certaines régions le long de l’Atlantique. En 2100, en raison du réchauffement climatique, la moitié nord de la France devrait connaître des risques de feu comparable.
Un faible niveau d’enneigement en montagne
L’augmentation de la température moyenne fera disparaître les sommets enneigés des montagnes. Selon les projections de Météo-France, il y aura 1 à 2 mois de neige au sol en moins pour les altitudes les plus élevées. Les altitudes moyennes et basses verront une diminution de 2 à 3 mois des jours de neige au sol.
Une France vulnérable à la montée du niveau des océans
L’érosion côtière est un phénomène naturel. Cependant, il s’accélère en raison du réchauffement climatique. Selon le GIEC, le niveau des océans devrait continuer à monter. D’ici 2100, 2 scénarios sont possibles. L’optimiste envisage une montée de 30 à 60 cm. Le pessimiste table plutôt sur une hausse de 60 à 100 cm. Quelle que soit l’évolution, la France sera en première ligne.
Le réchauffement climatique aggrave l’érosion des côtes
Le changement climatique accentue la montée des eaux en provoquant la dilatation des océans et en faisant fondre les glaciers. Il a également un effet sur les tempêtes. Tout cela aggrave l’érosion des côtes. Le niveau des océans monte de plus en plus rapidement. Depuis 1900, l’augmentation est de 20 cm. Cela entraîne désormais des vagues dites de forte énergie sur le littoral.
La France en première ligne face au changement
La France comprend environ 18 000 km de côtes. C’est l’un des pays européens les plus vulnérables aux risques littoraux, car son littoral est fortement urbanisé. Or, sur la période 1960-2010, l’Hexagone a perdu 30 km2 de terres en raison de l’érosion côtière. 20 % de son trait de côte est en recul.
En 2100, en raison du réchauffement climatique, plusieurs zones basses du littoral français devraient être inondées. Les régions du Pas-de-Calais, de la Vendée, de la Seine-Maritime, du Calvados et de la Charente-Maritime seraient les plus touchées. Pour chacune d’elles, plus de 25 000 logements devraient disparaître.
Pour éviter ce scénario catastrophe, il est impératif de limiter les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Ce sont les principaux responsables du réchauffement climatique. Selon le GIEC, pour freiner la hausse des températures, il faudrait atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Le réchauffement de la Terre serait alors limité à +1,5 degré.
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