18 février 2021
Biodiversité : 2021 comme tournant pour éviter la 6e extinction
D’ici 2080, les scientifiques confirment leur hypothèse sur les effets néfastes du dérèglement climatique sur la planète. Selon eux, d’ici là, pas moins de la moitié des espèces dans plus de 33 régions dans le monde vont disparaitre. Ceci représente une véritable menace pour la biodiversité selon le rapport publié par l’AFP. La 6e extinction telle que Bruno David prédit dans son livre À l’aube de la 6e extinction (Grasset) est-elle réellement proche ? En tout cas, nous avons encore assez de temps pour réagir afin de limiter les dégâts à partir de 2021.
Point sur le dérèglement climatique à l’échelle mondiale
Depuis le début du XXe siècle, le dérèglement climatique se fait de plus en plus ressentir. Un peu partout, les nouveaux records explosent surtout ces cinq dernières années. En juillet 2019 par exemple, la température au Languedoc a atteint les 46°C contre 42,6°C au parc Montsouris de Paris. Voilà une preuve accablante que la terre se transforme petit à petit en une véritable fournaise.
Du côté de l’Australie, la biodiversité est ravagée à grande masse par d’immenses incendies. Et il a fallu seulement 35 ans pour que la banquise arctique perdre près de 95 % de sa superficie d’origine. Ces différents faits et évènements tendraient à confirmer la 6e extinction et une disparition prochaine de 500 000 à 1 million d’espèces de faune et flore. Pour éviter ce grand fléau qui plane au-dessus de notre tête, des campagnes et des réunions en faveur du développement durable et de la préservation des espèces vont se dérouler successivement en 2021.
Des réunions et campagnes comme lanceur d’appel
L’année commence bien, puisque dès le 11 janvier 2021, les menaces qui planent sur la biodiversité ont été exposées durant le One Planet Summit. Cette première réunion a permis d’ouvrir les campagnes de lancement d’appel en faveur de la conservation des faunes et flores. Un peu plus tard en septembre, le congrès de l’Union Européenne va se réunir en vue de la conservation de ces espèces. À l’issue de cette réunion, une liste rouge qui mentionne le nom des espèces de plantes et d’animaux les plus menacés sera mise à l’honneur.
En Asie, plus précisément en Chine, à Kunming, une autre réunion sur la biodiversité devra se tenir : il s’agit de la COP 15. Selon le directeur du Plaidoyer chez WWF, Pierre Cannet, elle doit provoquer la même prise de conscience que la COP 21 a eu sur le changement des mentalités en vue de résoudre les problèmes climatiques.
Selon l’évolution du covid-19 et les mesures prises par chaque gouvernement en ces temps difficiles, ces différentes campagnes peuvent être reportées. Néanmoins, au sein l’ESI Business School, nous sommes sûrs d’une chose : elles vont inciter à un changement de comportements pour beaucoup à partir de 2021.
Est-il urgent de changer de comportements ?
La question de l’urgence de changer de comportements envers l’environnement afin de préserver la biodiversité se pose bien. Les espèces végétales et animales souffrent-elles encore plus que le climat ? On a bien tendance à comparer ces deux éléments afin de mettre au clair l’urgence d’une prise de décision massive.
À titre de comparaison, le climat a eu droit à son Groupe d’experts Intergouvernementaux qui analyse minutieusement l’Évolution du Climat ou GIEC depuis 1998, année de sa création. Pour la biodiversité et la nature en général, la création d’un groupe équivalent a eu lieu il y a seulement 8 ans, il s’agit de l’IPBES.
Aussi, le climat répond à plusieurs indicateurs prédéfinis en avance : température, humidité, vents… La biodiversité de son côté aspire à un concept beaucoup plus complexe et donc plus difficile à comprendre. Dans le monde, on compte plusieurs milliers d’écosystèmes qui interagissent différemment entre eux.
Par conséquent, il est plus ou moins difficile de prendre des décisions similaires à celles prises pour préserver le climat sur le plan mondial. Ceci explique le pourquoi du manque des mesures prises pour la conservation de la biodiversité. Néanmoins, on espère de tout cœur que la COP 15 qui se tiendra en Chine va changer la donne. La France compte bien mener la bataille en ayant pour objectif de protéger au moins 30 % des écosystèmes des actes de gaspillage de l’homme d’ici 2030.
Des mesures à prendre pour éviter la 6e extinction
Dans son livre À l’aube de la 6e extinction, Bruno David amène ses lecteurs à remettre en question les habitudes de l’homme et les réelles menaces sur la biodiversité. Par ailleurs, l’IPBES estime un déclin des espèces de l’ordre de 1 million sur les 10 millions existants, soit 10 %.
En se référant aux vagues d’extinction qui se sont succédé depuis la création du monde, ce chiffre est loin d’être alarmant. Toutefois, en tenant compte de la vitesse que prennent les choses, le doute s’installe sur les possibilités réelles de cette extinction.
Il n’y a plus de doute, pour éviter la 6e extinction de la biodiversité, de nombreuses séries de mesures doivent être prises à partir de 2021. À commencer par les luttes contre la déforestation, l’utilisation des produits chimiques dans l’agriculture, le changement climatique et une meilleure gérance des réserves et espaces naturels.